Nos dossiers Festival International de la bande dessinée d’Angoulême Angoulême 2012

Lewis Trondheim passe un shampooing au Festival International d’Angoulême

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 10 mars 2012                      Lien  
Le fait est singulier : un auteur de renom comme Lewis Trondheim, Grand Prix d'Angoulême, tape sur la table et exige des réformes de la part du grand événement de la fin janvier. En plus, il fait des propositions...

C’est une jolie polémique décrochée par le blog Le comptoir de la BD : une lettre ouverte de Lewis Trondheim intitulée : "Angoulême blême ou Angoulême je t’aime ?" dans laquelle il détaille ce qui, selon lui, ne va pas dans le festival charentais. Il égrène par ailleurs des propositions...

Ce "coup de gueule" n’est pas anodin car Lewis Trondheim est un auteur considérable, co-fondateur et encore actuellement membre dirigeant de L’Association, éditeur de la collection Shampooing chez Delcourt, il est le symbole d’une génération qui a fait bouger la bande dessinée dans les années 2000 et que le FIBD avait faite roi en l’élisant à la présidence du Festival en 2006. Trondheim devenant, à ce titre, membre à vie de l’Académie des Grands Prix.

Rappelons que ce président-là avait soutenu l’éviction de l’ancien directeur du festival Jean-Marc Thévenet et du sponsor Michel-Édouard Leclerc.

Que reproche Trondheim au Festival ?

Lewis Trondheim passe un shampooing au Festival International d'Angoulême Il constate que le FIBD fait une certaine unanimité contre lui : les auteurs, les éditeurs, les institutions locales : la Cité et le Musée de la bande dessinée...

- Il constate que "le maire d’Angoulême et le président du Conseil Général se tirent dans les pattes et renvoient dos à dos leurs soldats Cité et FIBD sans prendre en charge leurs vraies responsabilités, c’est-à-dire taper du poing sur la table et faire travailler tout le monde ensemble."

- Des prix qui ont perdu leur intérêt car "parasités par des sous-prix pour faire plaisir aux sponsors. Nous avons maintenant le prix SNCF Polar. Pourquoi pas western, ou Science-Fiction ?" avec un prix FNAC qui exclut les autres et un prix jeunesse attribué par de jeunes lecteurs : "Faire un bon album jeunesse est aussi difficile que de faire un bon album tout court. Pourquoi un jury différent ?" Il ajoute avec bon sens : "A-t-on vu à Cannes un prix l’Oréal, Renault ou Electrolux ?"

- Un jury des "Grand Prix" qui ne connaît pas la bande dessinée, rétif aux auteurs japonais : "J’ai été flatté d’avoir été choisi par mes pairs, je les en remercie, mais j’ai honte d’arriver avant Muńoz, avant Blutch, avant Spiegelman, avant Chris Ware, avant Bill Watterson, avant Otomo, Toriyama, Tatsumi, Binet, F’murrr, et bien d’autres… Quand je vois, lors des délibérations, que nombre de mes confrères ne connaissent pas la plupart de ces noms, ni leurs travaux, ni ne veulent entendre parler d’un auteur japonais, j’ai honte !"

On apprend au passage qu’il a claqué la porte de l’Académie des Grands Prix lors du dernier Festival : "C’est pourquoi j’ai quitté les délibérations en pleine discussion cette année et que je n’y reviendrai pas dans le mode d’élection actuel." Au passage, il remet en cause le mode d’élection des Grands Prix.

- Il stigmatise une organisation du FIBD qui gaspille : "Monter et démonter les bulles coûte une fortune, entre un et deux millions d’euros " affirme-t-il.

Face à ces reproches, il tient à positiver : "Alors râler, c’est, bien, c’est français, ça soulage, mais ça ne construit rien. Alors je propose de construire."

Lewis Trondheim : "Évidemment, on ne vit pas dans un monde idéal. Mais on peut contribuer à le façonner dans notre environnement proche. Le FIBD, la Cité, la mairie d’Angoulême et le Conseil Général peuvent tout à fait hausser les épaules en ayant vent de ces propositions. Je prends juste le risque d’être ridicule, ou de me faire des ennemis."
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Quelles sont ses propositions ?

Pour les prix :

- Un Grand Prix désigné par les auteurs, soit directement, soit par une short-list, tous les auteurs, et non seulement l’Académie.

- On arrête les "Prix sponsors" et on réintègre la jeunesse dans les prix. On donne des dénominations lisibles du genre "meilleur album de l’année."

Pour le Festival :

- On supprime les bulles et on installe les auteurs dans les bâtiments "en dur" : Musée, bâtiment Castro, etc.

- Une seule librairie qui gère toutes les dédicaces avec un accès gratuit. Seuls les albums achetés sur place sont dédicaçables.

- Les auteurs seraient invités (par le festival ou les éditeurs) et devront avoir du temps le jour d’avant pour aller visiter le festival. Idéalement, ils seraient payés.

- Les sponsors n’auraient plus droit qu’à sponsoriser expos et événements.

Il ose enfin ce tabou suprême : pourquoi pas un festival au mois de juin ?

Un Festival à bout de souffle

On souscrit ou on ne souscrit pas à cette sortie "poil à gratter" dont Trondheim a le secret. Elle traduit néanmoins un malaise réel dont on a eu plusieurs manifestations ces derniers temps qu’elles émanent d’un Joann Sfar "très malheureux à Angoulême" ou d’auteurs moins notoires qui ont décidé de boycotter le festival.

Il y a le constat d’une programmation à bout de souffle dont la proposition artistique est devenue sans saveur, mal valorisée et mal vendue, empreinte de fatuité institutionnelle, conduite par la nécessité de complaire aux sponsors, sans parler de ces concerts de dessins dont l’intérêt reste limité ; le constat d’un palmarès est devenu illisible, comme nous l’avons maintes fois souligné (en dehors du meilleur album, qui se souvient encore des lauréats et de l’intitulé des prix ?) ; il y a cette course à la reconnaissance de la bande dessinée devenue aujourd’hui dérisoire et sans enjeu ; cette communication enfin -on l’a vue dans l’affaire de la double exposition Spiegelman, marquée par une certaine arrogance gaffeuse ; et on ne parle pas de la gestion du Festival par 9e Art+ qui fait l’objet de bien des critiques.

Trondheim fait appel aux bonnes volontés et demande à ouvrir des discussions. Mais avec qui et avec quels objectifs ? Là est toute la question.

Car dans cette réflexion, il manque un certain nombre de paramètres importants :

- Qu’en pensent les Angoumoisins et les Charentais qui financent majoritairement la manifestation avec leurs impôts et qui accueillent ce festival ?

- Qu’en pense le public ? A-t-on jamais fait un test qualitatif détaillé de satisfaction ? On serait peut-être surpris par les réponses...

- Qu’en pense la profession dans son acception la plus étendue : éditeurs, diffuseurs, libraires, auteurs, bibliothécaires, médiateurs culturels, organisateurs de festival ou journalistes, voire éditeurs étrangers, qu’une certaine caste d’auteurs méprisants désigne parfois sous le vocable de "microcosme" ?

S’il est important, le point de vue de Lewis Trondheim ne saurait être le seul pris en compte.

Peut-être faudrait-il mettre en place, sous l’égide de l’autorité publique (Conseil général, ville, préfecture) des États Généraux où chacun apporterait ses lettres de doléances, préludes à une nécessaire révolution ?

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN :

 
Participez à la discussion
80 Messages :
  • moi je ne crois pas que l’on puisse faire un bon festival avec les ficelles de la démocratie. il me semble que les expos sont en net progrès depuis quelques années (mais je n’ai jamais le temps de les voir). lewis a raison sur l’attribution des prix, c’est sûr. on ne comprend pas très bien le grand prix de cette année. ou on comprend beaucoup trop bien...

    Répondre à ce message

  • Rien à voir mais au moment où je lis ça, j’entends sur une chaîne d’info que Moebius vient de mourir. snif

    Répondre à ce message

  • Supprimer le superflu et revenir aux fondamentaux est le premier pas pour remettre la BD au centre de la manifestation. Ces derniers temps, on voyait plus les noms des sponsors que les auteurs, un comble.

    Par contre, je suis contre la fait d’obliger d’acheter les albums à dédicacer sur place. Je ne vois pas en quoi amener ses propres albums constitue une gêne pour les auteurs car ils ont été payés dans le commerce et ils ont donc touché leurs droits afférant. Hors de question d’avoir des doublons dans les rayons. Et puis, faire dédicacer une première édition datant des années 80, c’est autre chose qu’une XVè réédition à la couverture flashy et "moderne"...

    Pour ce qui est du gros problème actuel, à savoir la direction bicéphale qui se mord la queue, je suggère de frapper là ou cela fait mal, niveau argent et subventions. Cela leur remettra l’égo en place.

    Ou alors, on leur offre une croisière Costa...

