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Angoulême 2024 : Exposition de Hiroaki Samura : corps et armes

Par Malgorzata Natanek le 27 janvier 2024                      Lien  
Spécialiste du manga de sabre, Hiroaki Samura est mis à l’honneur à Angoulême avec une exposition consacrée à son manga L’Habitant de l’infini, un titre publié en 30 tomes, dans lequel nous suivons Manji, le samouraï immortel, à l’époque d’Edo. Devenue une œuvre incontournable pour de nombreux mangakas tels que Masashi Kishimoto (Naruto) ou encore Tatsuki Fujimoto (Chainsaw Man), L’Habitant de l’infini a été récompensé en 2000 par le Prix Eisner. Adaptée deux fois en animé, cette œuvre a aussi étendu son influence au domaine du cinéma (Blade of the Immortal) et du jeu vidéo (Sekiro : Shadows Die Twice).

C’est à l’espace Franquin que les visiteurs pourront explorer l’univers de L’Habitant de l’infini. Plus d’une centaine de planches et d’illustrations y sont exposées. Le parcours couvre l’ensemble du manga et nous transporte à l’époque du Japon féodal.

Angoulême 2024 : Exposition de Hiroaki Samura : corps et armes
© Hiroaki Samura

À l’entrée, un avertissement explique la présence du svastika sur le kimono du héros, qui n’est pas lié au nazisme. Il s’agit en fait d’un symbole sacré en lien avec le bouddhisme et l’hindouisme. Un signalement important pour ne pas susciter l’indignation.

L’expo perd un peu en clarté par la suite. Aucune indication sur le sens du parcours n’est donnée et rares sont les explications de l’œuvre. Ce manque de contextualisation laisse perplexe, bien qu’en cherchant bien, plusieurs axes se dégagent tout de même de la visite.

© Hiroaki Samura

« Déraison et Sentiment » se focalise d’abord plus sur la dimension poétique de l’œuvre de Samura. Y sont exposées des illustrations plus contemplatives. Des bulles de calmes situées avant comme après la tempête : des paysages, des moments de silence...

© Hiroaki Samura
© Hiroaki Samura

La salle suivante, « Le Pavillon écarlate », est la plus impressionnante puisqu’elle regroupe des dessins en couleur à l’huile. C’est une technique que n’aime pourtant pas le mangaka, mais qui donne un beau résultat. Le rouge y est aussi mis à l’honneur - par la peinture qui recouvre les murs, mais aussi, par son nom.

© Hiroaki Samura

« Manji : La croix et sa bannière » revient ensuite sur Manji, un personnage qui incarne le topos du sabreur taciturne et dont le nom évoque en japonais le svastika bouddhiste, qui symbolise l’équilibre des contraires. L’exposition explique aussi que, pour créer son personnage, Samura se serait inspiré d’un autre héros connu de la fiction de sabre, Tange Sazen.

© Hiroaki Samura

Le dernier axe de l’expo, appelé « La cinétique des corps », évoque l’obsession du mangaga pour la chair. Graphiquement, Hiroaki Samura arrive à rendre les corps presque palpables et cherche à communiquer les souffrances endurées par ses personnages.

© Hiroaki Samura
© Hiroaki Samura

En soi, les planches sélectionnées sont visuellement époustouflantes. Mais le manque d’indications empêche d’apprécier pleinement l’expérience. C’est dommage, surtout quand on connaît l’importance de l’œuvre de Samura dans l’histoire du manga.

(par Malgorzata Natanek)

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