The Croaking T. 1 - Par Megan Grey - Ed. Kotoon

On peut dire que les Webtoon ont le vent en poupe ces derniers temps ! Un constat qui a vu naître nombre de nouvelles maisons d’édition, dont Kotoon reprenant un large panel de ces œuvres issues de la toile.

Parmi celles-ci, The Croaking, une série mettant en avant un monde dystopique où les hommes sont des hybrides avec des caractéristiques d’oiseaux de toutes sortes. Du petit colibri au gigantesque albatros. Une mise à l’épreuve de l’autrice qui a voulu tester son imagination en concevant un peuple d’humains ailés et les besoins quotidiens inhérent à leur état : les habitations, les vêtements, les us et coutumes, … et même l’idée qu’ils puissent être ovipares !

Mais n’allons pas trop vite en besogne. Ce premier tome "Au premier envol" s’intéresse davantage à l’école militaire "Le Perchoir" où l’élite des oiseaux prédateurs est entraînée pour devenir les agents armés du gouvernement en place. Une société où il ne fait pas bon être un corbeau, race jugée responsable d’une grande guerre à laquelle Megan Grey fait régulièrement allusion dans son scénario.

Et pour cause : parmi les nouveaux inscrits, il y a un balbuzard, Ky, qui officie comme personnage central de la narration, et un mystérieux corbeau, Scra, unique représentant de son espèce dans l’institut ! L’intrigue veut que ces deux jeunes hommes se soient rencontrés peu de temps avant d’intégrer Le Perchoir, une amitié un peu floue et ambiguë entre le grand rapace un peu campagnard (et totalement perdu dans la grande ville où se situe l’école) et le taciturne corbeau qui ne sait pas voler à cause d’une poignée d’ailes coupées.

©Megan Grey / Kotoon

Tout devrait les opposer, et pourtant tout les rapproche à commencer par leur chambre commune. Qui plus est, Ky semble loin des préjugés locaux sur les corbeaux, ce qui permet d’avoir un regard neutre sur les conflits, tandis que la troisième figure principale du récit, Ree, une jeune crécerelle, sert de repère aux deux nouveaux élèves en leur apprenant les bases de la vie en ville et les clichés à abattre.

C’est qu’ils ont la dent dure au sein du Perchoir où les aigles sont vus comme des héros intouchables, à commencer par le fils de la directrice qui aime brutaliser les plus faibles ; et les corbeaux comme la lie de la société qui font tous ou presque parties d’une nuée (un gang de criminels pour la plupart).

Un récit intéressant, mais qui peine à maintenir une lecture constante à cause des planches sombres qui se succèdent. La majeure partie des événements se déroulant la nuit ou dans des lieux fermés… Ce qui laisse peu de place au caractère enjoué de Ky, plongeant le public dans la tourmente de Scra pour qui la vie est loin d’être facile. À voir donc si la suite sera plus colorée et diurne, bien que le dernier chapitre nous laisse peu d’espoir de voir briller le soleil dans cette aventure obscure comme le ramage de maître corbeau !