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Kia Ora, T3 : Coney Island - Par Efa, Virginie & Olivier Jouvray - Vents d’Ouest

Par Charles-Louis Detournay le 25 septembre 2009                      Lien  
Basée sur des faits historiques, cette trilogie retrace le parcours de Maoris exhibés comme des "sauvages", des monstres de foire devant les Européens "civilisés". Une très belle leçon de tolérance et d'humanité.

Au début du XXe siècle, une tribu maorie de Nouvelle Zélande est conviée à se produire dans les grandes villes européennes. Pour subvenir aux besoins de leur famille, un couple part vers l’autre hémisphère, mais leur petite fille Nyree embarque clandestinement avec eux.

Après de premiers succès phénoménaux, l’attrait du public pour ces danses « barbares » retombe aussi vite qu’il avait débuté. Pour rentrer dans leurs fonds, les commanditaires du spectacle envoient la tribu dans un zoo humain, à Paris. Face aux quolibets, et au rôle de sauvages qu’on leur fait jouer, des tensions se créent entre maoris. La plupart choisissent alors de rentrer chez eux, mais sans argent, Nyree doit suivre ses parents à New York.

Là-bas, sur Coney Island, ils doivent se produire dans une troupe de monstres : femme à barbe, cul de jatte, enfant léopard, jumelles siamoises reliées par les hanches, ogresse, etc. Malgré les souffrances que le couple maori a déjà endurées à cause de leur différence, la mère se montre à son tour intolérante envers ses nouveaux compagnons, auxquels elle refuse de mêler sa fille. Pourtant, les gestes du cœur ne manquent pas dans cette nouvelle communauté.

Kia Ora, T3 : Coney Island - Par Efa, Virginie & Olivier Jouvray - Vents d'Ouest
Une première rencontre avec les monstres : femme à barbe, géant, nain, enfant sauvage, etc.

Si le récit demeure très statique, Kia Ora est surtout une très belle aventure humaine, une plongée à travers les yeux d’une famille de « sauvages ». Loin de la culpabilité européenne, c’est justement cet angle de vue qui apporte de très belles valeurs de tolérance et de compréhension.

Ce troisième et dernier tome permet d’ailleurs une intéressante mise en abîme du sujet, en plaçant la famille de maori au contact de monstres de foire. Malgré les préjugés, l’amitié et la coopération qui vont s’en dégager permettent de laisser entrevoir quelques belles facettes humaines, après le dénigrement et les abus de confiance qui ont été décriés dans les premiers volumes.

Même si la qualité du dessin baisse légèrement, la suggestion donne une belle profondeur aux sentiments évoqués. On aurait aimé avoir plus de beaux décors de l’époque et des lieux visités, mais comme le centre d’intérêt principal était bien le regard de l’autre, à vouloir trop jouer la carte postale, les auteurs se seraient égarés. Heureusement, il n’en est rien, Kia Ora réussit un beau pari : émouvoir sans trop culpabiliser, ouvrir des portes vers les autres, plutôt que de se renfermer sur soi-même.

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Lire les premières planches des tomes 1, 2 et 3.

 
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