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Les Invisibles T2 : Entropy in the U.K. – Par Grant Morrison, Phil Jimenez & Cie – Panini Comics

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 1er septembre 2008                      Lien  
Quel parcours depuis que DC Comics a eu l’idée de créer des groupes chorales de super-héros au début des années soixante, suivi aussitôt par Marvel ! Depuis, on a eu droit à toutes sortes d’associations de drôles de zigues. Mais avec The Invisibles Grant Morrison atteint un sommet !

Au commencement était le complot. Au-delà de ce que l’on voit, au-delà même de ce qui existe, une race extra-dimensionnelle horrible ambitionne de coloniser notre planète. Pour ce faire, elle en déforme la réalité. Heureusement, de valeureux résistants ont mis à jour la manœuvre et luttent pied à pied avec les envahisseurs. Mais l’entreprise est périlleuse. Le jeune Dane McGowan, alias Jack Frost, un voyou rangé des voitures se destinant à incarner le nouveau Bouddha, n’a même pas eu le temps de faire ses classes que déjà il se trouve confronté à la maléfique Conspiration…

Ce second volume permet de faire connaissance avec Lord Fanny, un travelo brésilien initié à la magie indienne. Il faut dire que, descendant d’une longue lignée de sorcières, le garçon a toujours été habillé et a vécu comme une fille. Au moment de son initiation, sa grand-mère simule les règles en lui faisant une entaille dans la cuisse. Le Dieusquelette n’y verra du feu. Si l’on se fie aux apparences…

Dans un récit qui se passe à la fois dans le passé, le présent et le futur, dans l’irréel et le réel, qui assume aussi bien ses références que ses outrances, il faut parfois s’accrocher pour suivre les aventures du groupe. Il faut dire qu’entre King Mob, karateka expert en culture occulte et tantrique, la sorcière télépathe Fleur de Coucou, le prêtre Trip-Hop Jim Crow, star du vaudou, la flic new-yorkaise proto-queer Mec, on n’a pas le temps de souffler question freaks.

Mais le jeu en vaut la chandelle. Dans un écheveau complexe à souhait, Morrison nous livre un récit intelligent qui évoque aussi bien Frank Miller pour la construction des intrigues en scènes-gigognes, qu’Alan Moore dans cette capacité de se jouer de l’espace et du temps tout en distillant une lecture subtile des mythologies, que Gaiman dans la puissance de ses univers oniriques. Franchement, comme références, on a vu pire.

La cohorte de dessinateurs qui travaillent sur la saga est plutôt de bonne qualité à de rares exceptions près comme l’épisode dessiné par Tommy Lee Edwards rendu quasi illisible.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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3 Messages :
  • Effectivement cette BD reste un grand moment de scénario grâce au talent de Morrison. Panini, l’éditeur italien d’images de footballers, est en train de se monter un fond de catalogue intéressant grâce à la traduction des séries Vertigo.

    On ne peut que déplorer la valse de dessinateurs qui se sont succédés sur cette série. Phil Jimenez est le plus talentueux, les autres ont du mal à suivre, d’où la brièveté de leurs passages. Il est de la responsabilité d’un editor de comics de constituer des équipes stables sur des séries, il faut du temps pour maitriser graphiquement les personnages, et chaque rupture graphique crée du trouble chez le lecteur (encore plus quand les épisodes concernés sont réunis cote à cote dans un beau volume). Les histoires de Morrison sont ambitieuses et passionnantes, mais son créateur est très rapide. Dans le même ordre d’idée, il y eut son incroyable run sur les X-Men commencé avec Frank Quitely.

    Je recommande aux amateurs d’histoires violentes et sophistiquées the Filth (dessin de Chris Weston, paru chez panini également).

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  • Malheureusement, Panini a annonce (tres tres peu de temps apres la sortie de ce tome 2) que la suite ne serait pas traduite, pour cause de mevente.
    American Virgin aussi s’arrete.

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    • Répondu par Michel Dartay le 12 septembre 2008 à  20:22 :

      le démarrage pourront s’offrir la suite en version originale (albums brochés DC Vertigo). La plupart des oeuvres fortes de Morrison est d’ailleurs disponible sous cette forme : notamment Doom Patrol (super-héros bizarres, pour ne pas dire surréalistes) et Animal Man (plaidoyer émouvant pour la cause animale, en dépit d’un dessin moyen). La revue Scarce a consacré de nombreux articles à cet auteur,on peut toujours s’y réfèrer pour y trouver des idées de lecture originales...

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