Une banale histoire de succession où complots et meurtres afin de s’emparer du trône vont bon train, tel est le décor de cette vaste pièce de tradition mosaïco-shakespearienne. On y retrouve le schéma classique des récits du guerrier et de l’enfant, partis s’enfoncer dans le marécage, zone du royaume où un bestiaire légendaire a élu domicile, susceptible de protéger l’héritière encore bébé.
Les intrigues politico-familiales complexes à la Game Of Thrones introduisent, dans ce premier album, un arbre généalogique un peu échevelé, mieux vaut prendre des notes, mais surtout, toutes les composantes de l’intrigue : fuite, assassinats, guerres…
Le dessin de l’illustre animateur Antonio Zurera Aragon reconverti en illustrateur jeunesse depuis peu avant de s’essayer à la BD dernièrement, se démarque par son aspect organique. Les traits fourmillent de détails, une « patte » qui n’est pas sans rappeler celle de Vincent Mallié, surtout au regard des noir et blanc de la fin de l’album, dans la lignée du maître qui les a adoubé tous les deux : Régis Loisel.
Plus surprenant en revanche est le décalage opéré dans les choix de couleurs et des designs. Certaines scènes bénéficient d’un trait et d’un traitement beaucoup plus rond et léger apportant de l’humour là où il n’autait pas eu lieu d’être dans un récit d’Heroic Fantasy aussi classique. Probablement la volonté de rendre cet album tout public en dépit de la dureté et de la compexité des sujets et des enjeux
(par Kelian NGUYEN)
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Marécage T. 1, Sombra - Par Antonio Zurera Aragon - Ed. Dupuis