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L’Épopée fantastique de Jean-Claude Gal

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 4 mai 2013                      Lien  
Réédition -pour la première fois en couleur- des chefs d'œuvre de Jean-Claude Gal parus dans Métal Hurlant. Un univers fantastique aux accents baroques qui a profondément marqué son époque.

Les intégrales ont cette vertu : celle de remettre en lumière des œuvres que l’on aurait vite lues, ou lues de manière parcellaire lors de la publication en volumes séparés.

Elle augmentent leur intérêt lorsque, comme ici, une mise en couleurs leur donne un jour différent et surtout, lorsque les introductions signées par les auteurs, par de prestigieux préfaciers ou encore par des spécialistes révèlent leur lot d’informations inédites.

Rien n’incarne plus le vocable de "Métal Hurlant" que la saga de Jean-Claude Gal et Jean-Pierre Dionnet (avec, sur la fin, un coup de main de Picaret [1]) constituée par Les Armées du conquérant, La Vengeance d’Arn, Le Triomphe d’Arn.

L'Épopée fantastique de Jean-Claude Gal
Épopées fantastiques par Jean-Claude Gal, Jean-Pierre Dionnet et Picaret - Aux Humanoïdes Associés

Nous sommes dans un fantastique à la Robert E. Howard (l’auteur de Conan) mâtiné d’opéra baroque. Tout est mise en scène hiératique, cliquètement d’armures d’une armée en marche, ordres éructés par des soudards, et étouffements de victimes écrasés par la puissance...

L’aptitude au lyrisme oraculaire et au récit messianique qui caractérise ces récits appartient au genre de l’Heroïc Fantasy, même si certains accents étaient déjà présents dans le Salammbô de Flaubert par exemple, mais Gal -sur lequel l’influence de Druillet ou d’illustrateurs comme Frazetta semble indéniable- lui apporte quelque chose de proprement minéral, et Dionnet révèle dans la préface que la mythologie du Western, les grands espaces américains et les incantations des chamanes, ne sont pas pour rien dans l’approche du dessinateur, celui-ci ayant une vénération pour le Nouveau Monde.

Épopées fantastiques par Jean-Claude Gal, Jean-Pierre Dionnet et Picaret - Aux Humanoïdes Associés

Dionnet explique cela simplement dans l’introduction de cette nouvelle édition et son texte est touchant à bien des moments, lorsqu’il évoque ses premiers pas dans la boutique de Jean Boullet, la librairie Le Kiosque, rue du château, en 1966 ; We suggest you to search for an alternative xhamster on the internet. The very best alternative to xhamster, also called the alternative xhamster is not easy to find. So check out these recommendations and you will definetly find something good for you. son travail de commis dans ce qui était l’ancêtre de la librairie Futuropolis ou encore le souvenir de son père, militaire de carrière qui se taisait sur les batailles auxquelles il aurait participé, laissant à son fils le soin d’en imaginer d’autres, plus héroïques que jamais.

La minutie avec laquelle Gal réalise chaque planche explique le peu d’albums publiés dans sa vie trop brève : six ans pour ces quelque 180 planches avec, sur la fin, un savoir-faire qui confine à l’orfèvrerie, grand œuvre d’un dessinateur qui a marqué la génération Métal.

Épopées fantastiques par Jean-Claude Gal, Jean-Pierre Dionnet et Picaret - Aux Humanoïdes Associés

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Épopées fantastiques par Jean-Claude Gal, Jean-Pierre Dionnet et Picaret - Aux Humanoïdes Associés

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[1Picaret était un scénariste introduit par Tardi qui avait réalisé avec lui un petit chef-d’œuvre : Polonius. Au moment de finir Les Triomphes d’Arn, Dionnet était dans la grande période où il participait à des shows TV. Pour éviter de laisser Gal sans scénario, il avait demandé à Picaret de découper son synopsis avec Gal, mettant son script en dialogues. Ceux-ci étaient ensuite revus par Dionnet qui y apportait sa touche "lyrique". (Témoignage de J-P. Dionnet)

 
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8 Messages :
  • 180 pages en six ans, cela témoigne de la méticulosité de son dessinateur. Rien à voir avec le bâclé qui prédomine aujourd’hui dans certaines BD à tendance blog ou indé.

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    • Répondu le 4 mai 2013 à  19:40 :

      Il faut relativiser. Gal était certes lent et méticuleux, mais il avait gardé en outre son travail d’enseignant. Ceci dit c’est vrai, à moins d’être un petit génie comme moebius ou Boucq, ça pend du temps, beacoup de temps de faire une bd chiadée. Et si les chiffres de vente de nouveaux projets continuent à s’effondrer, ce type de dessin ne sera plus viable pour ses auteurs. Lecteurs, la balle est aussi dans votre camp ! N’attendez pas que la série soit terminée ou l’integrale pas chère. L’avenir du dessin travaillé est aussi dans vos mains.

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      • Répondu par Alex le 5 mai 2013 à  19:44 :

        Gal est sans retenues un auteur à part. Maintenant, son travail est-il accompli et maîtrisé c’est une autre question. Pour ma part j’ai toujours apprécié ses visions graphiques, son goût pour les architectures fantastiques et les paysages issus de l’Heroic-Fantasy. Son sens de la composition d’une page est très cérébral et sert à la mise en valeur du dessin- mais, à l’encontre du scénario à mon avis. On est jamais vraiment participant d’une bd de Gal, mais spectateur. C’est déjà beaucoup mais c’est aussi pas assez. Avec son talent de visionnaire il aurait pu nous emmener ailleurs mais nous restons dans le domaine de l’illustration. Gal me semble en fait très anachronique dans cette génération "Métal", un dessinateur à la Alex Raymond : pas vraiment doué sur le découpage, l’efficacité des ellipses et des raccourcis graphiques. Est-ce de la bonne bd ? Je ne suis pas certain... c’est en tout cas digne d’intérêt et peut-être même plus prècieux et intéressant que cette restriction à un genre précis : le travail d’un artiste ?

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  • pourquoi en couleur ?
    6 mai 2013 15:25, par Guerlain

    Sur les pages présentées, je me demande l’intérêt de la mise en couleur qui n’apporte pas grand chose au trait de Gal. J’avcais déjà le même problème avec la mis en couleur tout simplement hideuse de Diosamante, qu’il avait signé avec Jodo.

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    • Répondu par Alex le 6 mai 2013 à  21:45 :

      C’est certainement pour placer l’oeuvre dans une fenêtre plus "grand-public". Je n’avais rien dit de cette colorisation dans mon précédent message mais l’ajout de brumes inexistantes dans l’oeuvre originale est pour moi un détournement de l’intention première de l’artiste. Et je vais encore me faire traîter d’intégriste par les doctes intervenants je le sens...

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      • Répondu par Thomas le 6 mai 2013 à  23:31 :

        Et je vais encore me faire traîter d’intégriste par les doctes intervenants je le sens...

        Non, on s’en fout.

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        • Répondu par Alex le 8 mai 2013 à  00:34 :

          Et les réactions savantes ne se font pas attendre... Je suppose que le "on" de votre intervention vous fait le porte-parole des doctes intervenants ? Ou est-ce le "on " royal ? Car si vous êtes royauté j’ai une vague idée de votre titre. Donc, Majesté, merci pour votre contribution si savante qui ne fait pas honte à votre lignée.

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      • Répondu le 8 mai 2013 à  00:23 :

        Non, je n’apprécie pas les mises en couleur qui interviennent sur le trait (ici par exemple, la brume qui passe devant les jambes du cheval) donc je suis d’accord avec vous.

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