Placé sous les bons auspices d’Osamu Tezuka (la parenté de style graphique n’aura échappé à personne), Hatshepsout : princesse d’Egypte présente la biographie d’un de ces personnages fascinants qui saisissent au vol les opportunités qui vont changer leur destin.
Hatshepsout est la fille de Thoutmosis Ier, pharaon aux alentours de 1500 av JC. Elle a un frère, appelé tout naturellement à succéder à son père. Mais le petit garçon est aussi chétif et abruti que sa sœur est vive et intelligente. Quand il monte sur le trône, c’est bien Hatshepsout qui exerce le pouvoir. La mort rapide de Thoumsosis II place sa sœur dans une situation délicate. Elle doit laisser le pouvoir à son neveu. La jeune femme refuse, et prétextant le jeune âge de l’héritier au trône, elle déclare la régence. Pendant plusieurs années, paré d’attributs vestimentaires masculins, le pharaon sera donc une femme.
N’importe quel collégien rêverait d’avoir un tel manuel d’histoire. La narration est fluide, vivante, le dessin nerveux, documenté. 3500 ans après les faits, le lecteur plonge sans efforts dans le quotidien de la famille royale égyptienne. Le versant pédagogique, mêlé à des scènes au ton plus moderne, ne pèse pas trop sur le récit. Transparait ici le métier (dans tous les sens du terme) de Marc Depeyrot, professeur de français dans le civil.
Si l’album est à conseiller à des adolescents (le petit dossier pédagogique à la fin de l’album reprend les canons du genre), c’est une porte d’entrée tout public pour découvrir les subtilités de l’égyptologie et une héroïne qui n’a pas eu la même postérité "médiatique" que Néfertiti. Le dessin manga-like maitrisé de Cédric Tchao donne de plus à l’ensemble une couleur originale que l’on n’a pas l’habitude de voir pour une histoire sur l’Egypte antique.
(par Thierry Lemaire)
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