Dans le désert des publications sur la bande dessinée, dBD a su malgré de nombreuses formules s’installer et s’imposer comme une référence. Parvenue aujourd’hui à son 51e numéro la revue semble avoir trouvé un équilibre et une vraie personnalité : Maquette aérée et lisible, régularité et stabilité des principales rubriques, dBD réussit à associer un contenu éditorial riche et varié à une présentation généreuse et attractive de l’actualité en donnant largement la parole à ses principaux acteurs.
Réunie autour de Frédéric Bosser, l’équipe du magazine couvre avec talent cette actualité avec le concours de quelques signatures comme Henri Filippini, les scénaristes Rodolphe et Patrick Weber, l’éditrice Marie Moinard, Frédéric Pelletier ou l’irrévérencieux Vuillemin, ce dernier prenant un malin plaisir à en égratigner chaque thème principal avec le talent qu’on lui connaît.
Alors pourquoi un énième changement de formule comme annoncé en couverture de ce numéro de Mars ? Passée la (belle) couverture signée Bilal, le lecteur fidèle retrouvera l’essentiel des rubriques qui ont fait le succès du journal. Les changements concernent essentiellement une maquette plus claire et une place plus large laissée à l’image, ce qui dans un magazine consacré à la BD n’est pas pour nous surprendre. Au chapitre des nouveautés de cette nouvelle formule on relèvera toutefois le portfolio commenté par un auteur (ce mois-ci Lax), la visite d’un atelier (Mattotti), un retour sur les premiers pas d’un grand nom (Juillard) et un entretien croisé à partir de la rencontre de deux grands : Bilal et Moebius, un régal d’intelligence, d’humanisme et... d’humilité de la part de ces monstres sacrés !
Malgré cela, dBD entend bien développer son influence au delà de cette seule revue. On se souvient en effet que c’est la même équipe qui est à l’origine de L’Immanquable, support complémentaire proposant des prépublications dans un écrin glacé et luxueux valorisant parfaitement son contenu.
On retrouve aussi Frédéric Bosser à l’origine des dBD Awards cérémonie récompensant les albums et les artistes. Pour ceux qui auraient manqué cette soirée très "BD-People" la revue publie, avec un peu de retard certes, mais toujours avec beaucoup d’informations, son indispensable Hors série annuel, un bilan complet et exhaustif d’une année de bande dessinée.
L’année 2011 commence donc très fort pour dBD mais après tout qui s’en plaindrait ?
(par Patrice Gentilhomme)
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Chez tous les bons marchands de journaux.
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