    Répondre à ce message

    • Répondu par Charlito le 10 mars 2012 à  14:24 :

      Tout à fait, on va tous ramener sa collection pour obliger les auteurs à valoriser son petit patrimoine. Y’a pas de raison qu’un album 1ère édition acheté 15 frans dans les années 80 ne puisse pas partir à moins de 300 euros sur la baie, quand même !... Cher Mmarvinbear, les auteurs aprécieront pendant que certains collectionneurs commencent déjà à inventorier leurs premiers Blueberry (Zut, celui là n’est pas signé, trop tard !).

      Répondre à ce message

      • Répondu par mmarvinbear le 10 mars 2012 à  18:02 :

        C’est un argument inepte. Bien au contraire, on aura à coeur de garder un album ancien nouvellement dédicacé plutôt qu’une réédition neuve, sans âme ni vécu.

        Quand à ceux qui vendent leur collection sur le net, il faut faire la distinction entre ceux qui doivent le faire par manque d’argent et les gougnafiers qui en font leur commerce.

        Pour les éviter, une seule solution : virer les files de sacs qui sont mis en place par ces sagouins à l’ouverture des portes. Une personne, un sac.

        Répondre à ce message

        • Répondu le 14 mars 2012 à  12:54 :

          Bravo pour ces justes et intelligents propos
          Continuez le combat

          Répondre à ce message

        • Répondu par Nikos le 14 mars 2012 à  13:12 :

          Et ça ne vous viendrait pas à l’idée d’acheter, pendant le festival, la dernière nouveauté de l’auteur pour vous la faire dédicacer ? Pourquoi forcément un album ancien ? J’imagine que les auteurs sont surtout heureux s’ils voient que leurs nouveaux albums plaisent... S’ils passent deux jours à dédicacer des albums parus 20 ou 30 ans auparavant, ça ne doit pas être très motivant... En fait c’est un peu comme les chanteurs qui aiment chanter leurs nouvelles chansons sur scène, alors que le public vient principalement pour écouter les anciennes. C’est moche, tout ça !

          Répondre à ce message

  • Quel bourgeois l’ami Lewis !
    Je propose qu’on supprime les prix.

    f*

    Répondre à ce message

    • Répondu par Bart le 10 mars 2012 à  16:31 :

      Oui. Les prix provoquent quelques rancœurs chez les auteurs - quoiqu’on en dise. Rien que de voir la liste des 50 sélectionnés et d’oser dire qu’il s’agit des meilleurs albums... personne n’est dupe.

      Répondre à ce message

      • Répondu par f*Parme le 10 mars 2012 à  17:29 :

        Ce n’est même pas une histoire de rancœur. La jalousie est une forme d’immaturité. Le prix du meilleur chépakoi, c’est un truc de compétition qui rime avec capitalisme, avec système scolaire qui nous gave depuis notre plus jeune âge. La plupart des auteurs que je connais se disent de gauche mais pensent souvent comme des gens de droite. D’ailleurs, le système du droit d’auteur est on ne peut plus capitaliste. Alors, soyons clairs : ou bien on tient un discours "BD indé" et on s’oppose aux prix, ou bien on dit vive le capitalisme et on dit oui aux prix et peu importe la façon de choisir et distribuer ces prix puisque ce sera toujours bancal.

        Seule la postérité décide de l’importance d’une œuvre. Certains, rares, savent déjà de leur vivant qu’ils resteront, comme Jean Giraud… Pourquoi ? Parce qu’il a beaucoup, beaucoup, beaucoup travaillé et de la meilleure manière : introspective.
        Là, je pense à lui, je le revois assis devant moi, vers minuit au restaurant, à me parler de Desperate Housewives avec son sourire et son regard plein de tendresse derrière ses petites lunettes. Absurde comme souvenir et pourtant, ça risque d’être l’image que je garderai de lui. C’est la dernière fois que je l’ai vu. On va dire que ce sera ma récompense et ce souvenir n’a pas de prix.

        Répondre à ce message

        • Répondu le 10 mars 2012 à  18:35 :

          " le système du droit d’auteur est on ne peut plus capitaliste". Ha ha ha. Allez, ça fait du bien de rire un peu, en ce jour de deuil.

          Répondre à ce message

          • Répondu le 11 mars 2012 à  01:36 :

            Oui, Beaumarchais doit bien se poiler dans sa tombe.

            Répondre à ce message

            • Répondu par f*Parme le 11 mars 2012 à  10:05 :

              Quand je récolte 20 % de droits de diffusion sur tous les épisodes d’une série de dessins animés où je n’ai rien fait à part laisser mon agent négocier mes contrats et que des tas d’auteurs et artistes se tapent tout le travail pour au final gagner beaucoup moins que moi, si ce n’est pas capitaliste, je ne sais pas comment ça s’appelle. Et les descendants de Beaumarchais (SACD) y sont pour quelque chose puisqu’ils ont mis au point les règles de ce système.

              f*

              Répondre à ce message

            • Répondu par Gill le 11 mars 2012 à  12:32 :

              Wikipedia :

              "Beaumarchais milite au sein de la SACD, fondée en 1777 à son initiative, et obtient à la Révolution la reconnaissance des droits d’auteur. (...) Dans De la Littérature industrielle, Sainte-Beuve présente l’action de Beaumarchais comme un tournant décisif de l’histoire de la littérature, car l’écrivain passe du statut de bénévole, de passionné ou de mendiant (dépendant de ses mécènes) à celui d’industriel et de gestionnaire : « Beaumarchais, le grand corrupteur, commença à spéculer avec génie sur les éditions et à combiner du Law dans l’écrivain »."

              Donc, avant Beaumarchais, l’artiste était "salarié" d’un mécène. Après lui, l’artiste est un "industriel et un gestionnaire" (les mots sont de Sainte-Beuve), libre et indépendant (en somme : libéral !).

              Auparavant, il est rémunéré de son travail, après, il vend des droits de reproduction de son travail et en interdit l’utilisation commerciale sur un produit que lui seul possède (il peut en partager la gestion et les revenus avec un tiers, comme un éditeur, par exemple). Il possède donc un produit qu’il vend de multiples fois à autant de clients.

              Si ça, ce n’est pas du capitalisme, je me fais moine !

              Répondre à ce message

              • Répondu le 12 mars 2012 à  21:33 :

                Avant beaumarchais, l’artite était tributaire de la commande. Il devait se soumettre au désir du commanditeur, dans un premier temps l’Église, puis de la royauté en enfin du bourgeois, en tout cas ttoujours un représentant du pouvoir principal. Est-ce celà que vous regrettez ? L’arrivée du droit d’auteur (et des galeries pour la peinture) a permis aux artiste, à défaut d’être assurés de gagner leur vie (mais la gagnaient-ils tous avant ?), d’acquérir la liberté du sujet et du traitement du sujet. Au XXe siècle, le 3ème reich, la Russie soviétique, la Chine maoïste et d’autres ont encadré leurs artistes et/ou leurs créations. Que nous en reste-t-il ?quels artistes ou œuvres de ces époques et de ces lieux sont passes dans le Panthéon de l’hitoire de l’art ?

                Répondre à ce message

                • Répondu par f*Parme le 14 mars 2012 à  14:56 :

                  Je suis sociétaire adjoint de la SACD. Donc, je connais un peu de quoi je parle, non ? Du moins, je m’y suis intéressé (il y a une super bibliothèque à la SACD avec des tas de documents originaux très intéressants. Mais faut être membre pour les consulter).

                  Ce qu’a changé Beaumarchais, c’est que l’auteur puisse toucher un pourcentage sur le billet d’entrée au théâtre. Le propriétaire du théâtre n’étant plus le seul bénéficiaire, l’auteur est devenu propriétaire d’un droit qu’il pouvait céder, en contrepartie et en tirer profit. L’auteur est devenu associé et non plus subordonné ou oublié tout court. Le droit d’auteur français est né mais c’est un principe qui reste capitaliste puisque basé sur le partage des bénéfices d’une entreprise. Je simplifie un peu mais en gros, c’est ça. Que je sache, les artistes qui exécutent les décors et les costumes d’une pièce de théâtre ne peuvent prétendre à de tels bénéfices. C’est capitaliste, c’est pas une honte, c’est un fait et il faut faire avec et faire évoluer le système aussi.

