Kiruru Kill Me T. 1 & T. 2 - Par Yasuhiro Kano - Kurokawa

Nemo Aoi est un jeune homme beau, riche, intelligent, à la tête d’une des filières les plus prolifiques de la multinationale Aoi Holdings, experte en sciences médicales et pharmaceutiques. Autant dire : qu’il est un très beau parti que s’arrachent les jeunes femmes de la haute société. Mais l’homme est distant, goûtant fort peu les réceptions mondaines et autres rencontres en dehors des réunions professionnelles. C’est donc extrêmement surprenant de le voir tomber amoureux d’une parfaite inconnue. Un véritable coup de foudre pour une jeune femme qu’il recherchera par tous les moyens – allant même jusqu’à faire appel aux services secrets de la nation pour découvrir son identité…

Kiruru Akaumi est tout récemment devenue tueuse à gages suite à une formation élaborée par une société secrète regroupant des assassins de haute voltige. Fort de cette information, Nemo décide de l’engager pour le tuer : une logique complètement farfelue pour cet homme à l’intellect élevé, mais quand on aime… on peut faire n’importe quoi ! Même concevoir qu’un attentat à sa vie soit un rencard amoureux. Le contrat est simple : Kiruru, dite Kill, est la seule à pouvoir tenter de tuer Nemo, sans jamais savoir qui l’a engagée. Son seul indice sur l’instigateur de ce meurtre est une anémone qui accompagne chacune des instructions du client. De ce fait, impossible de savoir que Nemo a lui-même fomenté son assassinat !

De même, il est difficile pour notre jeune tueuse de faire mouche. La technologie développée dans la filière dirigée par Nemo consiste en différents systèmes de protections corporelles discrètes. Dissimulée sous le costume de la cible, une seconde peau, indétectable, fonctionne comme un véritable gilet anti-blessure létale, que ce soit par balle ou par arme blanche. Il a même, dans sa panoplie de gadgets, un détecteur de poison et une valise remplie d’antidotes divers. Même James Bond est moins bien équipé !

De quoi conduire Kill de déconvenue en déconvenue, tandis que Némo savoure chaque attaque comme une supposée preuve d’amour de sa belle. Loufoque ? Complètement ! Même le narrateur émet régulièrement des doutes quant à la santé mentale de l’amoureux transit, rappelant régulièrement qu’entre l’imagination de ce dernier et la réalité, il y a un monde de différence.

Un scénario absolument déjanté avec une romance rocambolesque : la série va-t-elle accrocher le public ou désarçonner quiconque entreprendra sa lecture ? En deux tomes, Kiruru n’a encore aucun soupçon des intentions de sa cible. Lui-même s’investit de plus en plus dans cette relation farfelue, là où lui seul y voit des sentiments, au grand dam de son meilleur ami et collègue, perplexe de voir Nemo toujours un peu plus physiquement blessé par les différents attentats de la belle brune.

En ce qui concerne le graphisme, il est classique pour un shônen. Les petites culottes, les décolletés et les allusions graveleuses ne manquent pas pour appâter les adolescents. Les visages sont très expressifs, allant de la mine sérieuse et fade, aux grimaces à outrance, exagérées, donnant un bel effet humoristique à cette série.

Reste donc à voir ce que nous réserve la suite concoctée par Yasuhiro Kano, entre un couple explosif, des collègues et employées suspicieux et une organisation du crime bien difficile à convaincre suite aux échecs à répétitions de la tueuse en herbe.

©Yasuhiro Kano / Kurokawa