Natasha Romanoff poursuit ses virées autour du globe, enchaînant les missions secrètes les unes après les autres, soutenue par son ami et conseiller juridique, Isaiah. Qu’il s’agisse cette fois-ci d’infiltrer un gang de cyber-terroristes au cœur de San Francisco où Matt Murdock a trouvé refuge ou bien d’infiltrer un train à Prague et de croiser la route de l’ancien acolyte de Captain America, Bucky Barnes. Rien qui ne sorte de l’ordinaire pour la belle.
À l’issue du premier volume, les intentions de Nathan Edmondson étaient claires : prêter à la Veuve Noire des intentions rédemptrices en lui faisant suivre la piste d’une mystérieuse organisation secrète, Chaos, souvent impliquée de près ou de loin dans les affaires sur lesquelles elle intervient.
Si les thématiques principales qui se dégagent du run de Edmondson sont fidèles aux idées que véhiculent l’héroïne, il est cependant regrettable de constater que le développement du récit ne surprend en rien et parvient souvent à ennuyer du fait d’une certaine lenteur narrative. Force est de constater qu’il ne se passe pas grand chose au sein de cet album...
Chaque épisode est l’occasion d’inviter un personnage emblématique de l’univers Marvel et nous avons du mal à y voir autre chose qu’un simple argument de vente tant ces apports n’apportent rien à l’évolution de l’histoire. Pire, ces guest stars ne font que plomber davantage le rythme de l’action en attirant l’attention sur eux le temps de quelques répliques sans grand intérêt et encore moins de conséquences, au détriment de ce qui compte vraiment : le cœur de l’intrigue et l’impact de la quête de l’espionne sur son entourage.
À titre d’exemple, le cas du Punisher est particulièrement parlant lors de son passage éclair dans l’épisode neuf de la série. Dans le cadre du Marvel Now !, Nathan Edmondson est à la fois responsable de l’écriture de ces deux personnages et il aurait été plaisant de s’apercevoir d’un traitement moins anecdotique que ce qu’il se trame ici et qui pourrait s’apparenter à une simple salutation et à un au revoir sommaire une poignée de pages plus loin.
Nous ressortirions presque de cette lecture avec un sentiment de vacuité totale à la vue de cette succession de team-up. Presque, puisque il nous faut attendre la toute-fin du livre pour voir enfin pointer quelques éléments qui réjouiront les amateurs de continuité.
En effet, l’avant-dernier numéro revient sur un ancien travail du dessinateur Phil Noto qui rend hommage au run qu’il composa aux côtés de Marjorie Liu autour du personnage de X-23, protégée et clone féminin du mutant griffu Wolverine, épisode durant lequel l’auteure développa dans sa conclusion un rapprochement entre Laura et Natasha. L’amour que porte Phil Noto se ressent à travers chacune des planches de toute beauté de cet ultime team-up qui reprend la relation là où elle en était restée.
Ce nouveau volume de Black Widow, bien que toujours autant réussi pour ce qui est de la partie graphique, marque un arrêt brutal dans le développement de l’intrigue principale. À trop vouloir ressasser le passé de la belle, Nathan Edmondson se perd dans des échanges qui ne mènent à rien et en oublie d’insuffler quelque chose de neuf et de plus vivant à un personnage qui s’engouffre dans les clichés.
La conclusion vient pourtant rectifier le tir en proposant un cliffhanger qui secoue la structure d’un récit trop linéaire. Nous attendrons ainsi la suite de ses mésaventures pour constater la pertinence d’une potentielle reprise en main.
(par Marco ZANINI)
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