Au cœur d’une immense forêt vierge à l’écosystème unique pousse une plante aux propriétés mystérieuses : l’aristotélice. Chaque floraison - tous les douze ans ! - donne lieu à de grandes festivités dont... la cérémonie du renouveau. La nuit venue, lorsque le village s’emplit des hurlements bestiaux, deux étrangers de passage prennent la fuite, emmenant avec eux les enfants. Ainsi, trois frères (Milon, Arbor et Solon) leur sœur (Sérapis) et Orcan, un jeune orphelin, rejoindront, contre leur gré, Iskander, la capitale de l’empire. Arrachés à leur pays natal, les cinq enfants verront leur destin bouleversé à jamais...
Partant du postulat que sans esclavage, pas de pyramides égyptiennes, pas de démocratie athénienne, pas d’empire romain, Étienne Le Roux en a fait le fondement de l’univers de L’éducation des assassins. Le monde qu’il décrit ressemble à la Rome des siècles barbares dans son organisation. Le regard naïf et émerveillé des quatre enfants sert de prisme à cet univers dur dans lequel ils sont plongés. L’auteur annonce d’ailleurs un destin qui ne sera pas tendre avec eux.
Le graphisme est riche et coloré, la construction narrative séduisante. La forêt, symbolisée par un végétale unique, l’Aristotélice, est envoûtante à souhait, et les autres décors (palais, prison…) le sont tout autant. Voici un premier album solo de haute tenue.
(par Laurent Boileau)
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