                  C’était justice pour les auteurs mais est-ce que Beaumarchais était pour autant un homme avec des principes de gauche ? Ben non, je ne crois pas, du moins, il restait très libéral, de son temps. La TV avec ses autoroutes à péage pour drainer des mannes pas possibles, internet qui finira par mettre en place un système encore moins égalitaire niveau redistribution de ces profits n’existaient pas. Marx n’avait pas encore écrit Le Capital et Victor Hugo n’était pas encore né et il a beaucoup fait pour évoluer le statu des auteurs, etc. Beaumarchais était un homme complexe, plein de ressources et de facettes, mais un produit de son temps : les Lumières. La Révolution Française commence juste après, presqu’au lendemain matin des Noces de Figaro et que je sache, nous vivons dans une cinquième République qui n’est pas du tout anti-capitaliste même quand le gouvernement passe à gauche.

                  f*

                  Répondre à ce message

                  • Répondu le 14 mars 2012 à  17:17 :

                    Encore une fois, être libéral à l’époque de beaumarchais, c’était être de gauche voire révolutionnaire. quand à la notion de capitalisme elle a été inventée quelques décennies plus tard. C’est toujours facile de réécrire l’histoire,

                    Répondre à ce message

                    • Répondu par f*Parme le 14 mars 2012 à  21:02 :

                      Le capitalisme vient de cheptel. XIIIème siécle.
                      D’accord avec vous, facile de réécrire l’Histoire.

                      f*

                      Répondre à ce message

          • Répondu par Gill le 11 mars 2012 à  11:56 :

            Réfléchissez une seconde :

            - un système de Gauche pur fonctionnerait grâce à un organisme centralisé qui accorderait un salaire décent et unique pour tous les artistes diplômés, même lorsqu’il n’y a pas de travail ou que l’artiste est malade, et le ferait travailler dans l’un des supports qu’il subventionnerait grâce à un impôt globalisé. L’entrée dans ce cercle artistique serait difficile (concours), mais la tranquillité créatrice assurée. Par contre, pas de droits d’auteurs variables, ni pour profiter du succès d’une parution, ni pour en faire profiter les descendants de l’artiste (qui devront gagner leur vie avec leur propre mérite). Un salaire permanent et puis c’est tout !

            - le système capitaliste actuel (oui !), préfère les mettre constamment en concurrence, quitte à ce que certains bradent leurs compétences pour tirer le marché vers le bas (pas de SMIC), l’offre et la demande étant la règle absolue et unique. Le droit d’auteur permet de récompenser proportionnellement les gros vendeurs, selon les qualités économiques de l’oeuvre réalisées, et ce sur une durée de 70 ans après la mort de l’artiste, pour que les descendant puissent continuer de bénéficier des rentrées financières continues des oeuvres les plus longtemps rentables.

            Je ne comprends donc absolument pas pourquoi les artistes se disent de Gauche, puisqu’ils vivent dans le système libéral capitaliste le plus pur qui soit. Depuis 1929, personne n’ose aller aussi loin dans la mise en concurrence et la répartition des richesses. On protège les travailleurs (SMIC, chômage, maladie, retraites), on limite les abus anticoncurrentiels, etc... Mais pas dans le milieu artistique. Pourquoi ?

            Répondre à ce message

            • Répondu par f*Parme le 11 mars 2012 à  13:15 :

              Ouf ! Il y en a au moins qui pige ce que j’essaie et n’arrive pas à exprimer !

              f*

              Répondre à ce message

            • Répondu le 11 mars 2012 à  21:08 :

              "un salaire à tous les artistes diplômés" ? Quelle connerie ! Et que faites-vous des auto- didactes ou de ceux qui sont passés par l’apprentissage auprès d’un grand professionnel (giraud a plus appris sûrement dans l’atelier de jijé qu’aux arts appliqués) ? J’espère que ce ne sera jamais un diplôme qui fera que l’on sera édité ou non, sinon nous serons tributaires d’une oligarchie nommée par le pouvoir, d’un goût officiel. Et ça, ce n’est pas la gauche, mais le stalinisme ! Vous avez tendance à oublier qu’au XVIIIeme, les libéraux, c’était la gauche et que les idées qu’ils défendaient, dont la LIBERTE, étaient encore au cœur de 68.

              Répondre à ce message

            • Répondu par c.pedrosa le 11 mars 2012 à  22:02 :

              En URSS, depuis 1928, pendant une période donc où ce pays vivait dans un régime politique tout de même assez éloigné des valeurs du capitalisme,les auteurs bénéficiaient d’une protection de leurs droits, transmissible à leurs héritiers, assez semblable au système du droit d’auteur français.
              Je vous invite par exemple à lire ce document :
              http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ridc_0035-3337_1958_num_10_2_11854

              Je dois par ailleurs vous avouer, que l’idée qu’un concours, et plus généralement un état, décide qui est un artiste, ou qui ne l’est pas, ne m’emballe pas follement.

              Peut on être de gauche dans un système économique et politique qui ne l’est pas ? Peut on être de gauche sans avoir envie de renoncer à toute forme de propriété ? Peut on être de gauche sans être parfait, en ayant du mal à résoudre ses propres contradictions ?
              Je comprends mal que Fabrice Parme ne puisse pas imaginer que tout cela soit possible.

              Et sinon, je trouve ça très bien que Lewis Trondheim prenne la parole sur le sujet du FIBD. Il ne prétend pas être le gardien de quoi que ce soit. Il aime la bande dessinée, il sait que ce festival est important, il aimerait que tout cela se passe mieux. Il a raison.

              Répondre à ce message

              • Répondu par Gill le 12 mars 2012 à  10:18 :

                Oups ! Raccourci un peu trop rapide : "Je ne comprends donc pas comment des gens ayant une sensibilité de gauche arrivent à supporter un système qui..."

                Je vois avec amusement que les soviétiques n’allaient pas jusqu’au bout de leur principe puisqu’ils préservaient ce droit de propriété (d’auteur). Peut-être parce que les membres instruits de la nomenklatura écrivaient et qu’ils tenaient à ce privilège. Ceci dit, à quoi peut bien servir un droit d’auteur à un dissident qui n’a pas le droit de publier ?

                Pour les "artistes diplômés", ce n’est qu’une extrapolation de ma part : tout le monde ne pouvant exercer le "métier" d’artiste fonctionnarisé, il faudrait bien sélectionner ceux qui en auraient le salaire. Et même les autodidactes pourraient passer le concours. Mais c’est de la SF tout ça (Liberté et collectivisme pur ne vont pas bien ensemble).

                Pour en revenir aux Prix, je ne pense pas qu’ils soient incompatibles avec l’anti-capitalisme. Au contraire puisqu’Angoulême consacre souvent des BD confidentielles non mainstream. Son action aurait donc plutôt une fonction de réajustement ou de rééquilibre social et financier... une sorte de "marketing anticapitaliste pro-mérite".

                Répondre à ce message

                • Répondu par Michel plessix le 12 mars 2012 à  14:53 :

                  Heureusement que, comme vous dites, nous sommes dans une discussion de science fiction car votre vision "collectiviste" me fait froid dans le dos. Qui jugerait votre "concours" ? Le Grand Timonier de notre république ? Un aeropage d’artistes officiels ? Certes selon votre modèle les artistes officiels auraient de quoi bouffer, mais ce serait inévitablement la mort de la création, la vraie, celle qui s’affranchir du regard des autres pour s’amuser, explorer, quitte à s’égarer ( on n’apprend vraiment que par l’échec). S’il faut choisir entre collectivisme et liberté, alors je suis definitivement du coté de la liberté. L’expérience de l’art est une aventure, une aventure fabuleuse, mais il n’existe pas d’aventure sans risque. Et ce n’est sûrement pas être de droite que de dire celà.

                  Répondre à ce message

                  • Répondu par Gill le 14 mars 2012 à  17:58 :

                    "L’expérience de l’art est une aventure, une aventure fabuleuse, mais il n’existe pas d’aventure sans risque. Et ce n’est sûrement pas être de droite que de dire celà."

                    Mon prof de commerce employait exactement les même mots pour parler de la création d’entreprise... sauf qu’il était franchement de Droite, je peux vous l’assurer !

                    Répondre à ce message

                  • Répondu par f*Parme le 14 mars 2012 à  19:42 :

                    Sauf si t’es un anarchiste de droite... Haha !

                    Répondre à ce message

              • Répondu par f*Parme le 14 mars 2012 à  19:41 :

                "Je comprends mal que Fabrice Parme ne puisse pas imaginer que tout cela soit possible."

