1291 après J.C. Les états latins d’Orient s’effondrent avec la chute de Saint-Jean d’Âcre. Avant leur départ, les Templiers y ont enfoui un dangereux trésor, dont on ignore la teneur.
Plus de 500 ans après, un seul homme en découvre le terrible secret. S’il s’en empare, il déclenchera l’Apocalypse. Son nom fait déjà trembler les plus grands alors qu’il n’est pas encore empereur, c’est Napoléon Bonaparte. Afin de couper la route des Indes aux Britanniques, il dirige l’expédition d’Égypte et compte bien s’en servir pour parvenir à ses fins. Mais un Hospitalier, dont l’ordre vient d’être défait après la chute de La Valette, va s’opposer à lui. Cet homme qui voue sa vie au Christ va s’enrôler dans les troupes de cet empereur prêt à tout pour détenir le pouvoir.
Alors qu’on admire logiquement le souvenir de l’Empereur, voici une vision moins extatique du petit caporal. Avec ce premier tome, les fans d’ésotérisme resteront sur leur faim car il est avant tout évocateur de la prise de la Valette et des évènements qui en découlèrent. Malgré l’intérêt des flash-backs de la prise de St Jean d’Âcre, on n’évite pas les redites, ce qui tend à lasser le lecteur. Pourtant, le contexte global est plus que passionnant, car nombreux sont les grands de ce monde qui ont cherché à en percer trop rapidement les secrets.
Si on peut globalement féliciter le dessin d’Aleksic pour un de ses premiers albums solo, certaines scènes, et en particulier les visages, laissent parfois à désirer. Néanmoins, les descriptions de l’avidité du retord Napoléon méritent à elles-seules le détour, et les ambiances historiques, en particulier les scènes maritimes, sont très bien rendues.
Petit bémol : Les couleurs ternes et sombres qui ne permettent pas toujours d’élever le dessin à son réel niveau. La cerise sur le gâteau est néanmoins cette magnifique couverture de Mikael Bourgoin, le dessinateur du Codex Angélique. Il demeure également une question importante qui titille le lecteur : Qui donc est le narrateur ?
Si on ressent donc une certaine lenteur dans l’avancée du scénario, sans doute dûe à trop de rigueur historique, on se laisse prendre dans cette évocation intime de la campagne d’Égypte. Pourtant, il faudra obligatoirement que le second tome décolle pour ne pas transformer cette épopée glorieuse en Bérézina.
(par Charles-Louis Detournay)
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