Outre le succès de la BD d’Asie, les ponts se jettent entre auteurs. Taniguchi et Moebius avaient signé Icare, Byun Ki-hyun et J.M. Goum réalisent ensemble ce polar teinté de fantastique.
Les Nuits assassines relate une série de décès mystérieux dans un coin reculé des Alpes autrichiennes. Des similitudes troublantes frappent à la fois la police et les deux clans concernés, chacun enfoncé dans ses rages passées.
Un synopsis prometteur, mais à l’arrivée, un ouvrage vraiment peu convaincant. Réalisé dans un format 17x24 avec couverture souple, l’album reste très typé asiatique dans son dessin : des couleurs systématiquement traitées par l’informatique, des visages aux expressions bien connues des lecteurs de manwha. Et Byun n’a pas vraiment réussi à occidentaliser ses visages, ni à saisir les années 1970 (Ah, ce téléphone des années 1950...).
Le scénario s’échine à typer les personnages, à dramatiser les scènes de mort, tout en truffant les dialogues de mots allemands pour sonner couleur locale. Au bout du compte, on a l’impression de suivre un cours de langue germanique.
Dommage pour l’idée, en espérant que les projets similaires qui ne manqueront pas de débouler dans les librairies fassent mouche...
(par David TAUGIS)
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De Byun Ki-Hyun, lire la chronique de Z le chat.
découvrir les 30 premières pages sur le site de l’éditeur : http://bd.casterman.com/Albums_Deta...
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