Avec ce cinquième épisode, le sémillant reporter se retrouve au cœur des conflits qui agitent l’ex-empire soviétique depuis une bonne dizaine d’années : puissance de la mafia russe et conflit en Tchétchénie.
La vie du reporter serait sans doute plus tranquille s’il ne possédait pas un appareil photo pourvu d’une étrange faculté : celle de visualiser les scènes d’assassinat lorsque l’on en photographie la victime ! Point de départ "original" (à la limite du cliché !), la spécificité de l’appareil ne va pas sans lui causer certaines déconvenues … pour le plus grand plaisir de l’amateur de rebondissements et d’aventures trépidantes !
Dans ce troisième cycle (dont il s’agit du second tome), c’est la belle Irina Verinian qui, en lui dérobant le précieux objet, entraine notre homme dans une aventure où géopolitique et mafia forment le décor.
La belle ex-star de l’érotisme sur Internet n’est autre que la maîtresse du puissant Melichev, figure importante de la mafia russe et ravisseur des parents de la jeune femme. Il n’en faut donc pas plus au beau Thomas pour rechercher à Grozny son précieux appareil et voler au secours de la belle slave, elle-même très impliquée dans la résistance tchétchène. Tout se complique !
Pourchassé par les hommes de Melichev au sein d’un territoire gangréné par la guerre civile et la corruption, le journaliste se retrouve au cœur d’enjeux qui le dépassent.
Mené tambour battant, ce thriller se lit avec plaisir, l’implantation du récit dans un contexte politique (si peu) médiatisé aide à la compréhension de cette histoire. En dépit d’un postulat de départ qui pourrait à première vue nuire à sa crédibilité (l’appareil photo "magique"), le récit tient le lecteur en haleine de bout en bout. Les personnages, quoique parfois stéréotypés, restent plausibles et parviennent à distiller un peu d’humanité dans un univers qui en manque cruellement.
Les deux scénaristes parviennent d’autant plus à maintenir l’intérêt que le graphisme technique et solide de Roberto Zaghi est fort bien soutenu par une mise en couleurs efficace, signée Cyril Saint Blancat, ce qui assure une belle lisibilité à l’ensemble.
Avec un ultime rebondissement en fin d’album, les auteurs s’assurent de nous faire patienter pour connaître la suite de ce "Thomas au pays des Tchétchènes" !
(par Patrice Gentilhomme)
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