Impossible de ne pas penser au personnage d’Ici-même, de Tardi et Forest, avec la dégaine de cet anti-héros sans le sou, qui se lance sur les traces de son grand-père décédé autant par respect que pour fuir la grisaille de son quotidien.
Martial se retrouve ainsi sur le plateau de Millevaches, dans la bourgade du nom de Magnat-l’étrange (la ville existe vraiment !), enquêtant sur une relation passée de son aïeul. Découvrant une délirante galerie de personnages, Martial va aboutir à une demeure qui semble abandonnée, débordant d’objets hétéroclites... La solution du mystère ?
Pour qui a lu à la fois les romans graphiques les plus durs de Simon Hureau (Colombe et la horde, Tout doit disparaître) et ses œuvres pour la jeunesse, le petit monde de Intrus à l’étrange paraîtra familier. Il y a dans cet album une magie de la découverte typique de l’enfance (qui, écolier, n’a pas rêvé de dénicher un trésor ?) et une fascination pour le passé qui se noie sous le joug implacable de l’urbanisme et de la modernité.
Pourtant, malgré la richesse des paysages, le charme du personnage principal, et le soin graphique constant, le lecteur perd parfois patience, comme par exemple dans le final muet avec plus de 20 pages sans texte... D’autant que la ravissante marginale gothique ressemble fort à l’Aspic voisine de 2009. Curieux titre enfin, totalement décalé de l’intrigue, et guère accrocheur... Cru mineur ?
(par David TAUGIS)
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