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Trouille- Par Marc Behm & Joe Pinelli - Casterman

Par David TAUGIS le 1er juillet 2009                      Lien  
Adaptation d'un auteur atypique dans le monde du polar, Trouille montre que la collection Casterman Noir n'hésite pas à sortir des sentiers battus. Le graphisme de Joe Pinelli, qui s'affranchit d'un découpage classique, en offre une preuve convaincante.

Joe Egan aurait pu construire une petite vie tranquille rythmée par le boulot et le bonheur conjugal. Mais le jour ou celle qu’il croyait être la femme de sa vie l’a trompé, il a préféré tout plaquer. C’est le début d’errances incessantes, de fuites successives. Sans compter ce sentiment d’angoisse perpétuelle. D’autant plus qu’une inquiétante blonde à cape noire le suit obstinément...

Sorte de road movie métaphysique, Trouille met en scène un personnage passionnant : Ni héros ni vraiment victime, il vogue de galère en galère, dans un climat fataliste qui ne manque pas de fantaisie.

La mise en images de Pinelli, épaulé par Jean-Hugues Oppel pour l’adaptation du roman original, privilégie l’atmosphère. Refusant les cases bien sages, le dessinateur orchestre le chevauchage des scènes sur les planches pour favoriser le mouvement et illustrer le foisonnement mental de Joe Egan. Un choix qui permet à la fois fluidité et dynamisme.

Avec des couleurs riches en nuances et une technique essentiellement au crayon, Pinelli donne à l’album une forme très vivante, pleine d’énergie.

La formule devient proverbiale : une réussite de plus pour cette collection épatante.

(par David TAUGIS)

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Lire notre interview de Joe G. Pinelli : "Dessiner est une nécessité profonde que je ne peux expliquer" (Juin 2009)

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Lire les 8 premières planches :

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3 Messages :
  • le chevauchage des scènes sur les planches pour favoriser le mouvement et illustrer le foisonnement mental de Joe Egan.

    Voilà typiquement un "gadget" qui est un réel aveu d’impuissance. Le dynamisme provient du talent graphique et narratif qu’on sait mettre dans les cases, pas en destructurant la mise en page. C’est aussi stupide que mettre le fond de page en noir quand c’est des scènes de nuit.

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    • Répondu le 2 juillet 2009 à  00:04 :

      Ah oui ? Will Eisner était alors un sacré "impuissant" si l’on vous suit bien...

      Répondre à ce message

    • Répondu par Sergio Salma le 3 juillet 2009 à  14:04 :

      Réflexion bizarre. Alors que Pinelli montre justement une grande puissance et une suite de belles idées de mises en page. Les cases peuvent se chevaucher, s’intercaler, sans bord de case , avec bord de case, la narration peut prendre 1000 aspects.
      En quoi l’enchevêtrement serait-il un aveu de faiblesse ? il s’agit simplement d’une expression différente, inspirée par le mouvement, le contenu, les décors.
      Si Will Eisner, Cosey, Derib , Obion et des centaines d’autres sortent du découpage en bandes classiques, ce n’est pas un gadget. C’est simplement parce qu’ils en ont ressenti le besoin.

      Dessiner une suite de 8 ou 9 cases, c’est choisir 8 ou 9 moments. Si on les place dans un gaufrier ou dans une image où tout s’entrecroise ne change RIEN à la narration. Il s’agit de la même science, la même façon de découper l’action ou la non-action.

      En revanche, cher ami lecteur, c’est un aveu d’impuissance de votre côté. Incapable de lire autre chose que des bandes placées comme il vous semble bon qu’elles soient placées. Peut-être en êtes-vous même à penser que 4 bandes sont plus riches que 3 bandes ? Et que tous les récits devraient tenir en 46 pages .

      Les trucs et astuces ( genre le fond noir pour suggérer la nuit) ne sont que des petits clins d’oeil, une connivence avec le lecteur. Comme le sont les lignes de vitesse et les petites gouttes de sueur pour suggérer la surprise ou la peur. Peut-être dites-vous aussi que ce sont des aveux d’impuissance puisque le dessin lui-même devrait pouvoir suffire ?

      Marrant que vous jugiez si sévèrement l’envie simple et sensuelle de Pinelli. Vous auriez préféré qu’il se sente encaqué dans la façon "normale" de décrire une action. Vous voulez que l’artiste adopte les codes et n’en sorte pas. Vous êtes-vous posé la question de savoir pourquoi vous traitez de "stupide" quelque chose que vous ne trouvez pas à votre goût ? Ne pensez-vous pas que c’est insultant ?

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