Issunboshi : le petit samouraï- Par Ryan Lang - Ed. Le Lombard.

Le mythe du « petit samouraï » est assez connu au Japon. Il raconte qu’au commencement des temps, pour remuer l’océan, les dieux utilisèrent une lance : l’Ame No Nuhoko. Cette lance aux pouvoirs extraordinaires est à l’origine des premières îles nippones. Mais effrayés par sa capacité de création et sa puissance, les dieux effrayés décidèrent de s’en séparer en la débitant en plusieurs morceaux afin que personne ne puisse la retrouver.

Les quatre parties de la lance furent dissimulées sous diverses apparences : un arbre pour le manche, une fleur pour la garde, une pierre pour la lame et la quatrième et dernière partie, la plus puissante, prit l’apparence d’un tout petit garçon d’à peine quelques centimètres.

Ryan Lang, dessinateur de Viana : La légende du bout du monde, (dont la légende de Te Fiti s’inspire du mythe du petit samouraï) et Les Mondes de Ralph, nous offre son tout premier roman graphique et nous montre l’étendue de son talent avec des visuels dynamiques à couper le souffle. L’absence de couleurs appelle la concentration, rend la lecture agréable et se raccroche bien à l’époque féodale japonaise présentée dans le roman.

Au fil de ce tome, on rencontre diverses créatures issues de la mythologie japonaise tels que les onis [1] mais aussi un bakeneko [2] ou encore de gashadokuro [3].

Issunboshi, par sa petite taille, est voué à se battre contre ces créatures, tel est son destin. Puisqu’il est la partie manquante de la lance des dieux, sa personne est particulièrement convoitée, ce qui le met en danger. Il va donc s’entraîner auprès de guerriers pour terrasser son ennemi.

Quand il se bat une fois contre son adversaire puis échoue, c’est pour mieux pour revenir en force et finalement triompher. On peut y voir ici une référence au diptyque Avengers : Infinity War / Avengers : Endgame de Marvel, et leur combat contre Thanos. Cependant, comme c’est également Ryan Lang qui a travaillé sur ces films, il n’est pas surprenant de retrouver ce type d’intrigues dans son œuvre.

Dans ce roman graphique, d’une beauté particulièrement renversante, les traits sont d’une telle légèreté que ses deux cents pages sont rapidement englouties. Il est très agréable de voir ce genre d’artiste sortir de l’angle cinématographique pour aborder la bande dessinée, c’est en tout cas une belle réussite, qui permet de transmettre un message puissant : « - Parfois, il nous faut chercher au plus profond de soi pour trouver la force de faire ce que le monde à besoin que l’on fasse pour devenir ce que le monde à besoin que l’on soit.  »