Sienna une belle et distinguée trentenaire mène plusieurs vies. Consultante auprès d’une importante société internationale le jour, elle exécute la nuit « des contrats » pour le compte de la C.I.A. Entre deux missions, elle est l’épouse de Charles Mandeville, brillant avocat postulant au poste de doyen de l’Université de Yale. La jeune femme est une ancienne étudiante de la prestigieuse école américaine tout comme Gabrielle une avocate engagée et… maîtresse de Charles ! Tant que tous ces faits restent soigneusement cloisonnés, la vie de notre héroïne semble parfaitement réglée. Mais c’est au moment où les différents protagonistes se retrouvent à l’occasion des obsèques de Roberto Solis, doyen emblématique et maître à penser des deux jeunes femmes que tout bascule. Sienna se rend vite compte qu’elle a été manipulée pour exécuter le doyen et se retrouve au cœur d’une affaire où se mêlent complot, intrigue et sombres intérêts de personnalités très en vue. Les évènements vont se succéder et amener les deux rivales à coopérer malgré elles face à des enjeux qui dépassent de loin leurs mésaventures sentimentales.
Le trait de Chetville (dont on a pu déjà apprécier le graphisme dans Sam Lawry, autre série vedette de la collection) reste sûr, très maîtrisé et très bien servi par la mise en couleur efficace de Boa. Un graphisme plutôt classique en parfait accord avec le style graphique attaché à ce genre d’histoire.
Pour ses débuts sous le label Grand Angle, Desberg nous propose un thriller haletant, bien mené dans la droite ligne d’une certaine tradition du récit d’espionnage américain. La confrontation d’une intrigue « politique » solide et les déboires personnels et sentimentaux de l’héroïne donnent à cette histoire une grande crédibilité et permettent au lecteur de suivre des personnages humains traités avec justesse.
Fleuron emblématique de la nouvelle collection Focus dans laquelle l’éditeur semble s’être particulièrement investi, ce volume comblera les amateurs en leur fournissant l’occasion de renouer avec les récits classiques qui ont fait naguère les beaux jours du récit d’aventure franco-belge.
(par Patrice Gentilhomme)
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