E-Ratic Volume 1 - Par Kaare Andrews - Ed. Black River

La pandémie qui frappa le monde entier ces dernières années, est au coeur même des œuvres de fiction, On ne compte plus les morts et les disparus. Mais dans l’univers créé par Kaare Andrews, les effets du virus ont eu un impact bien différent pour certaines victimes. C’est le cas d’Oliver qui, après avoir été malade, s’est retrouvé doté d’étranges pouvoirs : ceux de canaliser l’énergie latente sous la croûte terrestre, pour servir de force électro-magnétique face aux dangers.

Or, quand on possède de telles facultés, les problèmes semblent intrinsèquement liés à votre vie ! Même en déménageant avec sa mère et son frère aîné dans une bourgade où jamais rien ne se passe, Oliver arrive à s’attirer des ennuis. Les jeunes sont déchaînés car, enfin, ils peuvent reprendre leur vie d’adolescents après plusieurs mois de confinement. Tous le proclament : cette année sera leur année ! Mais c’est sans compter leur nouveau proviseur, lui aussi atteint de "Renaissance" avec une certaine vocation pour le communisme et le lavage de cerveaux…

Kaare Andrews propose donc une série qui porte assez bien son nom. E-Ratic… Erratique. Outre les pouvoirs intermittents de notre héros, le scénario va de de sorte qu’on ne sait pas où l’auteur veut en venir. Oliver doit affronter différents problèmes surnaturels sans lien apparent, de prime abord, avec des ennemis qui se rejoignent pour ensuite se dissocier… autant dire que c’est un peu brouillon.

©Kaare Andrews / Black River

Dommage car le style graphique est, quant à lui, très intéressant. Bien que parfois, aussi, un peu irrégulier dans les traits. Tantôt net et précis, il peut rapidement devenir brouillon avec un changement de morphologie chez certains protagonistes qu’on peine alors à reconnaître. Mais dans l’ensemble, le dessin est homogène et dénote une dynamique qui rendrait presque les pages vivantes, comme des instants capturés au vol lors d’un tournage cinématographique.

La colorisation de Brian Reber appuie d’ailleurs sur cette énergie avec des contrastes de lumières et des couleurs tranchées. La vie quotidienne s’empreint de teintes naturelles et douces tandis que l’action, omniprésente, est flamboyante, même au cœur de la nuit. Ces ingrédients concoctés ensemble laissent à penser que c’est finalement un bon premier jet qui ne demande qu’à s’améliorer au fil des tomes. Le lecteur peut facilement imaginer que d’autres "renaissants" se pointeront à la porte de notre jeune E-Ratic. Affaire à suivre…