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Marc Sleen, le dessinateur de Néron, est décédé à l’âge de 93 ans

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 7 novembre 2016                      Lien  
C’était le dessinateur le plus célèbre de Flandre, après Vandersteen. Créateur de la bande dessinée Néron (Nero, en néerlandais), une réincarnation de l’empereur romain à notre époque, il a dessiné 224 aventures de ce personnage, sans discontinuer, de 1947 à 2002. Un musée lui est consacré à Bruxelles qui fait face au Centre Belge de la bande dessinée.

Marcel Neels, alias Marc Sleen, était né à Gentbrugge (Flandre orientale) le 30 décembre 1922. Il est décédé à Hoeilaart (Brabant flamand) où il habitait depuis 1955, à l’âge de 93 ans.

C’était le grand rival de Willy Vandersteen, le créateur de Bob & Bobette. Avec son trait rond et puissant, il avait créé le personnage de Néron, à l’origine un fou qui se prenait pour l’empereur romain, rondouillard et sympathique aux formules à l’emporte-pièce vivant des aventures drolatiques et surréalisantes flirtant parfois avec les sujets politiques ou d’actualité.

Marc Sleen, le dessinateur de Néron, est décédé à l'âge de 93 ans
Néron et ses amis.
DR. Fondation Sleen.

Autour de lui, une famille de personnages secondaires tout aussi frappadingues : son épouse Béa, experte en commérages, son fils Adhémar, surdoué et inventeur de génie, le détective Fouché, toujours une loupe à la main, Madame Pheip, forte femme fumeuse de pipe, son mari Claude, belge plus patriote que nature, et leurs enfants adoptifs Bambou et Boulette. Une drôle de famille publiée successivement dans les quotidiens De Nieuwe Gids (1948-1950), Het Volk (1950-1965), De Standaard (1965-2002).

Marc Sleen et ses personnages
DR. Fondation Sleen.
Leurs majestés Paola et Albert II de Belgique, avec le baron Marc Sleen.
DR. Fondation Sleen.
Le globe-trotter Marc Sleen
DR. Fondation Sleen.

Ayant découvert le safari en 1962, il réalise 21 films documentaires animaliers entre 1962 et 1978 pour la télévision belge qui l’amènent à faire de nombreux voyages en Afrique de l’Ouest. Le sujet inspire bon nombre de ses bandes dessinées.

Ayant créé une fondation Marc Sleen, il l’installe devant le Centre Belge de la bande dessinée. Après avoir été élevé au rang de Chevalier en 1992, il est un des rares auteurs de BD qui, avec E-P. Jacobs, Jacques Laudy et plus récemment François Schuiten, avaient été fait baron par le roi des Belges.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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10 Messages :
  • Ses albums ne doivent pas être dispos en France, je ne me rappelle pas en avoir vus à la Fnac ou chez Canal-BD, ni Album !

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    • Répondu par lc le 8 novembre 2016 à  17:37 :

      Marc Sleen se plaignait depuis longtemps de l’indisponibilité des albums de NERO et ce n’est que récemment que Standaard Uitgeverij a commencé à rééditer les premiers volumes de leur catalogue, en flamand, format omnibus.
      peut-être qu’à l’instar de Paquet pour Bob et Bobette, un éditeur prendra-t-il ce risque. mais j’en doute. Bob et Bobette a toujours été disponible en français via les éditions Erasme. Or une minorité de volumes de NERO a été traduite depuis le flamand.

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      • Répondu par simon brauman le 9 novembre 2016 à  06:57 :

        Par ailleurs les aventures de Néron, reprises par Dirk Stallaert, ont été arrêtées en 2002 par désintérêt du public, malgré un musée (enfin, plutôt un caveau !) et bien qu’on est fait de Marc Sleen une légende vivante. Quoi qu’il en soit, le travail éditorial reste pauvre, voire médiocre. À bons entendeurs.

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        • Répondu par lc le 10 novembre 2016 à  10:34 :

          d’après les témoignages que j’ai pu lire ou visualiser ici et là, la raison pour laquelle Dirk Stallaert a jeté l’éponge est plutôt due au fait qu’il se sentait incapable d’écrire la suite. en effet, les volumes de NERO où il intervient en tant que dessinateur sont encore dus à la plume de Marc Sleen.
          Quant au musée, "caveau" ne me semble pas être la bonne image. au contraire, il est assez clair d’aspect. son grand défaut est plutôt sa surface d’exposition très très limitée.

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          • Répondu par simon brauman le 11 novembre 2016 à  04:43 :

            Pensez vous que si Néron avait toujours le même succès, l’éditeur aurait eut une difficulté pour trouver un scénariste à Dirk Stallaert ?

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            • Répondu par lc le 11 novembre 2016 à  16:24 :

              NERO n’ayant pas le même succès au niveau merchandising (!) que leur best seller SUSKE EN WISKE, oui.

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            • Répondu par Sergio Salma le 13 novembre 2016 à  22:09 :

              Ben voyons. Et si le dessinateur-auteur a juste pas envie de faire de nouveaux albums de cette série. Il a créé ses albums personnels et il y a 50 raisons potentielles pour qu’il n’ait plus eu envie de continuer. Succès ou pas. Le dessinateur n’est pas employé de l’éditeur. D’autant qu’ici, toute la culture est différente. Ces séries sont en réalité de la presse. C’est dans un quotidien puis un autre que ça s’est épanoui pendant des décennies. L’album est satellite, même si en Flandre les tirages sont importants, c’est une deuxième vie. Toute la narration, le jus de ces bandes dessinées sont dans leur consommation au quotidien dans les journaux . Une fois pour toutes, la bande dessinée est d’ailleurs un phénomène différent sur le marché franco-belge, avec albums luxueux etc...de plus depuis les années 50, on a tenté de publier des best-sellers flamands ou hollandais en français et en albums ; ça n’a jamais accroché. Question de culture justement.

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              • Répondu par koen de weerdt le 24 novembre 2016 à  17:04 :

                Bonnes analyses.
                Il n’y a que les Belges qui peuvent apprécier...

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            • Répondu par Sergio Salma le 13 novembre 2016 à  22:10 :

              Simon Brauman n’a rien compris.

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              • Répondu par 64_page le 14 novembre 2016 à  13:46 :

                Effectivement Simon Brauman n’a pas compris grand chose au génie de Marc Sleen. En connexion intime avec la réalité de la société belge - Sleen était aussi un formidable dessinateur de presse - les thèmes de beaucoup de ses albums, le plus souvent inspirés par l’actualité ; sont des balades/ballades surréalistes entre belgitude et absurdie... Probablement peu accessibles aux esprits cartésiens.
                Cowboy Henk est probablement le personnage contemporain qui se situe le plus dans la filiation de Néron...
                64_page, dans son numéro de septembre 2016, lui rendait hommage à travers une réflexion sur l’album daté de 1958, "De Pax-apostol" (L’apôtre de la paix) qui est une lecture étonnante et visionnaire de la Belgique et du monde de l’époque.

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