Nagasaki par Agnès Hostache
Ce roman graphique est l’adaptation du roman d’Eric Faye, qui a reçu en 2010 le grand prix du roman de l’Académie française. Nagasaki s’inspire d’un fait divers rapporté en 2008 dans la presse japonaise.
Shimura-San est un cinquantenaire travaillant à la station météorologique de Nagasaki. Il vit seul dans une maison faisant face aux chantiers navals, s’enfermant dans une routine aussi rassurante que pesante. Jusqu’au jour où d’’étranges disparitions vont venir perturber son quotidien : il remarque que certains aliments disparaissent de son frigo. Un fantôme viendrait-il se servir en yaourt chez lui ? Pas de mystère fantastique, mais une dérangeante et terrible réalité, que monsieur Shimura va découvrir en posant une caméra dans sa cuisine.
S’interrogeant sur le concept de sphère privée, Nagasaki raconte un drame de notre société actuelle. Dans une ambiance feutrée et mélancolique, deux solitudes vont cohabiter, sans jamais se rencontrer. Un récit sans préjugés ni morale où Shimura et l’intrus s’expriment chacun leur tour, permettant d’avoir la vision de chacun sur la situation.
Cet imprévu qui vient bousculer la vie ordinaire et maîtrisée de Shimura-San est subtilement montré. Une attention toute particulière est portée au lieu, prenant le temps de nous montrer les aliments, les objets et autres éléments de la maison. Le décor étant tout aussi important que les personnages.
Le rythme tranquille ainsi que le graphisme, doux et stylisé, révèlent en toute simplicité et avec beaucoup de sensibilité la dureté de la vérité sur cet esprit frappeur. Une histoire tout en finesse dans lequel Agnès Hostache a su faire transparaître l’absence autant que la présence, l’effroi autant que l’empathie. Un roman graphique aussi étonnant que touchant.
L’autrice, Agnès Hostache, a été directrice artistique d’une agence de publicité. Elle s’est lancée en freelance dans l’illustration durant les années 1990. Elle a travaillé également en tant que designer dans un cabinet d’architecture avant de revenir de façon plus exclusive au dessin. Nagasaki est sa première bande dessinée.
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Le tigre des neiges, tome 4 par Akiko Higashimura
Autre époque et autre histoire avec ce quatrième volume du Tigre des neiges, qui poursuit avec brio le récit de Kenshin Uesugi. Selon la légende, ce puissant seigneur du XVIe siècle aurait été en réalité une femme.
Ce quatrième opus se déroule en 1547. Un conflit ébranle le clan des Nagao. Le frère et la sœur s’opposent dans une lutte politique. Devant jongler entre ses ambitions et l’attachement qu’elle a pour son frère, comment notre héroïne va-t-elle gérer cette guerre intestine ? Le récit va atteindre le point culminant des jeunes années de celle qui deviendra Uesugi Kenshin. Cette situation politique, prenante, nous dévoilant encore plus les priorités et les facettes de ce personnage complexe.
Ce récit alterne parfaitement les scènes d’action avec les passages plus intimistes, rendant le personnage aussi fascinant qu’attachant. Le mythe surpassant quelque fois la réalité, Akiko Higashimura nous propose des pistes historiques plus probables à la vie de ce stratège, surnommé le Tigre d’Echigo. Des pistes intéressantes qui nous donnent envie de continuer à suivre les aventures de cette femme étonnante.
Akiko Higashimura est une autrice prolifique, connue notamment en France pour sa série Princess Jellyfish publiée chez Delcourt.
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(par Morgane Aubert)
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