Après la résistance du maquis du Vercors dont nous vous parlions samedi,, voici le parcours individuel d’André Devigny, un résistant dénoncé par un traître, qui se retrouve enfermé dans la prison militaire de Montluc à Lyon, un lieu célèbre depuis que Klaus Barbie, le chef de la Gestapo de Lyon, y a été symboliquement enfermé avant son procès en 1983. C’est aujourd’hui un mémorial.
Pour l’heure, Devigny est torturé, son réseau compromis et, après avoir déjà tenté une évasion lors de son transfert vers la prison, il persiste à tenter de s’échapper de ce qui le mène à une déportation certaine.
Communiquer avec l’extérieur, communiquer avec ses les codétenus, imaginer un plan d’évasion, le mettre en œuvre, voilà qui donne à gamberger quand on est enfermé des jours durant. Il y parviendra, non sans un enchaînement de coups de chance.
Factuel, remarquablement renseigné, cet album a été écrit par Mathieu Rebière, agrégé d’histoire, qui s’est appuyé sur les mémoires d’André Devigny, sur les témoignages de la famille du résistant que Rebière a rencontrée, mais aussi sur les archives du service historique du Mémorial. Un dossier documentaire, comme souvent dans ce type d’album, complète la publication.
Mais ce qui est remarquable dans cet ouvrage, c’est que notre historien dessine aussi. Autodidacte, son trait est classique et bien senti. Ayant fait ses classes parmi ses amis dessinateurs de l’Épicerie séquentielle de Lyon, Rebière avait déjà réalisé avec eux deux numéros de la revue Les Rues de Lyon, l’un sur Jean Moulin, le second sur la Guerre d’Algérie. Il prit également en charge le coffret de six bandes dessinées de Lyon 14-18, la vie à l’arrière. Il avait déjà réalisé une BD, Songes à Montluc, pour le Mémorial.
Décidément, de plus en plus d’historiens se mettent à la BD, on en a encore un témoignage récent avec Mon Album Platini de Sylvain Venayre dont nous parlions récemment. La concurrence devient rude !
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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