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L’Enfant en moi T. 2 – Par Mamoru Aoi – Ed. Kana

Par Malgorzata Natanek le 28 mars 2024                      Lien  
Le médecin confirme à Sachi, jeune lycéenne, qu'elle est enceinte. Dans cet ouvrage très informé, Mamoru Aoi raconte avec bienveillance la difficulté de faire un choix lorsque tomber enceinte n'est pas souhaité.

Sachi est bien enceinte. Que faire maintenant ? Plusieurs choix s’offrent à elle, mais de nombreuses émotions l’assaillent et l’empêchent de prendre une décision. Peut-être faudrait-il laisser quelqu’un d’autre choisir pour elle ?

Avorter ou ne pas avorter ? Garder l’enfant ou le faire adopter ? Qu’en est-il des frais ? Et le lycée ? Comme pour de nombreuses femmes avant elle, c’est un tourbillon de questions qui envahit l’esprit de Sachi. Toutes ces interrogations témoignent de la difficulté de faire face à une grossesse non désirée. Le sentiment de culpabilité et de pression sur les épaules de la lycéenne est bien illustré à travers ses réflexions et le parallèle qu’elle fait avec son chat, qu’elle a dû laisser au grand-père de Takara (sa mère ne la pensait pas assez responsable pour s’en occuper). La sensation née de l’abandon de son chat refait surface dans sa situation présente et lui pèse tout particulièrement.

L'Enfant en moi T. 2 – Par Mamoru Aoi – Ed. Kana
L’enfant en moi planche
© Mamoru Aoi / Kana

Sachi parle à l’embryon comme s’il s’agissant déjà d’un bébé (mais ce n’est pas le cas). Elle lui donne une sorte de conscience en s’adressant à lui comme à un être déjà né. Cette position décrit ce que certaines femmes peuvent vraiment se dire et renvoie au poids de leur choix et à leur sentiment de culpabilité.

Pendant tout le tome, l’adolescente reçoit un soutien de la majorité des personnes l’entourant et une grande bienveillance, notamment du médecin qu’elle rencontre. La difficulté du choix est parfaitement mise en avant par la peur de Sachi, qui veut fuir la prise de décision en laissant les autres choisir. Cette grossesse représente un fardeau pour elle, qui n’est toujours qu’une enfant. En souhaitant échapper à cette responsabilité, elle espère moins culpabiliser et prendre de la distance. La scène où elle laisse exploser sa colère pour la première fois, en saccageant sa chambre, est à l’image de ce qui se passe dans sa tête, un chaos. En fait, sa tentative d’éviter de faire son propre choix appuie le message de la fin du tome : la réponse appartient bien seulement à la protagoniste, car c’est son corps.

L’enfant en moi planche
© Mamoru Aoi / Kana

Comment se passe une IVG [1] ? Et une consultation chez le médecin lorsqu’on est enceinte ? Le rendez-vous qu’a Sachi avec le médecin et les recherches de Takara permettent d’apporter des éclaircissements à ces questions. Les informations autour de l’interruption de la grossesse sont partagées avec clarté et sans jugement. Par exemple, la notion d’avortement à mi-parcours est expliquée. Attention : certaines procédures ne sont pas pareilles en France ! En effet, on apprend via le médecin qu’il faut faire signer un formulaire de consentement par un parent ou responsable légal pour recourir à l’IVG. A contrario, en France, une mineure n’a pas besoin de justifier ou de demander l’accord d’une autre personne pour interrompre sa grossesse : seule sa décision compte. À noter : elle doit être tout de même accompagnée d’une personne majeure de son choix.

L’enfant en moi planche
© Mamoru Aoi / Kana

Dans l’ensemble, les émotions et les états que traversent Sachi donnent un aperçu de ce qu’on éprouverait à sa place. Le poids de la culpabilité est parfaitement illustré avec une note de poésie et de mélancolie.

(par Malgorzata Natanek)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782505118275

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