La petite entreprise de Mika marche toujours aussi bien, même si les clients qui demandent à la dernière minute de tirer leur ouvrage lui rendent continuellement la vie impossible. Dans cette dernière ligne droite du manga, il sera évidemment question de livres en parallèle de nouvelles rencontres, placées sous le signe de la parodie.
Ainsi, le tome s’ouvre sur une petite bande de brigands des montagnes en manque de "clients" qui décide de tenter sa chance au Magic Market. Incompétents, ils échouent à vendre le moindre exemplaire de leur ouvrage. Cependant, ils ont la chance d’être pris en charge par Ail qui leur enseigne les rudiments du travail d’auteur. Le chemin vers le succès n’est pas chose aisée nous apprend cette petite histoire dans un style très représentatif de l’œuvre.
Le récit enchaîne ensuite avec un nouveau rebondissement dans l’imprimerie de Mika : un concurrent inattendu, venant d’une entreprise familiale et spécialisée en golem, s’est recyclée dans la fabrication de livres. Il faut dire que la création du Magic Market a fait exploser les besoins en impression dans tout le pays ! Suit un épisode des origines nous narrant la rencontre de Mika avec ses futurs employés (des aventuriers en manque de perspective), puis des histoires d’assassin et de sorcier maléfique qui vont, eux aussi, changer de carrière pour rejoindre le monde palpitant de l’édition et de l’événementiel !
Enfin le sixième et ultime tome de ce joyeux et insouciant univers s’amuse une dernière fois des grands classiques du genre : un jeu de rôle magique aussi immersif que foireux, une histoire de fantôme qui perturbe le travail de nuit des auteurs et l’introduction d’un roi des fées en colère contre les humains pour une raison singulière, et à la chute évidente.
Le grand final de la série se veut, quant à lui, un peu plus sérieux et émouvant. Bien sûr, les auteurs ne pouvaient pas tenir ainsi jusqu’au bout, avec une autre chute aussi prévisible qu’hilarante. Au bout du compte, une seule morale domine cette conclusion : le Magic Market n’est pas près de s’éteindre tant que la passion pour les livres sera aussi ardente chez les sorciers.
Une belle petite série, sans prétention comme nous l’avions noté avec son premier tome, mais extrêmement soignée, que soit par Yasuhiro Miyama au trait précis et équilibré que par Mochinchi qui s’en est donné à cœur en revisitant les clichés de la fantaisie. Des dragons amateurs de bonnes lectures aux reliques légendaires utilisées dans l’imprimerie, en passant par les chevaliers du royaume chargés de gérer l’immense foule visitant le Magic Market, leur manga aura su nous divertir et nous attendrir avec malice, tout en évoquant le travail souvent ingrat des petites mains sans qui nous n’aurions pas accès à nos livres préférés.
(par Guillaume Boutet)
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L’Imprimerie des sorcières T. 5 & T. 6. Scénario : Mochinchi. Dessin : Yasuhiro Miyama. Traduction : Julie Gerriet. Soleil Manga, collection "Fantasy". Sortie le 23 juin 2021 & le 26 janvier 2022. 192 pages. 7,99 euros.
L’Imprimerie des sorcières sur ActuaBD :
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Lire la chronique des tomes 3 & 4
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