Ce polar assez délirant, qui va dans tous les sens, pâtit en effet d’une narration très confuse, l’occasion d’aligner une série de tronches ahurissantes comme Magnus en a le secret.
Maniant un sens du détail unique allié à une vivacité graphique qui fait jaillir les regards et les visages, l’auteur italien s’en donne à coeur-joie durant pas moins de 112 planches en noir et blanc.
Cette maestria peine pourtant à donner du corps au scénario de l’album qui raconte les aventures d’une sorte de mercenaire misanthrope qui traverse le monde toujours entouré de crapules et de mafieux.
Entre deux scènes de fusillades en technicolor (mais en noir et blanc comme il se doit), Magnus trouve même le moyen de glisser quelques images un peu lestes, quand des jeunes femmes de petite vertu se mêlent aux protagonistes peu recommandables de cette histoire.
L’édition française a pris de sérieuses libertés avec l’album d’origine. Dessins redessinés par un tâcheron, cases interchangées, découpage bousculé... Les amateurs de fumetti sont furieux, d’autant qu’il s’agit ici d’une republication pire que la première édition, alors même que Magnus, très soigneusement publié en France par les éditions Cornélius, avait acquis l’image d’un auteur respecté, voire "culte". Dommage.
(par David TAUGIS)
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