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Disparition de Francisco Ibáñez, le créateur de Mortadel y Filémon

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 15 juillet 2023                      Lien  
On apprend la disparition aujourd’hui de l’auteur espagnol Francisco Ibáñez Talavera à l’âge de 87 ans. C’était l’auteur le plus populaire d’Espagne, sa série Mortadel y Filémon atteignant des tirages considérables. Il avait été publié, sans atteindre la même notoriété, en France mais aussi en Allemagne où son succès était également conséquent.

Avec son dessin rond, clair et lisible, aussi bien inspiré des cartoonists américains que de la BD franco-belge (il a plus d’une fois regardé de très près les dessins de Franquin…). Francisco Ibáñez était né le 15 mars 1936 à Barcelone.

Sa carrière commence en 1957 quand la puissante maison d’édition Bruguera décide de le publier dans sa revue Pulgarcito. Ses héros Mortadel et Filémon accrochent très vite dans cette Espagne franquiste où la jeunesse a besoin de se changer les idées.

Disparition de Francisco Ibáñez, le créateur de Mortadel y Filémon

Mortadel y Filémon

Ce qui caractérise Ibáñez, c’est sa productivité. Il est capable d’aligner de front plusieurs séries mais toujours dans le groupe Bruguera : La familia Trapisonda (1958), 13, Rue del Percebe (1961, publié en France sous le titre : Rue des fous), El botones Sacarino (1963), cette dernière pompant joyeusement ses gags dans le Gaston Lagaffe de Franquin, Rompetechos (1964) ou encore Pepe Gotera y Otilio (1966).

13 Rue del Percebe

Son Mortadel y Filémon est le plus connu de ce côté des Pyrénées car publié d’abord dans huit albums du label Mon Journal (Ed. Aventures et Voyages, huit albums entre 1970 et 1974), puis dans Akim Color, et épisodiquement dans Ivanhoé et dans Lancelot entre 1973 et 1977, enfin chez Aredit sous le titre de Futt & Fill (six albums à partir de 1984).

1985 marque une rupture dans sa carrière car il passe sous la bannière des éditions Grijalbo, les éditeurs d’Astérix en Espagne. Il y publie ses séries Chicha, Tato y Clodoveo, ou encore 7, Rebolling Street. Trois ans plus tard, Ediciones B, qui a récupéré la licence après la chute du groupe Bruguera, republie et continue la série Mortadel y Filémon pérenisant son succès en Espagne.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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✏️ Francisco Ibáñez Humour Espagne Décès 2023
 
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11 Messages :
  • Peu connu en France mais il y a quelques auteurs importants qui revendiquent son influence. Dans la monographie "Fabcaro sur la colline" l’auteur de Zaï Zaï Zaï Zaï indique : "Il y a un autre auteur dont le style m’a beaucoup marqué, c’est Ibáñez. J’allais souvent passer mes vacances en Espagne chez ma famille, et je lisais Mortadelo y Filemón. J’aimais aussi beaucoup sa série Superlópez, encore une histoire de super-héros." (p.24)

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    • Répondu par cordoba le 16 juillet 2023 à  16:13 :

      Bonjour, Super Lopez n’est pas une série de Francisco Ibanez, mais celle du dessinateur JAM.

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  • Ah Lala ! C’est toutes mes vacances en Espagne dans les années 70 et 80…

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  • N’est-ce pas Aventures et voyages plutôt qu’Arts et voyages ?

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 16 juillet 2023 à  13:55 :

      Oui, bien sûr. Vous avez l’oeil ! C’est corrigé, merci.

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  • Mortadel et Philémon, n’ont pas été publié dans Pif ?

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 16 juillet 2023 à  13:54 :

      Si. Deux épisodes complets de quelques pages en 1982 et un en 1983, sous le titre Mortadelle et Philémon.

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  • beaucoup de personnages créés par cet auteur. j’ai pratiquement tout se dont il a réalisé en Espagnol comme en Français. J’était un immence fan.

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  • Disparition de Francisco Ibáñez, le créateur de Mortadel y Filémon
    13 août 2023 16:14, par Jean-Claude Gotting

    Toute mon enfance.

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  • Bonjour Didier
    Je fais partie des ex-enfants des années 60 qui passaient leurs vacances d’été en Espagne. Comme tous, j’ai été fasciné par l’hystérie imbécile, les couleurs artificielles, le papier cheap, les textes photo-composés et les transformations (en n’importe qui, n’importe quoi) de Mortadelo, reconnaissable à ses immuables lunettes épaisses. Jusqu’à ce que quelques dessins, ici ou là, et surtout un site web consacré aux "pratiques" du sieur Ibanez, m’ouvrent un peu plus les yeux. Ce type fut un escroc qui a bâti toute sa gloire et sa fortune sur une constante discipline du plagiat de Franquin, qui allait de quelques détails à un décor, voire des cases entières, personnages compris. Sans parler des gags repris intégralement (de Gaston, principalement), et son vol manifeste le plus éhonté : Botones Sacarino qui n’est jamais que Gaston habillé en groom. Ce banditisme (étendu à son studio) a duré 60 ans. C’est plus que "regarder Franquin de très près". Franquin, avec son indécrottable humilité, n’avait pas jugé bon de le faire poursuivre, constatant que son succès délirant ne dépassait pas les frontières espagnoles.
    Je suis beaucoup plus touché par la mort de Petit-Roulet.

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    • Répondu le 16 août 2023 à  18:46 :

      Je partage l’émotion de M. Bézian (que j’admire beaucoup) concernant Petit-Roulet. Je serai plus indulgent à propos des emprunts d’Ibanez à Franquin. Il n’y a pas que ça dans l’œuvre d’Ibanez, et il faut se replacer dans le contexte de l’époque. L’Espagne est une dictature et le journal de Spirou ne passe que difficilement les Pyrénées. Ibanez a clairement pompé Franquin mais s’il était un véritable plagiaire, il n’aurait pas affublé son Botones Sagarino du costume de Spirou. Le terme d’escroc me paraît donc un peu exagéré. Je suis peut-être trop gentil, mais à ce compte-là, Johnny Hallyday est un pur plagiat d’Elvis Presley.

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