                J’imagine très bien toutes ces contradictions, au contraire, puisque je pointe un doigt dessus.

                f*

                Répondre à ce message

        • Répondu par Ttranchand dit Pica le 11 mars 2012 à  10:25 :

          Eh oui monsieur Parme qui jadis m’avait traité de ringard pervers, je comprends que vous vouliez supprimer les droits d’auteur quand on n’en touche pas ! Je n’avais pas compris cette haine contre moi mais Monsieur est un jaloux donneur de leçon qui ne vend pas grand chose...J’ai la chance d’avoir une série qui marche et n’oblige personne à l’acheter d’autant que depuis 3 ans victime d’un AVC je suis un peu hors circuit de ce petit monde de la BD qui me semble bien mal en point et du monde tout court quand on se bat pour retrouver ses fonctions vitales. Je continue néanmoins à dessiner car j’aime ça et ne me sens pas capitaliste car ce n’est pas avec mes 750€ d’invalidité que je pourrais vivre... En plus toucher 1€ (scénariste + dessinateur) pour un album qui en coûte 10, ce n’est pas la paie des footeux ou des patrons du CAC 40 ! Mais Monsieur Parme qui sait tout, sachez que malgré tout, vous avez du talent en dessin que j’apprécie, mais pas dans vos propos, mais la vie vous apprendra un peu à mesurer vos jugements.Demandez à Lewis mon Mail car j’aimerais vous expliquer un peu ce qu’est la vie,après des mois d’hôpitaux on sait des choses... PICA

          Répondre à ce message

          • Répondu par f*Parme le 11 mars 2012 à  12:25 :

            Mais non, Pica, je ne suis ni jaloux, ni haineux envers vous. Vous avez dessiné de belles choses et d’autres moins bonnes. Vous avez fait certaines concessions qui m’ont déçues : d’où ringard et pervers. Voilà. Pareil pour moi : Roi Catastrophe, OVNI, Famille Pirate, c’est bien, le reste, pas terrible, beurk, pas bien et ça m’énerve vous n’imaginez pas à quel point.

            Je ne souhaite pas qu’on supprime le droit d’auteur, vous ne m’avez pas bien lu et vous amalgamez tout. Je suis parfaitement conscient que le droit d’auteur est basé sur la propriété dont on tire profit. Je ne gagne pas autant que vous avec mes BD, certes, mais ce n’est pas la fin du monde non plus. Je vous rassure, avec mes dessins animés, je n’ai pas à me plaindre.

            Le système du droit d’auteur est capitaliste, c’est un constat. Beaumarchais était plutôt un libéral qu’un homme de gauche du XX ou XXIème. Qu’on arrête de me faire croire que les auteurs ne sont pas libéraux, qu’ils sont tous des petits prolos qui luttent contre le méchant gros éditeur-exploiteur. Que les petits éditeurs sont plus méritants que les gros, etc. C’est trop de la démagogie. Et ce n’est pas parce que certains gagnent peu que ce n’est pas un système capitaliste. Il y a quelque chose de schizo dans cette profession. Beaucoup se disent de gauche et se comportent comme des gens de droite et je ne m’épargne pas. Parce que nous sommes libéraux sans le vouloir, c’est obligé puisque induit par notre statut. Moi-même, je me tourne en dérision tout le temps. Ce qui est dangereux, c’est que ce système nous oblige trop souvent à ne pas faire les bons choix. Parce qu’on n’a pas droit au chômage. On bosse sans filet. Nous ne sommes pas salariés. Pour faire les bons choix, c’est plus facile avec une fortune familiale. Si on part avec moins que zéro (mon cas), c’est bancal, tout le temps bancal. Avec du recul, je trouve que l’Asso, la Nouvelle BD, c’est de la BD faite par des petits-bourgeois pour des petits-bourgeois. Des révolutionnaires de pacotille.

            L’attitude de Lewis par rapport au salon, je ne la cautionne pas. Il n’a pas son mot à dire sur cette entreprise commerciale, il n’en est ni directeur, ni salarié, ni actionnaire. De quoi tu te mêles, Lewis ? T’es pas le patron de tout ce qui touche à la BD, si ? S’il faut aller plus loin dans la provoc’ : supprimons les prix parce que vouloir les conserver, c’est hypocrite, faisons un appel d’offre pour décider de la forme de la mascotte parce que le choix du fauve ne s’est pas fait dans la transparence. Et des idées plus ou moins débiles, on peut en trouver des tas et des tas. Je ne crois pas que cette grosse machine soit si facile à gérer. Les éditeurs voudraient ceci, les auteurs cela... Pfff... Ce salon, je m’en tape, je m’y suis ennuyé tellement de fois que je ne veux plus y aller. Je préfère rester chez moi à dessiner, écrire, lire, regarder des films, m’occuper de mes enfants... j’apprends plus.
            Lewis, ce salon ne te convient pas, personne ne t’oblige à y aller. Tu n’y es qu’invité, comme tous les auteurs. Et quand on est invité, que je sache, on ne décide pas du menu.

            Vous avez été victime d’une AVC, j’espère que 3 ans plus tard, vous allez mieux, sincèrement. Je sors d’une opération, à côté, ce n’est rien, mais ne pas pouvoir dessiner et écrire pendant plusieurs semaines, c’est déprimant.
            Essayez de nous faire de belles choses : Tranchand, je préfère à Pica.

            Bien à vous,
            f*

            Répondre à ce message

            • Répondu le 11 mars 2012 à  15:05 :

              Parce que nous sommes libéraux sans le vouloir, c’est obligé puisque induit par notre statut. Moi-même, je me tourne en dérision tout le temps. Ce qui est dangereux, c’est que ce système nous oblige trop souvent à ne pas faire les bons choix. Parce qu’on n’a pas droit au chômage. On bosse sans filet. Nous ne sommes pas salariés. Pour faire les bons choix, c’est plus facile avec une fortune familiale. Si on part avec moins que zéro (mon cas), c’est bancal, tout le temps bancal. Avec du recul, je trouve que l’Asso, la Nouvelle BD, c’est de la BD faite par des petits-bourgeois pour des petits-bourgeois. Des révolutionnaires de pacotille.
              L’attitude de Lewis par rapport au salon, je ne la cautionne pas. Il n’a pas son mot à dire sur cette entreprise commerciale, il n’en est ni directeur, ni salarié, ni actionnaire. De quoi tu te mêles, Lewis ? T’es pas le patron de tout ce qui touche à la BD, si ?

              Tout est dit. Merci pour cette démonstration intelligente et clairvoyante, au milieu de débordements remplis de bons sentiments qui ne font que maintenir le système en place.
              Je vote Fabrice Parme "Grand Prix". Le festival a surtout besoin de gens intelligents. Le talent, c’est subjectif et tout le monde s’en fout.

              Répondre à ce message

              • Répondu par f*Parme le 11 mars 2012 à  15:24 :

                Le système, on le remplacera par un autre qui y ressemble. Les prix ne seront toujours que subjectifs. Le talent dépend aussi des modes. Etc. Des illusions tout ça. Les livres qui m’intéressent, je me fiche de savoir s’ils ont reçu un prix à Angoulême ou ailleurs. Ils m’intéressent personnellement, c’est tout.

                f*

                Répondre à ce message

            • Répondu par Ttranchand dit Pica le 12 mars 2012 à  12:04 :

              Bonjour,
              Vous parlez de concessions, lesquelles ?
              Je ne prétends pas avoir dessiné des chefs d’œuvre, je fais des petits "miquets" et si vous me connaissiez vous sauriez que sur 4000 pages BD que j’ai dessinées pas une seule ne trouve grâce à mes yeux à 100%. Pareil pour les nombreuses campagnes de Pub que j’ai faites.
              Sur la série "Les Profs" je mets la même passion que sur le reste et dessiner un huis clos n’est pas facile...Dessiner un bateau dans la tempête est plus facile et en jette plus qu’une classe qui pourtant n’est pas simple à rendre vivante...
              Je donne toujours mon maximum dans ce que je fais avec les moyens limités que j’ai...Je travaille en artisan pas plus...
              Si j’ai changé de nom c’est qu’à l’époque plus personne ne voulait de moi et les éditeurs pensaient que je ne vendrais jamais d’albums de façon rentable...J’ai remis mon style en cause et changer de nom mais aujourd’hui mon dessin est redevenu semblable à celui d’avant car c’est mon écriture naturelle.
              Quant au festival d’Angoulême c’est un non évènement pour moi et les auteurs comme moi n’y ont plus leur place...
              De toutes façons vu mon handicap actuel je ne participe plus à aucun salon...
              Le plus simple pour se parler serait de le faire en direct et non sur un forum public, Lewis a mon mail...
              Pierre Tranchand

              Répondre à ce message

              • Répondu par f*Parme le 12 mars 2012 à  17:19 :

                Je dois préférer Marine et ses bateaux à une salle de classe pas facile à dessiner mais tellement monotone. Et voilà d’où vient ma déception.

                Pour ce qui est du festival d’Angoulême, je suis d’accord avec vous, c’est un non évènement pour les auteurs.

                f*

                Répondre à ce message

                • Répondu le 15 mars 2012 à  12:59 :

                  Je dois préférer Marine

                  Ca on avait compris que vous préfériez Marine...

                  Répondre à ce message

          • Répondu par Elrico le 11 mars 2012 à  20:14 :

            j’ai lu tes Bd dans Gommes en 1981. Bastos et chafouin et baluchon.
            Même si je suis moins client de tes productions récente je respecte l’oeuvre.
            Les bons auteurs c’est des gars qui continuent après s’être fait jeté par tous les éditeurs parce qu’ils ont le feu sacré.
            J’ai bossé pour le dessin animé. cela n’a rien a voir avec le travail d’un auteur de BD ( pour la partie écriture). Censure tacite, sur le sang, les expressions grivoise, les formes (vade rétro les nichons) et autres limites.

