Autour des micros la créatrice de BD et comédienne Joëlle Épée Ebongue alias Elyon’s, organisatrice du Bilili BD Festival au Congo-Brazzavile, Paterson Duplex Sikoue, membre du comité d’organisation du Festival MboaBD dont il assure depuis deux ans la coordination générale à Douala et Yaoundé et par ailleurs « Country Manager » pour le Cameroun de Wanda Stoudio qui est une entreprise qui produit et édite des bandes dessinées, et produit de l’animation et des jeux vidéo dans plusieurs pays d’Afrique ; enfin, Wladimir Lentzy, ancien patron de la diffusion du groupe Media-Participations (Dargaud, Dupuis, Le Lombard, etc.) aujourd’hui retraité et scénariste et directeur de collection auprès de Dupuis, notamment pour sa filiale Webtoon Factory où il est en train de concrétiser plusieurs projets avec des auteurs africains.
La scénariste Marguerite Abouet [Côte d’ivoire] et Illary Simplice, rédacteur en chef du magazine satirique Gbich ! [Côte d’ivoire] n’ont pas pu être présents.
Alors quel marché et avec quel lectorat ? interroge d’entrée Sophie Torlotin de RFI. « Le marché, il est là !, martèle Paterson Duplex Sikoue, le principal handicap est le réseau de distribution, trop réduit ». Le public achète en masse pendant le festival, mais aussitôt celui-ci fini, on ne sait plus où trouver la bande dessinée.
« Il y a eu une grosse influence internationale dans les années 1980, aussi bien de la BD franco-belge, des comics et des mangas, au travers de la télévision. Cette génération-là s’est transformée en consommateurs de bande dessinée » rebondit Joëlle Épée Ebongue. La diffusion s’améliore. La FNAC par exemple s’est implantée à Douala au Cameroun, à Brazzaville au Congo ou à Abidjan en Côte d’ivoire. Mais le problème, c’est la fourniture : à Kinshasa, c’est l’Institut Français qui sert de plateforme pour leur acheminement. « Mais la consommation EST là. On peut dire qu’il y a une population réelle de consommateurs de bande dessinée. » Le panel de publics s’élargit de plus en plus en raison d’une offre qui s’est diversifiée : de l’Afro-SciFi, du gore et même, si l’opportunité se présente, de la BD érotique.
« La BD est un marché d’offre, poursuit Wladimir Lentzy. Quand on a une offre et en face un marché, ça matche ! Mais quand on propose une BD à 25€, combien de gens seront capables de l’acheter en face ? J’ai pensé imprimer sur place pour faire des BD à 2 ou 3€, c’est matériellement impossible ! Le papier est au prix mondial des matières premières et encre est taxée un maximum par les états. Or, il y a une énorme demande ! Il est temps d’aider de jeunes auteurs à devenir, avec une exigence de qualité, les stars mondiales de demain en provenance d’Afrique. C’est mûr. Il faut que nous, éditeurs, permettent d’accéder économiquement à la BD. [...] C’est pourquoi avec Dupuis, nous nous orientons en ce moment vers les webtoons, un support plus économique… »
Ce sont ces questions-là, et bien d’autres, que vous pouvez écouter en podcast (ou en baladodiffusion ou en baladeur numérique, comme vous le voulez) pendant un peu plus d’une heure. Une exploration inédite.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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