"Romantic Killer" T. 1 - Par Wataru Momose – Soleil Manga

Anzu s’apprête à passer le meilleur week-end de sa vie : le jeu vidéo qu’elle attendait est enfin arrivé, elle a fait le plein de chocolats, revêtu son short et son tee-shirt préférés et son chat adoré ronronne sur ses genoux. Mais ça, c’était avant que le magicien Riri n’apparaisse et lui retire tous ses plaisirs en la plongeant dans la vie rêvée des shojos. Elle qui est hermétique à l’amour et aux passe-temps considérés comme féminins se retrouve tout d’un coup entourée de beaux gosses qui lui courent après et que Riri fait exprès de placer sur son chemin. Comment va-t-elle gérer cette situation ?

© Wataru Momose

Le premier tome papier de cette série de Wataru Momose pose le décor de ce shojo totalement décalé et agréable à lire. On n’insistera pas sur les ficelles un peu grosses du scénario puisque le trait est volontairement forcé pour mieux souligner l’absurdité de certaines scènes des shojos traditionnels. En revanche, les explications de Riri sur les raisons qui ont poussé le conseil de magie à choisir Anzu pour leur programme expérimental peuvent faire rire un peu jaune à l’heure des discours sur le réarmement démographique.

© Wataru Momose

En effet, le manque d’enfants au Japon porte préjudice aux magiciens qui se nourrissent de leur émerveillement, un peu comme les monstres de Monstres et Cie se nourrissaient des cris de peur des bambins. Ils décident donc arbitrairement que toutes les personnes qui consacrent leur vie à leur travail ou à leurs passions sont « en danger » de finir seuls et doivent être « sauvés » en leur retirant ce qui fait leur raison d’être et en les plongeant dans un monde de rêve où ils pourront tomber amoureux. Anzu a été choisie pour inaugurer ce programme parce qu’elle était l’archétype exact de la vieille fille en devenir. Sauf que comme elle le dit elle-même, elle n’a que 18 ans !

© Wataru Momose

Se posent ainsi en creux la notion de libre arbitre ainsi que le poids des clichés et des normes sociales qui pèsent sur la jeunesse japonaise. Heureusement, Anzu ne se laisse pas impressionner et fait tout son possible pour ne pas tomber dans les pièges de Riri. Non sans mal car celui-ci complique la situation à la fin du volume en ajoutant un autre beau gosse à l’équation ! Le tout provoque quelques quiproquos et scènes assez drôles, faisant de ce webtoon/manga une lecture détente sympathique !

© Wataru Momose

Côté dessin, le manga est intégralement en couleur, permettant à son éditeur Soleil Manga de jouer sur la frontière parfois floue entre manga et webtoon. Il aurait de toute façon été compliqué de sortir cette version papier en noir et blanc quand une série sur Netflix et les chapitres couleurs sont disponibles en ligne ! Le lecteur n’aura donc aucune difficulté à découvrir ce qu’il advient d’Anzu et ce sans forcément attendre la sortie du tome 4 (déjà !) prévue pour mars 2024.