Le jury présidé par Jean-Claude Denis dans lequel on retrouvait Jean-Pierre Dionnet, Pierre Lescure, Jean-Yves Ferri et deux libraires a penché pour un palmarès éclectique mais très cohérent néanmoins : les œuvres choisies sont dans la droite ligne des prix du Festival ces dernières années, des œuvres d’auteur.
Sans plus attendre, voici la suite du palmarès :
Prix du Meilleur Album : Tome 2 du best-seller « Quai d’Orsay. Chroniques diplomatiques » (Dargaud) de Christophe Blain & Abel Lanzac.
Certes, le jury plébiscite un peu le succès avec cet album qui est déjà un best-seller en librairie. Mais la grosse surprise de cette année est l’apparition à visage découvert du scénariste Abel Lanzac, ancien fonctionnaire du Quai d’Orsay dont le visage était jusqu’ici caché. Il était tellement secret que longtemps, on a cru que le fameux scénariste qui se cachait sous ce pseudo était... Dominique de Villepin lui-même. Que nenni, cette après-midi, Abel Lanzac a fait son "outing", les deux récipiendaires du prix envisageant d’en faire une garde alternée.
Prix du Public Cultura : « Tu mourras moins bête » (Ankama) de Marion Montaigne.
" Avec toujours la même efficacité, un trait aquarellé jeté mais offrant un festival de têtes de crétins (l’auteure n’épargne personne et se lâche sur les frères Bogdanoff, Nicolas Sarkozy, Michel Drucker ou Michel Sardou) et maniant aussi la mise en abîme (le professeur sent qu’il faut à nouveau parler de sexe sinon le lecteur va s’endormir), Montaigne livre un deuxième épisode peut-être moins accessible que le précédent, mais qui ravira les curieux et pourra trôner autant dans une bédéthèque qu’au rayon scolaire et biologie" écrivait Thomas Berthelon dans nos pages. Là encore, le jury consacre un succès de librairie issu d’une maison d’édition qui ne cesse d’émerger, Ankama.
Prix Spécial du Jury : « Le Nao de Brown » (Akileos) de Glyn Dillon.
Le jury s’est fait plaisir en choisissant cet album des méritantes éditions Akileos. On entre dans le cerveau d’un homme où réflexion et rêves s’entrechoquent de façon singulière.
Prix de la Série : « Aama. Tome 2. La multitude invisible » (Gallimard) de Frederik Peeters.
" Avec Aâma, Frederik Peeters opère une synthèse de ses sujets de prédilections. On retrouve dans les 80 premières pages de cette saga, bon nombre d’ingrédients chers au dessinateur genevois : la rédemption, l’introspection, la figure de l’enfant frappé par la maladie, le couple en déconfiture, le voyage spatial, la métamorphose physique. Pour autant, il n’y a pas l’impression d’une redite, mais plutôt d’un approfondissement des thèmes utilisés dans Lupus, RG, Château de Sable ou Pachyderme" écrit Morgan di Salvia à propos de cette série dans nos pages.
Prix révélation : « Automne » (Nobrow) de Jon McNaught.
Là encore, le jury est allé chercher un album pointu publié en français par la maison britannique Nobrow.
Prix du patrimoine : « Krazy Kat. 1925-1929 » (Les Rêveurs) de George Herriman.
Jean-Yves Ferri est venu porter lui-même le trophée pour cette édition de Krazy Kat publiée avec soin par Les Rêveurs, la maison préférée de Manu Larcenet
Prix du polar SNCF : « Castilla Drive » (Actes Sud/L’An 2) d’Anthony Pastor.
Soutenu à bout de bras par Thierry Groensteen depuis 7 ans, Anthony Pastor l’a remercié pour la publication de de polar noir.
Prix de la BD alternative : « Dopututto Max », éditions Misma.
La revue toulousaine publiée parEl don Guillermo et Estocafich, frères jumeaux et fondateurs de Misma a déjà dix ans. Là encore, le choix est pointu.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Photos : D. Pasamonik (L’Agence BD)
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