Après avoir célébré le nouvel an entre colocataire, Mizuki, le petit frère de Haru, vient lui rendre visiter pour rencontrer Ao. De quoi en apprendre plus sur la relation entre Mizuki et sa sœur. C’est aussi l’occasion d’en apprendre un peu plus à propos de certains personnages.
Hélas, Chacun ses goûts fait partie de ces titres qui connaissent une conclusion prématurée. En effet, Machita a dû se résoudre à arrêter son manga pour des raisons de santé. Plutôt que de laisser son histoire en suspend, l’auteur a décidé de dessiner une fin. Pour une série aussi feel good, qui parle d’acceptation à travers un duo décalé, il est vraiment dommage de n’avoir pas développer davantage.
Dans ce volume, Machita explore la relation entre Mizuki, et sa sœur Haru. En tant que petit frère, il devait veiller sur sa grande sœur très maladroite. Une situation difficile pour un enfant qui a donné lieu à de l’agacement. D’habitude, c’est plutôt l’aîné qui veille sur son cadet mais ici c’est l’inverse. La réaction de Mizuki est compréhensible et le souvenir partagé est touchant.
Les personnages de Hamura et Yoshi ont également droit à quelques pages. Il n’est pas étonnant que ce soit au travers d’une recette (la cuisine toujours au centre de l’œuvre !) que se développe leurs interactions. D’ailleurs, le dénouement en est amusant et mignon.
D’autres évènements du passé sont également dévoilés. C’est le cas de la rencontre entre Ao et son chat Pi. Un petit chapitre plutôt joyeux écrit du point de vue du chat. À noter que le début de ce dernier montre que Pi a été abandonné après sa naissance. Cependant, le petit chat n’a pas eu conscience de ce qui lui est arrivé. Il croise très rapidement son futur maître. L’auteur illustre cet acte de façon subtile tout en accord avec les thèmes évoqués. Effectivement, l’ambiance a beau être chaleureuse dans le récit, les situations des personnages sont parfois complexes, en particulier la relation entre Ao et sa mère.
Sur une note plus nostalgique, Ao se retrouve dans un ancien quartier, celui de sa grand-mère décédée qu’il adorait, une situation qui est loin d’être simple. Quand un endroit est lié à une personne qui n’est plus là, il peut être dur d’y retourner. Dans le cas du protagoniste, cette visite se finit sur une belle note. Un message positif pour ceux qui sont dans ce cas.
Petite mention au clin d’œil fait à Junji Itô, improbable mais agréable, lors de l’histoire avec les rubans dans la rue. L’auteur va même jusqu’à donner une expression du visage qui casse le style mignon de son œuvre pour se rapprocher de celle du maître de l’horreur dans l’une des cases. Évidemment, la conclusion de cette affaire est loin d’être horrifique.
Chacun ses goûts est un nuage de douceur et de bienveillance qui vaut la peine d’être lu. L’ambiance feel good, ainsi que les thématiques abordées tel que l’acceptation, sont très plaisantes et ses personnages attachants. Même si ce dernier tome n’apporte pas la fin escomptée, il a le mérite de révéler quelques passages sympathiques sans être transcendant. Le duo formé par Haru et Ao, qui fonctionne très bien, a bien évolué au fil des pages. Depuis qu’ils habitent ensemble, ils ont vécu de belles expériences et se sont bien entourés. Cette colocation va certainement continuer de vivre de belles aventures et s’épanouir loin de nos regards.
(par Malgorzata Natanek)
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