Aux premières heures de l’enquête, c’est plié : un fils d’une bonne famille, conservatrice et richissime, s’est suicidé après avoir assassiné une beauté couleur locale qu’il avait accueillie dans son lit. Mais on ne berne pas si vite Josuah Flannagan alias « Purple Heart », un héros de la guerre devenu privé, qui met assez vite le doigt sur les incohérences de l’enquête.
Que lui cache-t-on ? La police militaire le suit pas à pas et on lui fait savoir que la guerre n’est pas finie, que les Communistes sont les nouveaux ennemis, pas moins féroces que les nazis. Le jeune privé est sauvé de justesse par un collègue venu quelques jours de New York pour assurer sa sécurité. Tant mieux parce que c’est chaud : ses opposants n’ont aucun scrupule à chercher à éliminer cet enquêteur qui tourne un peu trop autour de la chambre 907.
Cela donne de jolies ambiances à la Jack Tourneur, même si parfois les expressions des personnages gagneraient à être mieux « jouées », c’est-à-dire mieux senties. Cela dit, dans ce récit très bien écrit sur le mode des polars noirs des années 1950, on ne cherche pas à éviter les clichés, que du contraire : on en joue à chaque instant. Les intentions sont contemporaines, certes, mais les situations, les décors, les attitudes et les mentalités -très documentés- sont bien celles d’une époque où Eisenhower est encore président et où Allen Dulles et Edgar Hoover tirent les ficelles de la Guerre Froide. Sur ce point, l’évocation est remarquable.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Illustrations : © Le Lombard
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