Yann veut en finir. Sur le point de se noyer dans la mer, il s’apprête à rejoindre ainsi le destin tragique de ses parents, morts dans un accident de voiture. Au moment où il s’enfonce dans l’eau, ses souvenirs émergent : la jeunesse emplie des discours contradictoires de son père et de sa mère, ses compagnons imaginaires qui l’aident à supporter la solitude et les questions existentielles. On balance entre réalité et fiction, scènes dialoguées et planches oniriques. Et Yann, navigant entre son présent dramatique et son passé nostalgique, tangue au milieu de fantasmes morbides, mais surtout de traumatismes profonds.
L’œuvre de Théa Rojzman est tout à fait cohérente. Sa formation de thérapeute donne une place primordiale à l’exploration des failles humaines. La forme de l’album affiche donc d’une grande liberté, imposant au lecteur de se laisser aller au milieu de scènes qui s’enchainent parfois de façon surprenante. Ses couleurs sont encore plus audacieuses, avec en particulier des choix de décors totalement décalés (murs, ciels, paysages). On est clairement dans un univers parallèle et les scènes réalistes y font figure de parenthèses. Pas toujours facile à suivre, mais réellement fascinant dans l’audace formelle et l’exigence de fond. Car finalement, Mourir (ça n’existe pas) cherche à comprendre les mécanismes psychologiques des deux grandes questions : l’amour et la mort. Avec en filigrane, une belle ode aux anges gardiens, façon La Vie est belle de Frank Capra.
(par David TAUGIS)
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