Yuri is my job T. 1 & 2 - Par Miman – Ed. Meian

Un premier tome qui plante le décor .

Hime Shiraki est prête à tout pour être aimée. Son attitude, son look et sa vie sociale sont rythmés par cette volonté de plaire. Elle se retrouve engagée malgré elle au Café de l’Institut Liebe pour jeunes filles après avoir involontairement blessé l’une des serveuses qui s’avère être la propriétaire du café. Afin de satisfaire leurs clients férus de yuri, les serveuses de ce concept café jouent le rôle d’élèves pures et gracieuses appartenant à une école catholique allemande et entretenant des relations de Schwestern (sœurs), donnant ainsi vie au roman « Cœurs de jeunes filles » qui les a inspirées. Mais le terme de « sœur » ne s’utilise pas n’importe comment et Hime va l’apprendre à ses dépens après l’avoir prononcé en public en parlant de Mitsuki, une des serveuses...

Ce premier tome introductif se termine sur un cliffhanger qui lance véritablement l’intrigue de cette série pas si clichée qu’il n’y paraît de prime abord.

Yuri is my job, tome 1.

© Miman

Un deuxième tome qui se concentre sur les enjeux de la relation entre Hime et Mitsuki.

Après avoir décrit les caractères de ses personnages avec leurs rôles réels et virtuels, Miman nous entraîne au cœur de la relation qui unit Hime et Mitsuki, deux anciennes amies de l’école primaire qui ne se parlent plus depuis ce qu’Hime considère comme une trahison de la part de Mitsuki, qu’elle connaissait à l’époque sous le nom de Yano. La mangaka exploite alors avec brio de la frontière floue entre les rôles que doivent jouer ses personnages dans le café et leur vraie personnalité pour mieux questionner les notions de responsabilité, de culpabilité, de mensonge et de vérité. Le deuxième volume se conclut par une ouverture vers un arc narratif élargi qui inclut Konoko, la meilleure amie d’Hime, et de nouveaux enjeux prometteurs avec l’élection de la Blume.

Yuri is my job, tome 2.

© Miman

Un yuri bien plus subtil qu’il n’y paraît.

L’originalité et l’intérêt de ce manga vient de la façon dont Miman traite sa thématique, le yuri. La fiction d’un "café yuri" au sein de la fiction que nous lisons lui permet de mettre en valeur les poncifs du genre tout en prenant plaisir à les déconstruire pour mieux en souligner l’aspect désuet et souvent exagéré, le tout sans jamais se moquer. Les scènes "mises en scène" se distinguent graphiquement par un excès de fioritures et de fleurs, comme dans certains yuris. Aucun des personnages n’est vraiment ce qu’il paraît être. En revanche, l’aspect des personnages ne reflète pas vraiment leur âge : Hime est censée être en seconde au lycée mais ressemble à une enfant de 10 ans quand sa "grande sœur" Mitsuki, d’un an plus âgée, a l’air d’en avoir 25. Cette exagération physique marque-t-elle une volonté de la mangaka de surjouer les codes, Hime étant la cadette de Mitsuki ? C’est une possibilité à envisager.

Yuri is my job, tome 1 - Extrait

© Miman

Yuri is my job, tome 1 - Extrait 2

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Yuri is my job, tome 1 - Extrait 3

© Miman

Une série déjà bien exploitée.

L’éditeur Meian a stratégiquement bien joué en sortant en même temps les deux premiers volumes qui constituent un arc narratif centré sur la relation entre Hime et Mitsuki, permettant ainsi au lectorat de satisfaire une partie de sa curiosité tout en maintenant un certain suspense. Il poursuit cette stratégie éditoriale en 2024 en publiant la série deux tomes par deux tomes tous les deux mois pour l’instant. Le planning éditorial annonce déjà les volumes 3 et 4 pour le 26 janvier et les 5 et 6 pour le 19 avril.

Avec un total de douze tomes déjà parus au Japon à ce jour auxquels s’ajoutent une version animée, les fans de cette série vont être gâtés !