L’an dernier au Japon, et cette année en France, le mangaka coréen Boichi créait l’événement en s’imposant dans la plus célèbre revue de prépublication japonaise, le Weekly Shonen Jump, avec Dr Stone. Dans un registre assez éloigné de ses précédents succès tels que Sun-Ken Rock, jeune public oblige. Mais le voilà revenu à une veine plus mature avec Origin. C’est à dire, pour Boichi, violence, vitesse et viscères, armoires à glace et poupées virevoltantes.
Origin nous plonge dans un Japon futuriste gangréné par le crime organisé. En 2048, l’Archipel se trouve relié au continent eurasiatique par une ligne ferroviaire qui fait de Tokyo une sorte de bout du monde où échoue la lie du genre humain. L’insécurité qui y règne fait de la mégalopole le terrain de jeu idéal pour de mystérieuses créatures qui y perpètrent d’épouvantables massacres.
Reprenant certains codes des récits cyberpunk, et en particulier le postulat de Blade Runner, à savoir des cyborgs à apparence humaine qui vivent cachés parmi la foule, Origin déploie rapidement une action d’une efficacité rare. Restreinte pour le moment à une confrontation directe entre un "chasseur" et une troupe de robots sanguinaires, l’intrigue ne souffre aucun temps mort.
Boichi fait une nouvelle fois montre de son immense talent pour mettre en scène des affrontements déments que les capacités surhumaines de ses protagonistes rendent encore plus impressionnants. Son trait retrouve la fermeté de Sun-Ken Rock, par différence à la rondeur qu’il recherche dans Dr Stone. Et le mangaka excelle à créer une tension de tous les instants comme le montre la trajectoire de ce premier volume qui met déjà très sérieusement en difficulté notre héros.
On a donc bien, avec Origin, tous les éléments pour obtenir un vrai hit en matière de manga d’action. Pika réalise là un bon coup en proposant ce qui constitue sans doute la série la plus représentative des qualités de cet auteur complet.
(par Aurélien Pigeat)
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