Tonnerre de Bulles n°28 : Galerie de portraits.

À l’heure de la disparition de nos plus grandes signatures, Tonnerre de Bulles a choisi de confier la couverture à Pierre Tombal ou plutôt à son créateur...Marc Hardy ! Pas de provocation facile ici, ce n’est pas le genre de la maison ! L’équipe des Petits Sapristains, comme souvent, a préféré braquer les projecteurs sur un auteur plutôt discret, installé dans le paysage éditorial depuis les années 70 et qui, à l’occasion de ce généreux entretien, revient sur une carrière longue, variée qu’il serait ridicule de réduire à cette série qui néanmoins a fait les belles heures du magazine Spirou. Marc Hardy a fait bien d’autres choses, et travaillé avec plusieurs scénaristes de renom. Ce n’est pas le moindre intérêt de lui fournir l’occasion de le rappeler dans ce numéro.

Marc Hardy n’est évidemment pas le seul auteur que l’on réduit parfois à un succès, une unique série en oubliant que comme d’autres il a eu de multiples occasions de montrer toute la diversité de son travail. À l’heure de nos canaux de communications si rapides et si... volatiles, le grand public a souvent tendance à l’oublier.

Dans ce numéro, c’est Zanzim qui parle non seulement de son travail, mais aussi surtout avec sensibilité et délicatesse de son complice Hubert dont évidemment Peau d’homme fut l’une des dernières grandes réussites. Là encore, par le truchement de l’entretien, c’est une image profondément humaine et très proche de ces créateurs qui nous est retournée. Bien au-delà des chiffres de ventes ou des effets du microcosme éditorial !

Métal Hurlant ! Là encore, on croit tout savoir ; d’autant que de récentes publications sont venus remettre en lumière l’épopé de cette revue emblématique. En donnant la parole à l’un de ces acteurs de second plan, TdB nous en fait découvrir les coulisses. Pascal Guichard a vécu l’aventure de l’intérieur, en tant que maquettiste pendant près de dix ans. Nourri d’anecdotes, son récit vient ajouter une touche à l’image iconique de la revue qui cherche à renaître.
« Décloisonnons les cases ! », le mot d’ordre de Frédéric Ledoux, jeune éditeur également présent dans ce numéro pourrait s’identifier à la démarche de nos Sapristains !

Loin du fracas des grosses machines publicitaires et des séries mainstream surmédiatisées, TdB prend le temps de s’arrêter près de ces acteurs souvent plus éloignés des projecteurs, mais sans qui le monde de la BD ne serait peut-être pas ce qu’il est aujourd’hui !