Comme souvent, les entrées des immeubles des cités de banlieue portent des noms détonants nourrissant l’imaginaire et permettant l’évasion alors que l’environnement n’est rien d’autre que ces tours cubiques ou rectangulaires toutes semblables, difficiles à vivre, inspirant plus la peur et le mal être que le calme et le confort d’un lieu dans lequel on rentre se réfugier.
L’allée des rosiers abrite des milliers de personnes et autant de problèmes, ce que Séverine Lambour, tente de raconter. L’auteure, scénariste et coloriste, utilise un mode de narration intéressant et original. Séparées en trois courts récits et mis en images par trois dessinateurs différents, les scènes de la vie urbaine, thème de l’album, dévoilent quelques aspects de cette vie de quartier. Du chômage à la colère, de la violence à la pauvreté, de la tentative de séduction à la solitude, les filles et les garçons se débattent avec leurs moyens en essayant de ne pas couler trop vite.
Peu optimiste mais pas fermé, cet album brossant un peu vite les situations quotidiennes, donne envie d’aller plus loin à l’intérieur de cette vie de cité.
Le premier récit confirme le talent d’Olivier Martin avec un graphisme mettant en avant l’expressivité des personnages, sans doute la plus réussie des trois chroniques.
Dans une ambiance de proximité attachante, les personnages évoluent au quotidien entre leurs espoirs, le courage et la fatalité. Humaniste à la façon d’un film de Guédiguian ou d’un Slam de Grand Corps Malade, ce premier tome suscite un vif intérêt.
À suivre…
(par Marie M)
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