Rencontré à New York, le Français Goscinny va devenir pour le dessinateur un collaborateur de choix. Le jeune scénariste, comme Morris d’ailleurs, connaît l’histoire de l’Ouest comme sa poche. Il a vécu aux États-Unis et y a même côtoyé des stars du comic book comme Harvey Kurtzman.
Goscinny tient avec Lucky Luke une série qui marche bien, publiée dans le journal de Spirou de la grande époque. C’est son premier grand succès et il s’y investit à fond. Il va restructurer l’univers du cow boy, mettant en place des running-gags, et surtout, notamment en ressuscitant les Dalton, il bâtit une galerie de personnages secondaires, tirés de l’histoire de l’Ouest, tous plus originaux les uns que les autres. Cet apport documenté permet de porter la série sur le terrain de la parodie, du second degré. Ce double niveau de lecture est la clé de sa réussite. Goscinny s’en souviendra avec Astérix.
Cette prise en charge libère Morris qui porte son dessin aux sommets et qui assure aux aventures un rythme de production qui ne faillira jamais jusqu’à la disparition du scénariste en 1977.
On regrettera dans cette édition l’absence d’appareil critique qui resitue l’œuvre dans son contexte. Pour un lecteur d’aujourd’hui, il n’est pas inutile de contextualiser ces albums créés voici plus de cinquante ans, devenus des classiques.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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