Né en 1941, Bernhard Willem Holtrop, dit Willem, fait partie du mouvement Underground hollandais du début des années 1970, sorte de surgeon de l’Underground américain, influencé par les idées du groupe Provo, sorte de mouvement situationniste batave.
Il arrive à Paris en 1968, attiré par la liberté d’expression de la presse parisienne de l’époque : « Le climat était favorable aux dessinateurs, nous confiait-il, il y avait Hara Kiri, Charlie Hebdo, … des dessinateurs comme Topor, Siné, des gens comme cela. Hara Kiri a été ma chance. Après, ils ont commencé Charlie Hebdo. J’étais tout de suite en plein dedans, c’était formidable ! »
Il devient un des cartoonists les plus réputés de France, éditorialiste à Libération et Charlie Hebdo. Son regard décalé et caustique fait souvent mouche, et apporte à l’actualité depuis près de 40 ans, une forme d’humour surréaliste et singulière.
Ce caricaturiste est également un auteur de bande dessinée. On compte plus d’une cinquantaine d’albums publiés en 40 ans.
Cette nomination ne manquera pas de faire grincer les dents : Willem n’émarge en effet d’aucune grande maison de bande dessinée. Il est notamment publié par Cornélius, L’Association, ainsi qu’un grand nombre de petits labels parfaitement inconnus du grand public. Le vocable élitiste sera certainement accolé à ce choix.
Du reste, à l’intérieur même de l’Académie, les critiques ont immédiatement fusé : pendant même la délibération, Lewis Trondheim twittait des photos accompagnées de légendes vengeresses, stigmatisant le manque de culture en bande dessinée des Grands Prix : « La majorité de l’Académie atteint son seuil de compétence en élisant le seul auteur connu (excellent néanmoins) par elle. » Il ajoute, et ceci fera l’objet d’un prochain article : « YES !!!! Il va y avoir un Grand Prix spécial 40 ans pour l’auteur qui a recueilli le plus de suffrages par l’ensemble des auteurs qui ont voté ! »
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
(par Thomas Berthelon)
(par Charles-Louis Detournay)
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Lire notre interview de Willem : « Je suis venu à Paris en 1968 »
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