Cet été-là, un petit groupe d’enfants en vacances prend possession du village et de ses environs. Libres comme l’air, et prêts à toutes les aventures. Pierrot, Florentin et Xavier se risquent en forêt, où ils vont se lancer dans une entreprise fabuleuse : la construction d’une splendide cabane perchée dans un arbre.
Hélas, un inconnu malveillant détruit leur splendide création. Ivres de colère et persuadés (mais à tort) que la responsabilité du forfait incombe à la petite bande rivale que forment Lucie et les jumeaux, les trois garçons jurent de se venger. Un engrenage fatal est mis en place, irrémédiablement. Et la tragédie n’est pas loin.
D’emblée, on est frappé par l’apparente simplicité du dessin de Blaise Guinin, rehaussé des très belles couleurs réalisées par son frère Robin Guinin. Le cadre respire de simplicité et de joie de vivre dans cet été intemporel qui rien ne semble vouloir ternir.
Rien ? Pourtant, le cœur des enfants de dix ans est tout aussi traversé de sentiments forts que celui des adultes. Et ces passions qui les transportent (jalousie, envie, mépris, intolérance, attirance, amour, défi, colère), vont bientôt semer la zizanie avec la bande rivale, mettant toute la communauté en danger.
Si l’histoire touche le lecteur, l’alternance de moments très positifs, suivis de scènes très sombres, voire caricaturales, le déstabilise quelque peu. On s’attendait à plus d’unité de ton, même si c’est justement ce décalage qui apporte l’originalité à l’ensemble. En attendant que le vent tourne demeure un très bon récit, autant par la forme que le fond. Comme leur héros, il ne manque à ses auteurs qu’un brin d’assurance pour livrer le meilleur d’eux-mêmes, mais cet album-ci est déjà plus que réussi.
(par Charles-Louis Detournay)
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