            J’ai croisé plus d’auteurs frustré dans le dessin animé que dans la BD.
            bref, Pica je t’adore. tiens bon le manche...du pinceau.

            Répondre à ce message

        • Répondu par Ludo le 12 mars 2012 à  00:30 :

          Je suis très déçu, vous êtes un auteur que j’apprécie, mais vous avez une sale mentalité.

          Répondre à ce message

          • Répondu par f*Parme le 12 mars 2012 à  09:04 :

            Et c’est quoi une propre mentalité ?
            Vous appréciez mon travail, merci beaucoup. En réalité, c’est tout ce qui compte. J’essaie toujours d’être le plus honnête dans mon travail et ce n’est pas toujours évident. Je dis que le droit d’auteur est capitaliste parce que c’est un fait et qu’il faut faire avec. C’est pas la fin du monde. Je dis que beaucoup d’auteurs se disent de gauche mais se comportent comme des gens de droite, mais oui, parce qu’ils souhaitent pour la plupart faire des scores de vente ou/et recevoir des prix. J’aimerais bien faire un gros score de vente pour pouvoir ensuite passer 10 ans à ne faire qu’un livre et le faire le mieux possible. Je me fiche des prix, ben oui, je n’y crois pas et je considère que le talent s’impose sans médaille et avec le temps. On fait un bon livre et le suivant est moins bon, et le suivant sera peut-être meilleur et c’est très relatif. Il m’est arrivé de faire un bon livre et qu’il ne se vende pas, il m’est arrivé de faire un livre que je jugeais moins bon et il s’est mieux vendu. Et qu’est-ce qu’un prix changerait à mon sentiment sur mon travail : rien, parce que tous les jours, il faut remettre les compteurs à zéro et essayer de faire de son mieux. Rien n’est gagné, jamais. Je dis que le festival d’Angoulême, je m’y suis trop ennuyé. C’est un fait et pas à cause des lecteurs qui me demandent une dédicace, à cause de tout ces temps d’attente, ces soirées où il ne se passe pas grand chose, où tout le monde parade, où on ne parle que 30 secondes avec des personnes qu’on aimerait croiser plus souvent. Je ne vois pas en quoi c’est avoir une sale mentalité que de dire ça. Vous voudriez que je sois un gros démagogue et que je flatte la terre entière et que je propose une liste de réformes pour un festival dont je ne suis pas propriétaire ?
            S’il y a des réformes à faire, autant qu’elles soient absurdes. Par exemple, je propose qu’on donne les prix aux mêmes personnes deux années de suite. Que chaque année, les Grands Prix décident d’éjecter l’un des leurs (comme dans Koh Lanta). Qu’on rase Angoulême pour la reconstruire en terrain plat, ce sera moins fatigant pour longer la rue de Cognac. Que les lecteurs donnent des dessins aux auteurs qu’ils apprécient, ça me ferait plaisir. Que tout le monde cesse de souler Benoît Mouchart et ses collègues parce qu’ils ont déjà assez de fil à retordre comme ça.

            f*

            Répondre à ce message

            • Répondu par Auteur de BD cherche emploi le 12 mars 2012 à  15:13 :

              Ne soyez pas trop dur avec Fabrice Parme, son discours est réaliste.
              Même si c’est politiquement pas correcte à entendre car à écouter les collègues,ils sont tous de gauche. Juste une remarque, si la mentalité était profondément de gauche dans ce métier, on pourrait espérer un vrai syndicat BD qui défende l’intérêt de la profession. Mais en réalité, que voit-on : les acquis sociaux d’il y a 15 ans ont disparus, le prix au fixe des pages ont disparus, les prix au forfait ont explosé,les délais de création étant liés à la course effréné de la production se sont réduit à peau de chagrin poussant l’auteur à être médiocre (et oui prendre son temps pour bien faire les choses est devenu un luxe que seuls ceux qui sont "bankable" jouissent)...
              Et puis parlons également de l’intrusion dans les maisons d’éditions d’auteurs.
              Je suis désolé mais puisqu’on parle de Trondheim, je suis atterré de voir qu’étant directeur de collec’ de shampoing, il édite ses propres bouquins.
              Quand on pense à ce que deviens le métier, où les conditions des petits se réduisent au profit des grands qui gardent toujours le même train de vie, ça fout les boules...
              Et puis Trondheim, de quoi se mêle-t-il ? On entends toujours les mêmes qui , du haut de leur perchoir (le perchoir c’est quand on est pas dans la survie financière comme c’est le cas de beaucoup d’auteurs) ont des idées sur tout, de comment ça doit fonctionner.
              je pense que le problème de Trondheim c’est qu’il voyage trop.
              J’ai jamais vu un auteur qui voyage autant que lui, un vrai ambassadeur de la BD (pour un auteur où j’aurai bien du mal à recommander un seul de ses bouquins tant ils sont moyens bof-bof) ! C’est vrai que le fait d’enquiller les heures en avion, ça laisse du temps pour réfléchir, mais pitié Lewis, ferme-là !
              Non les auteurs ne sont pas de gauche dans leur façon de fonctionner puisque le système instauré par les éditeurs ne l’est pas. Ce système pousse chaque auteur à ne penser qu’à soit et pas à l’ensemble de la profession...A commencer par le système de la rémunération à la tête du client.

              Répondre à ce message

            • Répondu le 12 mars 2012 à  16:32 :

              Bien d’accord avec Fabrice Parme. Ceux qui courent les prix sont des capitalistes refoulés, des bons élèves qui veulent leur sucette. Ils s’imaginent qu’avoir un prix à Angoulême les rendra aussi bons que Moebius, ou que tous les autres Moebius qui n’ont jamais été primés (la liste est longue : Micheluzzi, de la Fuente, etc...).

              Tous ces discours bien pensants ne servent à rien, si ce n’est révéler l’immaturité de certains auteurs qui veulent être les meilleurs de la classe. Il n’y a pas de classe. Il y a trois génies dans un coin, dont tout le monde se fout, quinze malins qui font du fric en flattant les consommateurs (qui se veulent cultivés ou qui veulent juste se détendre) et huit cent crevards qui font leur boulot en voulant gagner leur vie.

              Répondre à ce message

            • Répondu par Laurent Colonnier le 12 mars 2012 à  21:46 :

              Dites-donc Mr Parme, ce n’est pas parce que vous êtes de droite et que vous en avez honte (avec raison d’ailleurs, c’est honteux), qu’il faut mettre tout le monde le même panier. Souhaiter gagner sa vie avec son métier et être reconnu dans celui-ci ce n’est pas être de droite, en revanche tirer dans les pattes de ceux qui veulent faire bouger les choses pour le bien de tous, parce qu’on a soi-même renoncé, c’est bien être de droite.

              (je suis de gauche, et vivement que je paye 75% d’impôts)

              Répondre à ce message

              • Répondu par f*Parme le 14 mars 2012 à  12:24 :

                Laurent,

                je ne suis pas de droite. Cela ne veut pas dire que je suis de gauche pour autant. Cela ne veut pas dire que je suis aux extrêmes non plus. Comme toujours, on veut nous mettre des étiquettes. C’est très français l’étiquette. Ben oui, c’est comme ça dés l’école maternelle. Mais non, je refuse parce que c’est trop facile et la porte ouverte à tous les a priori et préjugés. Vous interprétez de travers ce que je dis, dommage. Je n’ai sans doute pas été assez limpide. Vous êtes peut-être manichéen, moi pas. Je suis plein de contradictions et j’assume. Parce que je ne vois pas comment je peux avancer si je ne peux pas sans cesse remettre en cause l’ordre des choses, ce que je comprends ou crois comprendre. Ma création fonctionne sur ce même mode. C’est sûr, ce serait plus simple d’être dans un camp et de dire toujours aveuglément, la voie (ou voix, ça marche aussi) est là. Je dis juste que le système du droit d’auteur est capitaliste, libéral et que nous auteurs, sommes dans ce système.

                Faire bouger les choses. Je rigole. Grattez un peu pour voir ce qui se cache derrière. Franchement, que le salon de la BD modifie le mode de distribution des prix, qu’est-ce que ça va changer fondamentalement ? Rien. On continuera de récompenser la compétition. Cette idée qui se dit de gauche est de droite, non ?
                Le syndicat de la BD a lutté pour quoi ? Les droits sur la BD numérique ? Faudra m’expliquer parce que je n’ai toujours pas compris le modèle économique viable on se base et qu’elle est la stratégie à long terme. Que notre statut change et qu’on puisse déclarer ses revenus en traitement et salaire. Super, beaucoup payeront 25% d’impôts en plus avec cette option. La mesure n’est avantageuse que pour les auteurs qui malheureusement ne gagnent malheureusement pas grand chose. Pas sûr qu’au final, le Trésor Public utilisera cette manne pour l’injecter dans le développement de la création artistique. Perso, je crois que le plus malin pour les auteurs de BD seraient de créer une société pour gérer collectivement les droits et les redistribuer de façon un peu plus intelligente : reverser aux auteurs mais aussi dans des fonds d’aides sociale, juridique et à la création, création d’une mutuelle. Une société civile qui ne regarde pas si un auteur est de gauche ou de droite. C’est très Beaumarchais comme idée.

