My Lady Vampire, tomes 1 à 3 - Par Alwett, Rutile & Nicolaci - Soleil Blackberry

Loreleï est aveugle et s’ennuie à périr dans une demeure où son père et sa belle-mère la tyrannisent. Pour tuer le temps, elle soigne toutes les bestioles venant à crever devant sa porte, jusqu’au jour où c’est un vampire blessé qui vient s’y échouer. La nature est ce qu’elle est : le vampire s’apprête à sortir ses crocs... Mais Aloïs, l’être de la nuit, est traqué par ses semblables qui cherchent à augmenter leur puissance en le vidant de son sang. Dès lors, la survie de la bête dépend de celle de la belle, et inversement... Aloïs supprime tous les habitants du manoir, sauf Daisy, la belle-mère, devenue vampire à son tour...

Mais bientôt, la meute des poursuivants d’Aloïs est à leur porte. Ils font le siège de la bâtisse. Celui-ci se durcissant, la soif de sang se faisant sentir, nos vampires assiégés trouvent cette solution : organiser les noces de Lorelei avec Aloïs, et remplir le garde-manger avec les invités... Lord Sleepheart, chasseur de vampires de son état, ne cautionne malheureusement pas ce plan et se promet de jouer les trouble-fêtes lors du mariage à venir... À moins que la meute des autres vampires ne vienne également s’en mêler ? Tandis que chacun cherche à sauver sa peau, les secrets et les intimités se dévoilent. Qui manipule qui ?

Soleil avait avait lancé deux collections destinées à un public féminin en 2009 : Strawberry et BlackBerry. Quelques années plus tard, certaines d’entre elles continuent de très bien se porter, comme Princesse Sara, tandis qu’une bonne partie des autres titres lancés a quitté les catalogues. C’est la dure loi du marché...

Certaines séries se comportaient honorablement, comme My Lady Vampire, scénarisée par Andrey Alwett. Il a fallu cependant attendre trois années pour publier ce dernier tome... Même constat avec le troisième et dernier Ogres, co-scénarisée par la même Alwett , est également paru avec un délai prolongé, malgré la richesse de cet univers. Le rachat de Soleil par Delcourt en est-il la cause ? Fallait-il que Rutile, nouveau co-scénariste pour ce dernier tome vienne donner le coup de main nécessaire pour conclure le récit et respecter ainsi les lecteurs en terminant ces trilogies comme il se doit ? C’est bien possible.

Comme dans le cas d’Ogres, c’est donc avec plaisir qu’on replonge dans l’univers gothique de My Lady Vampire, dont le décor victorien, la trame aristocratique à La Rose de Versailles et les récits de vampires dans l’esprit d’Anne Rice offrent un cadre original à un thème très rebattu. Même si ce dernier tome ne sort pas des souterrains, Andrey Alwett parvient à ménager au lecteur des planches plus colorées (comme l’évocation légendaire des Hécates), ce qui permet au dessinateur Silvestro Nicolaci de faire la démonstration de ses qualités graphiques en dehors des scènes de nuit.

My Lady Vampire se lit avec plaisir, offrant une vision renouvelée de la téhamtique vampirique, dévoilant leurs luttes intestines, les différents pouvoirs que confère le « don obscur », et les relations inédites qui peuvent s’instituer entre vampires et humains. Par son dessin et son découpage très dynamique, My Lady Vampire s’adresse principalement, et conviendra très certainement, à un public d’adolescents.

Sans être complètement gothique, la série saura intéresser ce lectorat, tout en lui faisant entendre que l’aventure prend prendre parfois des tournures moins attrayantes qu’on ne l’aurait souhaité. Sa conclusion reste néanmoins positive, ce qui est rare dans une histoire de vampires !...