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Sam Lawry - T.4 :" ... et tu pris le nom de Caïn" - par Richez et Chetville - Bamboo

Par Erik Kempinaire le 27 novembre 2006                      Lien  
Ce volume clôture de brillante manière le diptyque entamé par "Il était onze heures et quart, Sam...", publié dans la collection de thrillers Grand Angle des éditions Bamboo.

Cet épisode démarre de façon tragique par l’explosion de l’appartement dans lequel Sam Lawry vient de trouver assassinés la femme et le fils de son frère. Sam, entre la vie et la mort, revoit les images marquantes de son passé, notamment ses relations conflictuelles avec son père, le décès de son frère au Viêt Nam.

Sam Lawry, une création du scénariste Richez et du dessinateur Mig, est un personnage très intéressant, car il possède une faille qui conditionne tous ses actes, il est capable de prédire la mort violente des personnes qu’il rencontre ! Son destin est alors d’empêcher ces fins tragiques.

Après un premier cycle se déroulant durant le conflit au Viêt Nam, Richez anime un second diptyque commençant en 1972, lors du décès de Hoover, le tout puissant patron du FBI. Cet homme fort controversé a surveillé pendant près d’un demi-siècle les faits et gestes des plus hauts mandataires de l’administration américaine. Il détenait des milliers de bandes enregistrées les concernant et, à sa mort, certains ont voulu s’emparer de ces documents compromettants [1]. Richez se sert de cette trame historico-judiciaire pour animer un thriller très efficace mettant en scène un sénateur véreux, un tueur implacable et un héros luttant pour sa vie.

Le dessin de cette série est dorénavant confié à Chetville ; certains parmi les plus fins observateurs reconnaîtront le trait de Denis Mérezette. Cet auteur publia déjà quelques albums pendant les années 80 pour des éditeurs belges, il dessina ainsi sur des textes de Di Giorgio (Julie,Julie) ou De La Royère (Harricana d’après Bernard Clavel), et bénéficia d’un succès d’estime. Hélas pour lui, ces différents éditeurs connurent des moments bien difficiles et cessèrent leur activit les uns après les autres, laissant le jeune dessinateur sur le carreau. Après des années bien difficiles, la passion ne l’ayant jamais quitté, il nous revient et, pour conjurer le sort, adopte un nouveau patronyme, Chetville.

Il a repris des crayons de Mig le dessin de Sam Lawry et a dû ainsi s’approprier le graphisme des personnages principaux. Il le fait avec un brio incontestable, sachant animer les acteurs avec beaucoup d’expressivité. Son style s’est éclairci et va à l’essentiel pour proposer une mise en scène très dynamique. L’évolution graphique entre les deux tomes de cette histoire est impressionnante et Chetville nous régale avec un dessin réaliste d’excellente facture, idéal compromis entre la froideur d’un Jigounov et la sensibilité d’un Follet.

Sam Lawry possède tout les atouts pour devenir un futur best-seller de la bande dessinée avec un personnage principal à la psychologie perturbée, un cadre historique et géographique passionnant et des intrigues intelligentes. Bénéficiant d’une approche graphique nerveuse et d’une mise en scène cinématographique, cette série ravira les amateurs de thriller les plus exigeants.

(par Erik Kempinaire)

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[1Les amateurs de cet épisode passionnant de la vie politique américaine se régaleront de la lecture du roman de Marc Dugain, La malédiction d’Edgar, Folio 4417, dont une adaptation en bande dessinée verra le jour début 2008 sous les crayons de Didier Chardez pour Casterman.

 
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