                Vous êtes de gauche et vous avez envie de payer 75% d’impôts. Va falloir qgagner de l’argent comme quelqu’un de droite, alors ? Pourquoi vous voulez payez des tas d’impôts ? Pour avoir bonne conscience ? "Je donne au pauvre, je suis charitable et partageur. Je ne me crois plus catholique mais au fond, j’en ai gardé les réflexes." Vous êtes socialiste peut-être, ce parti de droite modéré qui pense qu’en réformant le capitalisme, on arrivera à moraliser. Une plaisanterie qui dure depuis plus d’un siècle, non ?
                Les 25% que vous conserverez vous laisseront une vie confortable, bien bourgeoise, bien protégée. Votre insolence se transformera alors en arrogance. Cela me rappelle Émile Zola qui n’avait qu’à longer la rue de Bruxelles pour aller prendre des notes au pays des pauvres pour écrire ses romans assommants. Quand on fait le bien (ou qu’on croit le faire) c’est d’abord pour soi-même. Il vaut mieux en avoir conscience sinon, on est réellement cynique au sens moderne. Je suis cynique, mais plutôt comme Diogène ou Dr House : "Barre-toi de mon soleil !"

                Et peut-être que je suis plus à gauche que vous sur certaines idées.

                Je répète à coup de marteau et faucille que le droit d’auteur est basé sur un mode de répartition, sur le profit qu’on tire de sa propriété et que ce principe n’est pas de gauche et que nous auteurs, devons faire avec. En plus, ce droit est inaliénable.

                Quand vous aurez vraiment 75% d’impôts à payer, vous penserez peut-être autrement. Si un ouvrier d’usine gagne au Loto, est-ce qu’il partage avec tous ses camarades ? Pas sûr et pas sûr qu’il reste de gauche. Je me méfie des gens qui se placent en leaders, qui disent qui veulent bouger les choses. Très souvent, ils veulent simplement se placer sur un piédestal et changer le monde à leur avantage.La comédie humaine.

                Bref, je me méfie du culte de la personnalité. Très présent dans la BD indé d’ailleurs. Voilà pourquoi j’ai ouvert ma gueule sur la prise de position de Lewis que je ne partage pas et je sais profondément pourquoi.

                Bien à vous,
                f*

                Répondre à ce message

                • Répondu le 14 mars 2012 à  14:52 :

                  Eh bien, il parle beaucoup, ce Parme ! Et il semble qu’il a du temps de libre ... Peut-être que le temps t’apprendra la concision, Fabrice, et aussi à placer ton énergie là où ça en vaut la peine.

                  Répondre à ce message

                  • Répondu par f*Parme le 14 mars 2012 à  16:59 :

                    Oui, je suis bavard et je parle à des murs. Lewis en tête. Je vous rassure, mon énergie, je la place 10 heures par jour dans mes projets en ce moment.
                    f*

                    Répondre à ce message

                    • Répondu par Auteur de BD cherche emploi le 14 mars 2012 à  23:05 :

                      Le discours de Mr Parme me semble limpide, je ne comprends pas bien ce qui dérange...
                      Moi j’en connait un paquet d’auteurs qui se comportent naturellement comme des gens de droite quand il s’agit de leurs petits intérêts (souvent gros d’ailleurs) et qui ont en permanence le déguisement socialo.
                      Pour revenir sur les syndicats BD, je pense que c’est un pétard mouillé. De ceux qui sont aux commandes, combien vont vraiment mouiller la chemise pour défendre les petits camarades.
                      Dans ce milieu si joyeux de la BD, un faux pas et on est "black listé". je n’en veux pas aux auteurs de ces syndicats mais soyons réaliste, voudront-ils se froisser avec un éditeur pour la cause des auteurs ??? Que dalle ! Ca aussi c’est l’hypocrisie de ce système.

                      On mange dans la main les miettes que nos éditeurs nous donnent en faisant le beau, en donnant son cul, en acceptant l’inacceptable... Si c’est pas un système de droite ça !

                      Répondre à ce message

                      • Répondu par Frédéric le 15 mars 2012 à  00:08 :

                        On mange dans la main les miettes que nos éditeurs nous donnent en faisant le beau, en donnant son cul, en acceptant l’inacceptable...

                        Parlez pour vous l’anonyme, certains ont de la dignité et savent se faire respecter. Pas étonnant qu’avec une telle mentalité vous n’ayez pas de boulot, personne n’a envie de se coltiner un tel boulet.

                        Répondre à ce message

                        • Répondu par Auteur de BD cherche emploi le 15 mars 2012 à  09:49 :

                          Intéressant Mr Frédéric.
                          C’est pas une question de dignité.
                          je pense d’ailleurs que ceux qui en ont le moins sont ceux qui sont épargnés par la précarité actuelle du métier en copinant à outrance avec les éditeurs.
                          Les gros salons de BD me font penser à la cours de Louis XIV avec tout les courtisans, qui n’hésitent pas quand il le faut à plomber quelques camarades pour être le number-one , l’indispensable de l’éditeur pote.

                          Rassurez-vous, j’ai du boulot mais je m’oriente sur une autre voie car la précarité est trop présente en ce moment Je ne suis pas maso et j’ai surtout "ma dignité" !
                          Le seul truc c’est que je m’aperçois qu’au rythme où ça va, par tant d’immobilisme, les auteurs qui n’ont pas un fond de commerce rentable, vont droit dans le mur.
                          Pour ma part, je constate que je suis bien moins payé qu’à mes début (il y a 15 ans), que les albums où nous nous investissons de nombreux mois, sont à peine lus (voir pas du tout) et servent uniquement à être présent sur les étales pour assurer un flux régulier de la part de l’éditeur. Je constate également qu’aujourd’hui,lancer une série est utopique, l’éditeur attend une rentabilité (supposée) dès le premier album et stoppe net le deuxième... Je constate également que là où je passé 1 an à faire un album, on me demande de le faire en 6 mois, si ce n’est pas moins Je passe sur les maisons d’éditions où la réduction de personnel engendre des problèmes de gestions des contrats, des paiements etc.
                          Alors, oui, c’est peut-être pas votre cas Mr Frédéric.
                          Je suppose que si pour vous, c’est plus facile, c’est qu’il y a certainement des raisons que vous nous cachez.
                          Vous vendez beaucoup ? Vous dirigez une collection ?

                          Répondre à ce message

                          • Répondu par OW le 15 mars 2012 à  12:51 :

                            Pour ma part, je constate que je suis bien moins payé qu’à mes début (il y a 15 ans), que les albums où nous nous investissons de nombreux mois, sont à peine lus (voir pas du tout)

                            Esayez de faire de bons albums, vous verrez ça change tout, et évitez les fautes d’orthographe, ça ne fait pas sérieux.
                            (oui, orientez-vous vers une autre voie, celle-ci n’était pas la vôtre)

                            Répondre à ce message

                            • Répondu le 16 mars 2012 à  12:32 :

                              Ah bon, il y a que les bons albums qui se vendent ???
                              C’est marrant quand je vois le nombre de merdes qui sortent et qui se vendent comme des petits pains, ça ne me donne pas cette impression... "Essayer" ça prend 2 "s" au fait.

                              Répondre à ce message

                              • Répondu par OW le 16 mars 2012 à  16:22 :

                                C’est un vieux clavier, les touches répondent mal.

                                Répondre à ce message

                                • Répondu le 16 mars 2012 à  20:00 :

                                  C’est un vieux clavier, les touches répondent mal.

                                  Changez-le, ça ne fait pas sérieux...

                                  Répondre à ce message

                                  • Répondu par OW le 17 mars 2012 à  02:59 :

                                    Une faute de frappe est bien moins grave que des fautes d’orthographe systématiques et des erreurs de conjugaison constantes.

                                    Répondre à ce message

                                    • Répondu le 17 mars 2012 à  11:54 :

                                      Mettez du Tippex.
                                      On parle de fautes d’orthographe et de conjugaison quand on n’a plus grand chose à dire.
                                      Et si vous comptez sur un forum pour suivre les règles du Bescherelle et du Petit Robert, vous perdez vraiment votre temps.
                                      C’est une façon de nier l’autre d’une imbécilité assez appuyée d’ailleurs. L’intelligence se mesure à la capacité de ne pas faire de fautes ? On se demande alors pourquoi il existe des correcteurs dans les maisons d’éditions alors ;-)

                                      Comme disait Napoléon Ier, "l’orthographe est la science des imbéciles".

