Mieux vaut être surfeur (ou surfeuse) pour apprécier ce trip californien. Hormis de belles pages de rouleaux qui caressent nos acrobates de l’océan, le scénario est un peu léger. Derrière le personnage de Pierre, le scénariste Alain Gardinier confesse avoir romancé le voyage d’Alain Dister [1] et ajouté les mémoires nautiques de François Lartigau, surfeur de haut niveau en France à l’époque.
Ces rencontres ensoleillées ne sont pas désagréables mais ce long récit qui s’étire à foison peine à trouver des ressorts. Et le dessin de Renaud Garreta a une tendance à figer les visages assez gênante, malgré un souci du détail et des couleurs tout à fait respectable.
Et la musique dans tout cela ? L’époque de Woodstock, le triomphe de Jimi Hendrix, la philosophie pionnière du Grateful Dead... Malheureusement, à part de courtes scènes illustratives (plutôt maladroites), rien de bien notable, et très décevant connaissant la culture encyclopédique de Gardinier. Que l’on retrouve d’ailleurs dans une judicieuse discographie commentée qui liste des classiques de l’époque, dont certains méconnus du grand public comme Blue Cheer ou Moby Grape.
En hésitant entre plusieurs registres, et avec des illustrations manquant de caractère, Hippie surf Satori manque sa vague, tout en offrant un modeste aperçu d’une époque fondamentale dans la culture alternative mondiale...
(par David TAUGIS)
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[1] auteur/critique rock/photographe décédé en 2008, notamment auteur de Oh hippie days qui raconte son séjour initiatique aux USA entre 1966 et 1969
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