C’était l’illustrateur Rock par excellence, le plus célèbre de son temps. Recruté par Jean-Pierre Dionnet pour animer "la machine à rêver" Métal Hurlant qui menaçait de finir en prozine de SF, Serge Clerc faisait partie d’une bande de jeunes gens qui détonnaient dans le paysage ronronnant dans la BD franco-belge : une ligne qui hésitait entre le Moebius première manière, le comics d’un Neal Adams ou d’un Jack Kirby, les trading cards de Jazzmen de Crumb, les noir & blanc de Muñoz, et le pré-Street Art undergroundeux d’un Vaughn Bodé et qui se fixe bientôt sur les canons de l’École belge Jijé, Tillieux et Jacobs en tête. Mélangez tout cela et nappez-le d’une musique des années 1980 à fond dans les oreilles.
Les images de Serge Clerc sont la modernité même. Elles illuminent les pages de Métal, mais aussi de Rock & Folk, du magazine anglais New Musical Express ou Guitar Player.
Dans leur travail patrimonial de réhabilitation de ce graphiste exceptionnel, les éditions Dupuis nous offrent un fort volume de 384 pages en couleurs qui réunit ces travaux épars : bandes dessinées, illustrations pour la presse magazine, pochettes de disques, affiches de concert... 550 dessins en tout.
Il s’en dégage une énergie, une intelligence de trait à nulle autre pareille.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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