                                      Répondre à ce message

                                      • Répondu le 17 mars 2012 à  21:36 :

                                        J’ai l’impression que vous visez l’Oscar du commentaire le plus étroit, je vous concède le plus étroit d’esprit (franchement, en être réduit à discutailler sur les fautes de frappe, c’est bien pauvre), je tente celui du plus étroit de place, je pense qu’il n’y aura qu’un mot par ligne.

                                        Répondre à ce message

  • Il faut bien que quelqu’un fasse bouger cette machine à gaz qui tousse chaque année qu’est Angoulême. Lewis en a les idées, la position, l’énergie. Je ne sais pas si toutes ses idées sont pertinentes, mais il y a déjà là une solide base de discution pour faire changer les choses. Je soutiens ce manifeste (même si tout le monde s’en fout).

    Répondre à ce message

  • Je suis d’accord avec Trondheim sur la partie concernant l’attribution du grand prix. Le système actuel de cooptation montre ses limites depuis quelques temps déjà. 4 Belges, 3 Américains, 1 Suisse, 1 Argentin & 1 Italien seulement, tout les reste pour des auteurs français, c’est ridicule & nombriliste.
    Je ne parle même pas du fait de refuser le prix à un scénariste, ce qui exclu quelques grand noms (en vrac Van Hamme, Stan Lee, Alan Moore, Mézières, Koike, ou Christin).

    Répondre à ce message

    • Répondu le 10 mars 2012 à  17:43 :

      refuser le prix à un scénariste, ce qui exclu quelques grand noms (en vrac Van Hamme, Stan Lee, Alan Moore, Mézières, Koike, ou Christin).

      Mézières a été Grand Prix et il n’est guère scénariste.
      Van Hamme, faut pas déconner, faut mieux récompenser les bons artistes, et Koike, inconnu au bataillon.

      Répondre à ce message

      • Répondu le 10 mars 2012 à  18:47 :

        C’est le mec qui a écrit Crying Freeman, pas de quoi lui élever une statue.

        Répondre à ce message

      • Répondu par Exxon le 10 mars 2012 à  19:23 :

        Il y a eu Lob quand même...

        Répondre à ce message

      • Répondu le 10 mars 2012 à  19:40 :

        oups, j’ai rippé sur Mézieres ! La fatigue !
        VH serai légitime à mon avis, mais chacun son kiff.
        Koike, c’est le scénariste de Lone wolf & cub, et de quelques autres monuments du manga.

        Répondre à ce message

      • Répondu par Géraud le 10 mars 2012 à  19:51 :

        Van Hamme, faut pas déconner, faut mieux récompenser les bons artistes

        Ca devient lassant, ce dénigrement systématique des scénaristes à succès.

        Goscinny était un très bon scénariste, qui méritait un prix à Angoulème.

        Greg était un très bon scénariste, qui méritait un prix à Angoulème.

        Van Hamme est un très bon scénariste, qui mérite un prix à Angoulème.

        Yann est un très bon scénariste, qui mérite un prix à Angoulème.

        Velhman est un très bon scénariste, qui mérite un prix à Angoulème.

        Etc...

        Répondre à ce message

        • Répondu par Oncle Francois le 11 mars 2012 à  00:23 :

          Vous avez oublié Charlier, ami Géraud, sans rancune...

          Mais vous avez RAISON de tenter de réhabiliter ainsi le grand Jean Van Hamme. En effet,on lui reproche souvent son succès qui fait bien des jaloux et aigris, donc il me semble légitime de rappeler qu’il a longtemps travaillé sur des projets audacieux et atypiques, ou alors avec de jeunes inconnus. Dans tous les cas, le succès n’était guère assuré d’avance !

          Epoxy (avec Paul Cuvelier tout de même, excusez-du peu !) : une des premières BD érotiques françaises.

          Série Arlequin, avec Dany réaliste, qui sortait d’Olivier Rameau : le dessin n’a pas séduit, la série n’a pas vraiment marché.

          Thorgal : aujourd’hui une série à succès, certes, mais qui aurait misé sur ce Polonais inconnu à l’époque ? De plus, la série est remarquablement écrite et déconcerte en permanence le lecteur,tant Van Hamme oscille entre les thèmes et les traitements.

          XIII : un gros bestseller maintenant, ok. Mais le premier album doit être tiré à cinq mille exemplaires. Vance est le dessinateur excellent, mais un peu crispé de Bob Morane, Bruno Brazil, Ringo et Hawker.

          Largo Winch : alors là ! qui connaissait Francq avant son premier album de la série ? Avant il avait fait des albums sans succès sur les villes.

          SOS Bonheur : qui connaissait Grifo avant cette série ? Honnètement ? Hmmm ??

          Blake et Mortimer : là, d’accord, il récupère des personnages connus. Mais ses scénarios sont plutôt plus palpitants que ceux de Jacobs (et bien meilleurs que ceux de Sente !!

          J’oublie volontairement de citer les autres albums rédigés par Monsieur Van Hamme. Il a contribué à la prospérité du Lombard, de Dupuis, de Casterman, de Glénat, apporté richesse et célébrité à plusieurs dessinateurs inconnus, fait le plaisir de plusieurs millions de lecteurs, permis aux libraires de payer leur loyer. Alors de quoi se plaignent certains ? N’aimeraient-ils pas la BD ?

          Répondre à ce message

      • Répondu par Matthieu V le 10 mars 2012 à  22:24 :

        Van Hamme a scénarisé, entre-autre, ces quelques perles : Le grand pouvoir du Chninkel, SOS bonheur, Western... et aussi d’excellent Thorgal (les archers, la trilogie du pays Qa). Je suis sur d’en oublier d’autres, alors que vous n’aimiez pas tout ce qu’il fait, soit, mais aillez au moins la grâce de reconnaitre qu’il est un excellent scénariste et qu’il mériterait que sa reconnaissance certaine soit officialisée. Il n’est pas le seul d’ailleurs. Quand au statut d’"artiste", il est a géométrie variable.

        Pour ce qui est d’Angoulême, je ne me prononcerais pas : je n’y suis jamais allé et le grand prix n’a d’autre intérêt que quelquefois de me faire découvrir des gens ou des histoires.

        Répondre à ce message

  • Qu’en pensent les Angoumoisins et les Charentais qui financent majoritairement la manifestation avec leurs impôts et qui accueillent ce festival ?

    Rien, les angoumoisins, la BD ils s’en foutent, ils aiment le festival parce que ça fait de grosse rentrée financière dans une ville sinistré mais ça s’arrête là. UN Afflux de clients une fois par an leur suffit largement.

    Répondre à ce message

  • J’ai croisé Lewis Trondheim hier au Salon du livre de Dubai. Il était content de faire polémique si ça peut fait bouger les choses m’a-t-il dit.

    Répondre à ce message

    • Répondu le 11 mars 2012 à  17:26 :

      Salon du livre de Dubaï ???
      C’est clair que ça tape plus que le salon du livre de Jouie -en-Jausasse

      Répondre à ce message

  • Tout ce que dit Monsieur Lewis me semble justifié, frappé au coin du bon sens.

    De plus, c’était un grand admirateur de Moebius, qui vient de disparaitre. Les deux s’étaient rencontrés à l’occasion d’une discussion à bâtons rompus, dans les pages d’un zine.

    Pour une fois, il me semble qu’il ne fait pas le petit rigolo de service : il critique et fait des propositions pleines de bon sens. Un seul regret : il oublie le rôle prépondérant des officines appartenant à 100% au directeur du FIBD, qui se chargent de beaucoup de tâches fort lucratives.

    Répondre à ce message

  • Et dans la gamme bouger les choses, je propose qu’on change cette mascotte. Après tout, il n’y a pas eu d’appel d’offre. Lewis était président quand il a été décidé de ce fauve. D’ailleurs, la même année, il a aussi décidé de changer les prix.

    Répondre à ce message

  • Quel beau combat.
    Il doit avoir une vie passionnante, ce Trondheim.

    Répondre à ce message

    • Répondu le 11 mars 2012 à  17:24 :

      Il est certain qu’à l’heure où beaucoup d’auteurs vivent dans la précarité, il y en a qui on le "loisir" de s’occuper de ce genre de problèmes parce que l’argent n’est pas un soucis de survie ...

      Répondre à ce message

      • Répondu par Larsen le 12 mars 2012 à  15:53 :

        Toutafé, seuls hélas, les vrais nantis de la BD sont là, sur ce forum à évoquer et se chamailler sur ce problème si c’en est un ! A l’heure ou les auteurs souffrent, ou un auteur s’est fait saisir sa jument - car sa vieille voiture ne valait plus grand chose - par un huissier expédié par son seigneur éditeur, dans ces temps ou de plus en plus de choses pas reluisantes sont évoquées de çi-delà, ça me semble assez indécent que ces quelques happy-few s’entre-dévorent pour ces histoires de FIBD

        Répondre à ce message

        • Répondu le 12 mars 2012 à  19:38 :

          Oui et puis, c’est juste un festival, on s’en fout. Ce qui compte, c’est la BD, un festival, c’est tellement futile et périphérique. J’ai toujours trouvé Trondheim assez gamin, malgré ses grands airs paternalistes. En voilà encore l’illustration.

