Ji-rho, une jeune femme coréenne qui a longtemps vécu aux États-Unis, revient s’installer dans le quartier de son enfance à Séoul, après une absence de plusieurs années. Elle y redécouvre peu à peu les lieux et les protagonistes de ses souvenirs d’enfance, et notamment Seung-lyong, un déficient mental qu’elle a côtoyé de près à l’école autrefois. Entre “l’idiot” et la jeune femme va insensiblement se recréer une étroite complicité, nourrie de la nostalgie qu’ils éprouvent l’un et l’autre pour leurs jeunes années…
Après l’Appartement, Kang Full se lance dans un sujet qui peut paraître léger, voire déplacé. Au contraire, passé les premières pages quelque peu monotones, on s’habitue à son dessin épuré pour être réellement transporté dans le monde tronqué de son personnage principal. Tout devient alors blanc ou noir, bien ou mal, et celui qu’on prenait pour un moins-que-rien, à peine humain, va catalyser les rencontres et les échanges, pour libérer d’eux-mêmes ceux qui se croyaient supérieurs.
Déjà adapté en film, L’Idiot fait vibrer les plus nobles sentiments qui se terrent parfois en chacun de nous. C’est à la fois émouvant, prenant et sublime, plein de magie et d’inventivité. À ne pas rater !
(par Charles-Louis Detournay)
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Les illustrations sont © Kang Full / Casterman