Il est toujours étonnant de constater que les scénaristes soient encore capables de nous surprendre avec des nouvelles idées pour martyriser ce bon vieux Spider-Man.
Et celle-ci vaut tout de même son pesant de cacahuètes, car bien que l’on soit assez habitué aux usurpations d’identité, il est beaucoup plus original de voir l’usurpateur essayer de suivre les traces de sa victime et même de tenter de faire mieux qu’elle.
Le Dr Otto Octavius alias Dr Octopus a pris possession du corps de son ennemi juré Spider-Man et décide de reprendre le flambeau, aussi bien dans la vie personnelle du héros que dans ces activités de justicier.
Il modifie son costume, rompt avec Mary Jane, et passe le doctorat que Peter n’a pas eu. Ses méthodes de super-héros évoluent également. Libéré de la morale écrasante de Peter Parker, il s‘adonne volontiers à des accès de violence, allant parfois jusqu’à tuer ; il embrasse complètement l’expression : « la fin justifie les moyens ».
Et il est vrai que les résultats sont là. Ainsi, il peut attendre que des bandes rivales s’entretuent avant d’intervenir ou disperser des drones de surveillance dans la ville entière afin de traquer plus efficacement le crime.
Mais voilà, l’attitude étrange et agressive du nouveau Spider-Man éveille les soupçons et l’esprit de Peter Parker n’a pas complètement disparu, lequel est bien décidé de reprendre le contrôle de son corps.
Dan Slott, et son pote Humberto Ramos commencent à être des habitués du monte-en-l’air. Après avoir développé l’idée originale de Spider Island où les habitants de New York se voyaient octroyer les pouvoirs du tisseur avant de se transformer en araignées hideuses, ils continuent d’explorer les pitchs accrocheurs pour le super-héros.
Ce tome 2 poursuit donc les aventures du très ambivalent Spider-Man / Octopus qui semble vivre à 100 à l’heure afin de dépasser son prédécesseur sur tous les niveaux.
Tour à tour, Dan Slott nous présente un personnage égoïste et haineux ou profondément philanthrope et attentionné. Au point d’amener le lecteur à éprouver une surprenante et réelle sympathie pour lui, ce qui était loin d’être gagné.
Le style graphique de Humberto Ramos reste, quant à lui, époustouflant. Entre le graph‘, le manga et le comics, il insuffle à cette aventure, une énergie folle et un côté pop indéniable. Et bien que les illustrations de Ryan Stegman soient largement honorables et non dénuées d‘un certain charme, on ne peut s’empêcher de regretter le partage de cet album entre les deux artistes.
(par Mathieu Drouot)
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