          Répondre à ce message

  • Les prix manquent de clarté parce que leur dénomination a trop souvent changé. Si le fauve d’or du meilleur album est le plsu connu c’est que son concept n’a pas changé (juste la forme du prix) et qu’à la base, les gens qui ne suivent pas la bd ne vont pas retenir 10 bds... Personnellement, j’aimais bien l’idée des Essentiels : le fauve d’or et 5 ou 6 fauves "normaux" sans intitulé tordu, et pas toutes ces catégories. Mais ça n’a pas duré non plus...

    Pour le reste, je ne vois pas en quoi Trondheim ne serait pas légitime pour critiquer le festival. En tant que fan de bd n’y étant jamais allé, je comprendrais qu’on m’envoie paître si je mettais mon grain de sel sur tous ces sujets, mais il me semble que trondheim a assez fréquenté le festival pour s’être forgé son idée. Il a le droit de l’exprimer, me semble-t-il. Je n’ai lu nulle part qu’il attendait de nous une adhésion totale à ses critiques et suggestions, ni qu’il revendiquait de prendre les rênes d’une hypothétique réforme du festival...

    Répondre à ce message

  • Ah, et tant qu’à faire, pourquoi juin ? Autant viser juillet ou août, qu’il fasse vraiment beau et que ce soit les vacances scolaires. ^^

    Répondre à ce message

    • Répondu par Jet le 12 mars 2012 à  15:00 :

      Je soutiens la démarche de Lewis Trondheim. Je n’en soutiendrai pas forcément chaque développement, mais il est clair que le festival a besoin d’une évolution cruciale et déterminée.
      Concernant les prix, je comprends toujours difficilement comment on peut estimer des ouvrages venant d’europe, d’asie et des USA avec les mêmes connaissances et les mêmes capacités. Ces 3 traditions, pour être les 3 principales en France, devraient disposer chacune de leur jury, professionnels dans leur milieu mais pas auteurs, à même d’estimer chaque œuvre dans son contexte culturel. Un manga reste fait pour les lecteurs japonais, un comics pour des lecteurs américains, leurs intentions peuvent difficilement être mesurées à l’échelle européenne. Le dessin, le scénario, la narration sont 3 domaines qui répondent à des faits différents selon leur origine (voir Scott McLoud).

      • 3 prix pour 3 domaines majeurs (BD, comics, manga) = 9 prix de base.
      • Un prix du meilleur album de l’année doit résulter en effet d’un jury composé par les auteurs seuls. Reste à voir qui et combien, mais pourquoi pas un auteur désigné dans chaque maison d’édition.
      • Un prix de la meilleure édition me semble important, car on n’estime jamais le travail d’un éditeur pour mettre l’œuvre en valeur. Ce prix devrait être remis par un jury d’éditeurs et de fabricants.
      • Un prix patrimoine est également essentiel. Il devrait être remis par un jury de journalistes et gloseurs de la BD (ça au moins on n’en manque pas)
      • Un prix jeunesse devrait être remis par des institutions (bbth, magazines jeunesse, pourquoi pas un prix des écoles ? sur un vote des enseignants et des élèves en projet pédagogique annuel ?
      • Un prix découverte, permettant de mettre en avant la première oeuvre d’un auteur.
      • Tous ces 14 prix devraient être remis avant le début du festival, ou du moins le premier jour, pour que le festival en tire son intérêt, plutôt que pour faire un booster de ventes post festival.
      • Le festival pourrait être aisément orienté en 2 pôles, l’un image et BD, l’autre sur les dérivés (numérique, cinéma, TV, jeux vidéo, produits dérivés).
      • Le pôle Image et BD devrait recouper l’ancien et le nouveau, le bouquiniste et l’éditeur. Le pôle dérivé devrait être orienté pareillement, de la collection de pixi, aux nouveaux développements sur numérique.
      • Les auteurs ne devraient venir que pour participer à des événements ou animations, des masterclass, des conférences, des concerts de dessin, des défis dessinés,… et plus pour des séances de dédicaces. Toutes les activités de ce type pourront être sponsorisées, avec une part dévolue au paiement de l’auteur.
      • La séance de dédicace devrait être organisée différemment, via des tirages au sort quotidien sur préinscription sur Internet, pour des réalisations de dédicaces dont le nombre sera arrêté et sur lesquelles l’auteur aura le temps de travailler paisiblement.
      • Le salon doit se développer autour de structures « en dur », les bulles ne devraient qu’être des extensions éventuelles des pôles en dur, selon les besoins

      • Une « exposition » devrait être construite autour des succès de ventes de l’année précédente, afin de rétablir, via le biais du succès de ventes, la manière réelle dont le public a aimé (et donc consommé) la BD. L’ensemble de ces best sellers annuels devrait être mis en lecture libre dans cet endroit. Cette partie peut s’agrémenter d’une mise en avant des faits de marché (films, jeux vidéo, rétrospective de disparus, analyse du marché etc…). Une manière au final d’avoir « l’année de la BD » en un endroit.

      • Un vrai espace professionnel, pas seulement un marché de vente de droits, avec organisation de conférences pro, présentation de techniques ou technologies, débats, recherche et développement, mais également ouvert au public avec un véritable service pour découvrir « les métiers de la BD »

      • Tout doit être placé sous tutelle publique, et l’organisation doit faire l’objet d’un appel d’offre sur la base d’un projet de 2 ans et non 3.

      Répondre à ce message

  • Sacré Lewis, il pouvait pas s’empécher de taper là où ça fait mal...
    C’est bien en tout cas d’essayer de changer les choses ou moins de proposer un changement.
    Je ne suis jamais allé à angoulème (festival), mais j’avoue que j’y comprends jamais rien concernant qui a eu le prix de quoi.

    1 prix du meilleur album et basta !
    Fini les prix tigres (fauve) d’or, etc ...

    Pour en avoir discuté avec Monsieur Baru (qui n’était ceci dit pas peu fier), ça m’a l’air très opaque le mode d’élection du lauréat ...

    Répondre à ce message

  • Bjr à tous,
    Joli coup de gueule utile car pour une fois s’accompagne de propositions concrètes et réfléchies. Je suis d’accord sur la nécessité de revoir les prix dont les sélections sentent trop souvent la complaisance. Johan et Pirlouit ou Spirou dans une sélection jeunesse laissent qq peu perplexes. Les prix devraient d’ailleurs selon moi refléter davantage le paysage éditorial BD français et moins donner l’impression de faire plaisir au "major". N’est-ce d’ailleurs pas le rôle d’un festival comme Angoulême de promouvoir et faire découvrir au public TOUTE la BD ?
    Quant au dédicaces, certains festivals, en premier lieu celui d’Amiens, ont mis en place une charte de dédicaces. Peut-être certains devraient ils s’en inspirer. Un sac n’est pas une personne. Enfin le prix d’entrée. 14€ pour avoir le droit d’acheter des albums est selon moins quelque peu excessif, d’autant que cela augmentent d’année en année. D’autant plus excessif quand on sait le prix que les éditeurs payent le m2. Il n’en reste pas moins que c’est un bel événement qui, 40 ans après sa création mérite en effet qu’on le fasse évoluer dans le bon sens

    Répondre à ce message

  • Bizarre qu’un sujet aussi précis avec de vraies propositions se transforme en réglement de comptes contre Trondheim et en rengaine gauche/droite. Les commentaires ne sont pas à la hauteur du sujet.

    Répondre à ce message

  • Alors ? Il y a un droit de suite ? Le débat est intéressant, bien que tronqué par Fabrice Parme dans les commentaires avec son histoire gauche/droite dont tout le monde se moque.
    Y-a-t-il une pétition qui tourne ? Les responsables à Angoulême qu’en disent-ils ? Actuabd leur a-t-il demandé une réaction ? Vont-ils tenir compte des propositions et faire évoluer le festival en mieux ?

    Répondre à ce message

    • Répondu par f*Parme le 27 mars 2012 à  10:00 :

      Le débat est politique, forcément.
      Et pourquoi pas un Grand Prix élu au suffrage universel ? Et pourquoi pas tous les prix aussi ? Et pourquoi pas les expos choisies démocratiquement aussi. Et les dirigeants du festival élus aussi...

      f*

      Répondre à ce message

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Didier Pasamonik (L’Agence BD)  
A LIRE AUSSI  
Nos dossiersFestival International de la bande dessinée d’AngoulêmeAngoulême 2012  
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD