Lucky Luke se rend dans la ville de Seville Gulch pour y rencontrer le procureur. Ce dernier lui apprend que les Dalton sont - pour une fois - toujours en prison, mais que Jack Dalton a entamé une grève de la faim et n’en donnera la raison qu’au seul Lucky Luke.
Dans le même temps, Jolly Jumper refuse d’adresser la parole à son cavalier, ce qui a le don d’agacer Lucky Luke, qui ne parvient pas à comprendre pourquoi son fidèle compagnon se comporte désormais ainsi. Il accepte la mission, en espérant qu’une nouvelle aventure permettra de surprendre son cheval et de renouer le dialogue avec lui.
En prison, Jack Dalton lui apprend que Ma a été kidnappée et que si lui et ses frères veulent la revoir, ils doivent se rendre tous les quatre au ranch du vieux Mac Fenwick. Lucky Luke reçoit donc la mission d’accompagner les Dalton au point de rendez-vous où une grosse surprise les attend...
Comme Dupuis le fait depuis quelques années avec son héros fétiche Spirou, Dargaud confie désormais le personnage de Lucky Luke à des auteurs différents afin qu’ils livrent leur propre vision de l’univers du cow-boy solitaire. Après un premier album dessiné par Matthieu Bonhomme et intitulé L’Homme qui tua Lucky Luke, au ton plus noir que les albums de la série classique, ce second album de la collection Lucky Luke vu par..., réalisé par Guillaume Bouzard, est au contraire complètement tourné vers l’humour.
Il est d’abord destiné aux fidèles lecteurs de Lucky Luke. Ceux qui ne connaissent pas la série risquent certainement de ne pas comprendre les nombreuses références humoristiques que Guillaume Bouzard place à chaque page. Car l’auteur joue avec les codes de la série, qu’il parodie d’une excellente façon, avec par exemple : la brindille, l’uniforme du héros, la boulimie d’Averell ou encore l’ombre de Lucky Luke.
Guillaume Bouzard livre une version très personnelle de l’univers du cow-boy solitaire, avec un humour burlesque et un très fort comique de situation. Les plus anciens lecteurs de la série seront aussi contents de revoir Phil Defer (avec un clin d’œil à la censure qui touche l’album éponyme). Le titre de l’album lui-même parodie l’un des codes de la série, car finalement, Jolly Jumper parle-t-il réellement à Lucky Luke ou la solitude que le héros éprouve le rend-il un peu fou ?
Guillaume Bouzard respecte par contre les codes visuels de la série, comme les couleurs caricaturales (réalisées avec Philippe Ory) et l’absence de décors en fond qui permet de faire ressortir le personnage situé au premier plan. Le style graphique de Guillaume Bouzard peut surprendre au premier abord le lecteur non averti. Mais ses personnages au (très) gros nez et son trait brouillon, voire minimaliste, ne dénotent pas dans l’ambiance surréaliste qu’il confère à son histoire. Une expérience ébouriffante !
(par Adrien LAURENT)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Participez à la discussion