Nola est une petite fille qui peut traverser les mondes grâce à une boite à musique que lui a légué sa mère, récemment disparue. Elle peut ainsi se rendre à Pandorient, une cité fantastique et mystérieuse que sa mère avait l’habitude de visiter dans sa jeunesse.
Au début de ce cinquième album, Nola découvre terrifiée que le passage qui lui permet d’accéder à son propre monde est bloqué. La clé est tombée de la boite, fermant la porte qui relie les deux mondes. Heureusement, Anton, l’herboriste malvoyant, propose d’utiliser une poudre de lévitation pour la soulever et la remettre à sa place sur la boîte. Mais lors de la fabrication, il s’aperçoit qu’il lui manque un ingrédient essentiel : des plumes d’aigle douce. Il s’agit d’un oiseau protégé, dont la chasse est soumise à des quotas. Or, d’après le marchand, il faut absolument tuer l’animal pour pouvoir récupérer les plumes. Nola et son amie Andréa vont devoir trouver une solution pour se procurer cet élément indispensable à la recette.
Ce tome de La Boîte à musique met en lumière les problématiques autour de la chasse et la protection de la Nature en général. Nola est confrontée à un dilemme : comment se procurer cet ingrédient essentiel pour rentrer chez elle et revoir son père, sans tuer l’animal, qui, de toute façon, est protégé par des manifestants anti-chasse. Comme maintenant dans chaque album qu’elle signe, Carbone, la scénariste, expose un thème spécifique pour l’intégrer à son univers et construire son récit avec intelligence, de manière constante. Les personnages sont confrontés à un problème grave, la solution est rapidement posée sur la table et ils vont devoir surmonter des obstacles tout au long de l’aventure pour le résoudre. Cela crée des histoires efficaces dont on voit immédiatement les tenants et aboutissants, avec en fond, l’intrigue général qui avance à son rythme au fur et à mesure des albums. Celui-ci permet d’ailleurs de clore le premier cycle de la série avec une fin qui promet une nouvelle direction dans le prochain.
Les dessins de Gijé sont toujours aussi sublimes et rendent cet univers véritablement magique. Son trait tout à fait spécifique, avec une influence manga pour les personnages, placés dans des décors qui ressemblent à des peintures, participer beaucoup à rendre le monde de Pandorient réellement fantastique et reconnaissable. Autre chose qui fait sa spécificité : il est truffé d’inventions graphiques qu’on prend plaisir à découvrir au fil des pages. L’imagination qu’ont les auteurs, rend cohérent ce royaume et ils savent nous embarquer avec eux à sa découverte. Le lecteur attentif pourra d’ailleurs découvrir des animaux fabuleux créés à l’occasion par des gagnants d’un concours en ligne organisé par Dupuis.
On attend la suite avec impatience, avec un second cycle qui promet beaucoup au vu de la fin de cet album. On ne doute pas que les promesses seront tenues de la part des auteurs.
(par Adrien LAURENT)
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