Fluide Glacial fait partie des meubles. Dans le paysage culturel français, le magazine fait figure d’incontournable : on a tous au moins un Fluide dans une pièce de son confinement. Les plus jeunes, piqués par l’adrénaline de l’impertinence, ont tous feuilleté en cachette chez leur oncle, les cousins, un numéro de ce monument de l’Umour rt de la Bandessinée en ayant l’impression de découvrir un objet rare et interdit que l’on s’empressait de remettre à sa place bien vite avant que quiconque ne vous surprenne à le lire, ou, disgrâce suprême, en ricane !
Seulement voilà : aujourd’hui Fluide Glacial est en danger. Victime collatérale de l’effondrement progressif de la presse écrite, qui voit ses relais fermer, ses distributeurs faire face à des difficultés inédites et ses consommateurs se tourner vers Internet. On ne peut pas se résoudre à cela. Le magazine a fêté ses 45 ans ce premier avril (ça ne s’invente pas). 45 ans sans publicité, 45 ans d’indépendance et de liberté, 45 ans qui ont un coût. Aujourd’hui, le pied du mur est là, les créanciers toquent à la porte, la dernière mise est sur la table, et l’équipe de Fluide compte sur vous pour y ajouter un ou deux jetons.
L’équipe du journal s’est donc résolue à créer une campagne KissKissBankBank permettant à chacun de souscrire à un abonnement avec des "bénéfices" particuliers, en fonction du "pack" auquel on a choisi de souscrire. De l’abonnement basique d’un an au suprême méga bundle premium plus avec invitation au repas de bouclage, aux dédicaces en live, en passant par les masterclasses, il y en a pour toutes les bourses et pour tous les goûts. Le but : réunir un nouveau contingent d’abonnés pour renflouer les caisses et repeupler Fluide-Land. Déjà rempli à plus de 200%, l’objectif de la campagne est sans cesse relevé, avec de nouveaux bonus ajoutés à chaque palier atteint.
Noble cause, car il est impensable de voir en ces temps déjà bien sombres la mort d’un des derniers bastions de l’Umour gras et terrible. Quoi de mieux qu’un strip de Lucien ou de Pascal Brutal pour lutter contre la morosité ambiante ? Réponse : rien. Qui mieux que Cosmik Roger, Edika ou Goossens pour éloigner les forces du chiant qui menacent de nous envahir ? Réponse : personne. Par ce geste, aussi modeste ou généreux soit-il, vous prouverez qu’en France, il y aura toujours de la place pour le dessin d’humour, pour l’impertinence libre et indépendante.
Sauvez le monde, sauvez l’humour, sauvez Fluide.
Voir en ligne : Le KissKissBankBank de Fluide.
(par Jaime Bonkowski de Passos)
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