17 juillet 2002, un fléau fulgurant décime à la même seconde tous les mâles de la planète, ne laissant sur terre que des femmes face à un monde à reconstruire et Yorick, dernier homme accompagné de son singe mâle Esperluette. Selon certains points de vue, on pourrait penser que c’est une bien belle aubaine qui se présente à ce cher Yorick. C’était malheureusement sans compter sur le scénariste Brian K. Vaughan plus enclin à écrire un compte apocalyptique plutôt qu’un remake érotique de Mad Max. Il confronte son personnage à une multitude de conséquences logiques et beaucoup moins séduisantes qu’on ne pourrait l’imaginer à première vue. Dans un pays plongé dans le chaos général (politique, économique, transport, énergie) Yorick est traqué par une multitude de groupes ou de femmes isolées qui lui veulent plus ou moins du bien. Parmi le « moins », nous comptons les « Amazones », féministes jusqu’au bout du sein qu’elles se sont coupé, et qui ont juré de lui faire la peau.
Voilà près de deux ans que Yorick, son singe Esperluette, l’agent gouvernemental 355 chargée de le protéger et la bio ingénieure Allison Mann traversent l’Amérique du Nord pour atteindre le laboratoire de cette dernière à San Francisco. Après des mois de nomadisme, leur arrivée est un vrai soulagement et l’occasion pour les divers individus à la poursuite du quatuor d’enfin les rattraper.
Pas d’introduction ou de préliminaire, ce cinquième tome nous replonge directement dans cette passionnante saga truffée de rebondissements et au suspens ultra efficace. Le scénario de Vaughan est réellement captivant, les personnages attachants, les situations surprenantes et les dialogues savoureux.
Les passages légers teintés d’humour côtoient des phases de tension étouffantes qui rappellent au lecteur l’omniprésence du danger dans lequel évoluent les personnages.
Le dessin de Pia Guerra, tout en simplicité et en clarté, apporte une note apaisante à l’ensemble. Ceci permet à la fois de maintenir, malgré l’histoire, un certain optimisme et d’insuffler une identité particulière à la série en dénotant avec le style graphique habituellement beaucoup plus fouillé pour ce genre de récit.
Et comme, en plus, l’une des clés de l’énigme de la saga nous y est révélée, il devient alors tout simplement inutile de résister.
(par Mathieu Drouot)
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